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‹‹ Les nouvelles approches à préconiser pour accroître le niveau du commerce intra-régional››, c’est l’intitulé du quatrième panel qui s’est tenu mardi 08 octobre 2019, à Ouagadougou dans le cadre du forum scientifique de l’Uemoa.
Le panel a été animé par d’éminentes personnalités.
M. Jacques Degbelo, responsable de l’examen des politiques commerciales à l’OMC a abordé la question de l’intégration régionale (IR) qui ‹‹ vise à répondre à des besoins d’accès aux marchés régionaux à des fins de développement économique inclusif des pays concernés››.
Selon lui, les pays africains y compris les membres de l’UEMOA/CEDEAO, disposent de multiples atouts (similitudes et proximité sur plusieurs points) pour réussir leur intégration. Cependant, informe-t-il, les résultats demeurent en-deçà des attentes. ‹‹ Ainsi, dans l’UEMOA, après 25 ans, les échanges intracommunautaires tournent autour de 11% du commerce total des membres››, rappelle-t-il.
Pour ce qui est du régime douanier de la libre pratique, il souligne que les défis à son instauration dans l’UEMOA vont de la collecte et gestion des recettes à leur redistribution/rétrocession.
Pour la facilitation des échanges au sein de l’Uemoa, il faut donc une implication de toutes les Parties Prenantes et des Médias dans les PCJ.
‹‹ Les postes de contrôle juxtaposés (PCJ) constituent une étape importante en matière de facilitation des échanges au sein de l’UEMOA, et il faudra d’abord en faire prendre conscience à ces différents groupes à travers une forte médiatisation des effets attendus››, a-t-il déclaré. Jacques Degbelo cite également l’amélioration de l’informatisation et de l’interconnexion entre les Etats concernés, la coordination des opérations entre les administrations concernées et l’amélioration du cadre juridique .
‹‹ Le cadre réglementaire est en décalage avec la réalité ››
Pour Pr N’Galadjo Lamber Bamba, coordinateur du Projet d’Appui à la Gestion Economique et Financière (PAGEF), de la Côte d’Ivoire, le commerce intracommunautaire est faible du fait notamment de la faiblesse de la production et donc de l’offre de produits échangeables et/ou des productions non complémentaires et parfois concurrentes entre les Etats et ‹‹ l’importance du volume d’échanges qui échapperaient aux statistiques officielles du fait de leur caractère informel ou de la contrebande››.
En ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace UEMOA, ‹‹ le cadre réglementaire est là, mais il est en décalage avec la réalité››.
‹‹ Tous les décideurs ouest-africains ne sont pas encore réellement convaincus que la suppression des barrières douanières produira plus d’avantages et de revenus financiers que le maintien du statu quo actuel››, souligne-t-il tout en ajoutant qu’un ‹‹ certain nombre d’Etats (les Etats entrepôts) et un grand nombre d’opérateurs économiques n’ont pas intérêt à voir disparaître l’économie de contrebande››.
‹‹ Mais ceci n’enlève rien au fait que l’UEMOA est une région commercialement intégrée. La grande question est celle de la "réconciliation" entre l’intégration par le bas et par le haut. Pour cela, il faut adapter les politiques aux réalités et pas l’inverse››, suggère Pr Bamba.
Les panélistes John Igue, professeur Emérite de l’Université d’Abomey-Calavi, directeur scientifique du Lares et Tèi Konzi, Commissaire en charge du Département Commerce, Douanes et Libre circulation, Commission de la CEDEAO, soutiennent qu’il y a des préalables pour développer le commerce-intra régional.
En dehors des questions sécuritaires, infrastructures, il s’agit de revoir les modes de consommation, de faire une industrialisation ciblée et surtout repenser à la question monétaire.
Au cours de ce panel, les participants ont à travers leurs contributions suggéré des approches pour un meilleur développement du commerce intra-régional.
Les deux jours du forum scientifique de l’Uemoa organisé dans le cadre de la poursuite de la commémoration des 25 ans de son existence ont permis en général de réfléchir sur le défi de la libre circulation des personnes et des biens.
Le représentant du président de la Commission de l’Uemoa, dans son discours de clôture, a remercié les éminents experts pour leurs différentes analyses.
La diversité et la qualité des panélistes, la pertinence des sujets abordés ont permis aux participants d’apporter leurs contributions et de faire des recommandations pertinentes.
Le représentant du président de la Commission de l’Uemoa reste convaincu que ‹‹ l’appronfondissement et la mise en oeuvre de ces pistes de réflexions permettront de faire un pas précieux dans le cadre de la libre circulation des personnes et des biens››.
Akpédjé AYOSSO
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