1010 visiteurs en ce moment
Le Kremlin ne cesse de propager des allégations mensongères et de la désinformation au sujet de laboratoires d’armes biologiques en Ukraine, même après que de nombreux experts, y compris des scientifiques russes, ont qualifié ces affirmations de « manifestement fausses ».
Parmi les affirmations les plus farfelues du président russe Vladimir Poutine : l’Ukraine abrite des laboratoires d’armes biologiques soutenus par les États-Unis. Selon certains narratifs, des oiseaux migrateurs, voire des moustiques, risquent de lâcher des armes biologiques sur la Russie. Poutine a utilisé ces narratifs mensongers et d’autres encore comme prétexte à sa guerre injustifiable.
Des centaines de scientifiques russes, dont beaucoup sont restés en Russie, ont qualifié de « pure fiction » les allégations portant sur des laboratoires d’armes biologiques et de « manifestement fausses » les preuves fournies par les médias russes à l’appui de ces allégations.
« Nous demandons qu’il soit mis fin aux déclarations mensongères, totalement dénuées de fondement et incitant à la haine, au sujet de prétendues preuves de la mise au point d’armes biologiques dans des laboratoires ukrainiens », a déclaré le biologiste russe Eugene Lewitin dans une lettre cosignée par des centaines de scientifiques russes et envoyée aux médias russes peu après le début de l’invasion massive lancée par le Kremlin en février 2022.
"The United Nations is not aware of any biological weapons programmes."
— @UN_Disarmament chief @INakamitsu tells Security Council meeting on Threats to International Peace & Security, regarding the situation in Ukraine.https://t.co/hUhbD1zeBc
— United Nations (@UN) March 18, 2022
Des allégations systématiquement réfutées
Le Kremlin et ses ministres ont à plusieurs reprises porté devant le Conseil de sécurité des Nations unies leurs fausses allégations concernant les laboratoires d’armes biologiques. Les Nations unies les ont toujours réfutées. « L’ONU n’a connaissance d’aucun programme d’armes biologiques », a déclaré Izumi Nakamitsu, secrétaire générale adjointe et Haute-Représentante des Nations unies pour les affaires de désarmement, le 11 mars 2022. D’autres hauts responsables de l’ONU ont eux aussi démenti les affirmations du Kremlin en mai 2022 et en octobre 2022.
L’Union européenne cite l’allégation relative aux laboratoires d’armes biologiques parmi les 12 mythes que ressasse le Kremlin dans un « flux constant de désinformation » pour préparer le terrain à son invasion massive de l’Ukraine en février 2022. En voici trois autres :
• Toute l’Europe a soutenu l’invasion de la Russie par l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
• L’armée russe mène une guerre sainte contre les satanistes en Ukraine.
• L’Ukraine n’est pas un vrai pays.
« La désinformation pro-Kremlin cherche à brouiller la ligne qui sépare les armes biologiques et la recherche biologique, instillant la peur tout en discréditant l’Ukraine », indique le Service européen pour l’action extérieure, l’organe diplomatique de l’Union européenne, sur son site web intitulé EUvsDisinfo.
Repetition makes lies sound more believable, so pro-Kremlin outlets continue to recycle #disinformation narratives about biosecurity & Ukraine. Stay vigilant & #DontBeDeceived. Read more 👇 #DisinfoReview https://t.co/e3KbRUbYVO pic.twitter.com/7uRZ5364xk
— EUvsDisinfo (@EUvsDisinfo) December 3, 2022
« Moscou continue de diffuser de fausses informations* sur les armes biologiques, sans fournir de preuves crédibles », notent les auteurs d’un rapport récent du Global Engagement Center, qui fait partie du département d’État.
Des recherches pacifiques
Après l’effondrement de l’Union soviétique, les États-Unis et leurs partenaires internationaux se sont employés à réduire les menaces liées aux armes nucléaires, chimiques et biologiques laissées dans les anciennes républiques de l’URSS, dont la Russie.
Ils se sont notamment efforcés d’éliminer les matériaux d’armement mal sécurisés, conformément aux accords internationaux, afin d’éviter qu’ils ne constituent une menace sérieuse pour la sécurité internationale.
Aujourd’hui, les États-Unis travaillent avec des partenaires internationaux dans le cadre d’une coopération et d’une assistance internationales pacifiques afin de renforcer les capacités de détection, de préparation et de réponse aux épidémies et autres menaces biologiques.
En revanche, la guerre de Poutine risque de relâcher des matières dangereuses en Ukraine. En février 2022, les forces du Kremlin se sont emparées de Tchernobyl, site d’une catastrophe nucléaire en avril 1986, et ont pris en otage des membres de la garde nationale ukrainienne et des employés qui gèrent l’installation où sont encore manipulés des combustibles usés et d’autres matières radioactives.
Selon le Bioweapons Disinformation Monitor, un partenariat entre le King’s College de Londres et le gouvernement du Canada, les plaintes incessantes du Kremlin auprès de l’ONU concernant les laboratoires d’armes biologiques visent à faire oublier son invasion non provoquée et risquent de nuire à la recherche essentielle en matière de santé publique.
« Sur la base des éléments de preuve russes présentés jusqu’à présent, ni les Nations unies, ni les médias indépendants, ni les experts indépendants n’ont conclu qu’il existait la moindre indication que les activités biologiques de l’Ukraine et ses laboratoires de santé publique servent des objectifs autres que pacifiques », souligne le Bioweapons Disinformation Monitor.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel