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Assurances

Manœuvre agressive du Groupe SAHAM pour s’offrir les assurances SUNU




La Coopération sud-sud pour le développement de l’Afrique : un leurre ? Une chance ? Une chausse-trappe ? La croissance des prochaines années se trouve en Afrique. Telle est la conviction unanime des analystes économiques de tous les bords.

Dès lors, les coopérations sud-sud deviennent une opportunité pour conjuguer les forces des opérateurs économiques africains et poser les bases d’un réel développement endogène qui réduit, puis supprime la fuite des capitaux organisée depuis des lustres par les entreprises expatriées. Les noirs américains l’ont compris très tôt en se constituant en lobbies ‘’ethniques’’ ; les chinois l’ont fait en appliquant finement les règles de préférence nationale en attendant de se faire suffisamment de forces avant de se lancer à la conquête du monde.

En Afrique, des tentatives similaires ont eu lieu dont la plupart ont avorté prématurément. Pourtant il en est quelques uns qui ont résisté, appliquant à la lettre la réservation du capital de leur affaire à des africains, un vrai laboratoire du business endogène.

M. Pathe DIONE, Président fondateur du Groupe SUNU est de ceux-là.

Rien que le nom Pathe DIONE est une signature de confiance, de réussite et de patriotisme africain.

Les performances de sa compagnie d’assurance n’ont pas laissé indifférents les prédateurs et autres fonds de pensions du Nord qui ont proposé plus d’une fois son rachat ou de rentrer dans son actionnariat. Peine perdue ! Le leitmotiv de M. Pathe DIONE a toujours été de rester panafricain.

Et, pour traduire cette conviction dans les mots, il fit entrer dans son capital d’anciens collaborateurs de différentes nationalités : sénégalais, ivoiriens, maliens, nigériens. Comme beaucoup, il aurait pu rester dans son périmètre familial mais, conforme à son choix pour la préférence panafricaine. Il résista à toutes les offres alléchantes venues d’Europe et du Maghreb.

Mais un proverbe togolais si proche de la fable de la Fontaine ne dit-t-il pas que ‘‘si le rat de ville ne te livre pas au rat des champs, le rat des champs ne peut te tuer’’. A l’insu de Pathe DIONE, le ver était déjà dans le fruit, porté par ses associés de confiance du groupe SUNU, que l’appât du gain poussa à vendre discrètement leurs parts à SAHAM, la compagnie marocaine jusque là tenue à distance. Ils firent ainsi subrepticement entrer dans la bergerie jusque là paisible, le loup qui était aux aguets.

L’histoire du Continent est pleine d’africanistes politiques qui furent tour à tour trahis par les leurs. Certains payèrent de leur vie cette utopie d’une Africaine libre, entreprenante, engagée dans son développement et tirant partie des retombées de ses efforts toujours de plus en plus expatriées. Un modèle de développement africain porté par les africains eux-mêmes. Le groupe SUNU est de ceux là. Doit-il à son tour être sacrifié à la fatalité de la trahison et, par ricochet, cesser de faire confiance à ses frères ? Fatalité ou malédiction ?

Pour bien des habitants du Maghreb, la civilisation s’est arrêtée à la barrière du Sahara.

‘’Chez vous là bas en Afrique, …’’ ainsi parlent les Marocains, souvent avec un zest de mépris voire de condescendance, en s’adressant à la partie subsaharienne. Certes les arabes ont contribué à partir de 652 à la traite négrière et soumis des populations nègres en traversant le désert du Sahara, pour chasser dans ce qu’ils appelaient le pays des "Sûdans". Cela justifie-t-il, des siècles plus tard, de regarder les subsahariens avec suffisance voire avec mépris, quand la compassion n’est pas loin. Il faut dire que pour beaucoup de Marocains, le Maghreb n’est pas en Afrique. Certes, aujourd’hui encore, une forme de traite se perpétue exercée sur les migrants subsahariens retenus dans les villes portuaires du Maroc. Certes le Sahara est encore pour beaucoup de maghrébins une barrière au-delà de laquelle vivraient des barbares à civiliser. Et le syndrome du nègre, ce grand enfant à éduquer est également dans bien des têtes. Bref, la plupart des maghrébins se sentent géographiquement, culturellement voire sociologiquement plus européens qu’africains. Et le développement économique que cette proximité avec l’Europe procure à cette partie de l’Afrique augmente cette croyance et donc le fossé culturel, relationnel et psychologique avec les autres citoyens africains. Très souvent, un réel complexe de supériorité gouverne qui conduit souvent à des attitudes et comportements de rejet quand ce n’est pas une recherche de domination voire de prise de pouvoir. Dès lors, trouver un noir africain dans le conseil d’administration d’une société marocaine est de l’ordre de l’impossible absolu.

Monsieur Pathe DIONE savait cela et a toujours voulu s’en prémunir pour le Groupe SUNU.

Alors, Le retour du Maroc à l’Union Africaine est-il pour les hommes d’affaires marocains un rapprochement d’opportunité ou d’opportunisme ? Est-ce la porte ouverte à la conquête et à l’hostilité dictée par la loi de la jungle dont certains voudraient que ce soit la seule règle acceptable du monde des affaires ? Ce rapprochement ouvre-t-elle une ère nouvelle pour les partenaires du continental business faite de valeurs, de confiance, de co-construction ? Aussi longtemps que ces questions n’auront pas de réponses claires, oublier tout ce qui a précédé ce rapprochement serait fautif pour poser les bonnes pierres d’une coopération sud-sud.

En effet, il ne faut pas oublier que le Maroc a, pendant longtemps, souhaité se rattacher à l’Union européenne par réalisme et proximité géographique. Pendant ce temps, les relations d’affaires avec la partie noire de l’Afrique ont été quasiment inexistantes. Hélas, cet attrait européen n’a jamais fonctionné. Puis, le projet d’Europe euro-méditerranéenne fut l’autre tentative que Sarkozy fit capoter, considérant que le Maghreb était religieusement, culturellement voire géographiquement différente de l’Europe (!!!). Aussi, cette prise soudaine d’affection pour l’Afrique noire, à défaut d’être suspecte, n’est-elle pas un repli stratégique pour occuper ce terrain que l’on dit économiquement prometteur pour les décennies à venir ? Mariage de raison plutôt que mariage de cœur mais pour quoi faire ensemble ? Pour construire quoi ensemble ?

Il s’agit, pour le Groupe SUNU d’un choix délibéré qu’ensemble, les Africains peuvent et doivent constituer une force économique au bénéfice du Continent Africain. C’est un engagement citoyen. C’est un modèle à contre courant des modèles habituels.

Et ce que vient de vivre le Groupe SUNU n’augure rien de bon si la prédation et l’esprit de conquête doivent être des pratiques partenariales sud-sud. Alors, face à la déclaration de guerre de Saham, Pathe DIONE est décidé à se battre, sur le terrain économique et il s’en donne déjà les moyens.

Pour Pathe DIONE, il ne s’agit pas de faire preuve d’angélisme dans un monde où tuer pour survivre est la norme pour beaucoup.

Les faits

Selon un communiqué publié par le groupe fondé par Pathé Dione, les responsables de la compagnie d’assurance marocaine sont passés par le biais de Mamadou Talata Doula, ancien collaborateur et actionnaire minoritaire pour réaliser à ce qui s’apparente comme une intrusion.

En effet Mamadou Talata Doula a exercé des fonctions au sein des filiales du Groupe Sunu au Niger jusqu’en 2011, date à laquelle il a fait prévaloir ses droits à la retraite. Il a aussitôt été recruté par Saham Assurances qui l’a nommé Directeur Général de sa filiale nouvellement créée au Niger en 2013.

Mamadou Talata Doula détenait une participation historique de 4.3% dans le Groupe Sunu. Après avoir demandé à plusieurs reprises au Conseil d’Administration de Sunu Finances l’autorisation de céder sa participation, autorisation qui lui a été donnée et qui fut même l’objet d’un projet de cession, il changea d’avis à la dernière minute pour décider finalement, le 08 mars 2016, avec l’accord du Conseil d’Administration de SUNU Finances, de loger ses actions dans une société holding qu’il a reprise à l’Ile Maurice : First Engineering Management Consultants Ltd (FEMC).

Le 27 Juillet 2017, Ousmane Bocoum a annoncé avoir cédé à Saham Finances les parts qu’il détenait dans le groupe SUNU.

Le 28 Juillet 2017, par acte d’huissier le groupe SUNU apprend qu’Alioune Ndour DIOUF qui détenait 14% des actions les a cédés à Saham Finances.

Cette attitude des dirigeants de Saham est aux antipodes de la sincérité et de la force du discours du roi lors de la réadmission du Maroc au sein de l’Union Africaine. Le Souverain Chérifien disait notamment croire à la coopération féconde entre les Africains pour le développement du Continent, par exigence fraternelle et solidaire de développement, non par opportunisme économique.

En revenant à l’Union Africaine, les hommes d’affaires marocains notamment les dirigeants de SAHAM, Moulay Hafid Elalamy (actionnaire majoritaire de Saham) ont-t-ils conscience d’appartenir au même continent que les pays subsahariens et donc veut-il partager ce destin commun ?

En venant librement sur le marché de l’Afrique subsaharienne, les compagnies marocaines ont-elles envie de partager et non ravir ? Coopérer et non conquérir ? Partager et non dominer ?

Le cas du Groupe SUNU incite plus à la méfiance qu’à la fraternité continentale. Car les Africains subsahariens n’ont absolument aucune envie d’être des loups les uns pour les autres dans les affaires, encore moins de tuer l’autre pour exister. L’on peut être vertueux même en faisant des affaires, ou alors l’Afrique subsaharienne doit encore plus s’affranchir du Maghreb.
Le message du Président du groupe SUNU est le suivant : « Il faut arrêter de se lamenter et organiser une riposte en combattant sans relâche le Groupe SAHAM partout en Afrique. Il faut leur donner une leçon en sapant toute leur base et en les présentant partout pour ce qu’ils sont : ces gens n’ont rien à faire chez nous. L’élan de solidarité venant de partout montre que les yeux commencent à s’ouvrir. »

Par : Michel Raymond

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