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La Maison des médias Thomas Mègnassan a abrité ce jeudi 3 mai 2018, le colloque des médias sur la gouvernance publique sous le régime de la Rupture. C’était à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de presse. Une journée organisée en partenariat avec les associations des professionnels des médias notamment l’UPMB et le CNPA.
"Regard des médias sur la gouvernance publique de ces 24 derniers mois". C’est le thème retenu par les professionnels pour le colloque des médias. Au total trois communications ont meublé ce colloque. Il s’agit de la pratique du journalisme d’investigation au Bénin : enjeux et défis, la thématique inaugurale. Les deux questions phares sont relatives à la gouvernance publique et participation, le rôle des médias en question et regards sur la gouvernance locale à l’ère du régime de la Rupture.
Pour Fernand Nouwligbèto, l’investigation est toute production journalistique qui tend à faire comprendre honnêtement, en se fondant sur des preuves fiables et des sources multiples et contradictoires". L’investigation ne peut pas être assimilable aux autres genres comme le commentaire, la chronique, l’analyse, etc. Selon le communicateur l’intérêt d’une investigation est triple. "C’est là on parle des enjeux" explique-t-il. Le journaliste joue mieux son rôle d’investigateur. Il informe bien et mieux", souligne-t-il. Il joue son rôle d’informateur et d’éclaireur.
Aussi, souligne-t-il que "le journaliste joue bien son rôle contributeur d’un été de droit. Il contribue à l’animation de l’espace public". C’est par l’investigation que le journaliste joue son rôle d’éclaireur. En s’y mettant Fernand Nouwligbèto souligne qu’il y a des obstacles. Entre autres, il y a l’accès aux sources d’information, le fonctionnement des rédactions qui n’offre pas l’opportunité pour défaut de moyens par exemple. Il met un accent sur les obstacles relatifs à la source de l’information. On peut y arriver selon le communicateur puisqu’il faut selon lui, miser sur la volonté personnelle. "Nous pouvons faire de l’investigation, nous allons faire de l’investigation", rassure-t-il.
La gouvernance publique
C’est à Gérard Guèdègbè d’aborder le second thème sur la gouvernance publique et participation, le rôle des médias en question. Pour lui, « le devoir du journaliste c’est beaucoup plus d’être ceux qui sont les médiateurs du peuple silencieux qui n’arrivent pas à avoir l’information. Nous devons porter la préoccupation de chaque Béninois individuellement ». C’est important mais il se demande si l’environnement le permet. Il souligne que la presse est une presse de combat. Le public aime recevoir selon Gérard Guèdègbè, « une information qui lui serve. Le contenu permet t-il aux populations de se retrouver. Si non elles commencent par douter de l’information du journaliste ».
L’autre question du communicateur si " on doit avoir des médias de pouvoir et des médias d’opposition ».
En cela, il répond aisément Oui. Oui parce que cela reflète le principe de la démocratie. « Une majorité qui gouverne et une minorité qui critique. Lorsque vous le faites est-ce par amitié ? Si oui cela va biaiser les débats », avance-t-il. Il faut maintenant dira-t-il, « le défi de la crédibilité ». Que l’on soit de la mouvance ou de l’opposition, il faut donc la crédibilité dans l’information fournie. « Si on le fait, cela permet au public d’être convaincu de ce qui est écrit. Cela ne gêne pas si cinquante, soixante journaux tirent sur le gouvernement. Mais il faut que ce qui est écrit, le citoyen puisse se retrouver dedans », confie Gérard Guèdègbé. « L’indépendance des médias pose problème avec un autre aspect de la communication qui s’est amplifié avec l’arrivée des TIC.
La manipulation des masses, les fausses nouvelles inondent les médias sociaux », fait-il comprendre. Il se demande le type de développement à promouvoir avec les fausses informations ? Franck Kinninvo quant à lui met en exergue l’investigation au niveau des collectivités locales. Il fait remarquer la dissidence entre l’exécutif et les collectivités locales dès les premières heures de la Rupture. « En 2017, les transferts de l’État vers les collectivités locales ont diminué. Il y a des faits qui ont montré que le gouvernement n’a pas voulu la décentralisation », avance-t-il. Pour renforcer sa thèse, il confie que « nulle part dans le PAG, il n’est inscrit la question de décentralisation ». Pour le journaliste affirme-t-il, « la décentralisation apporte un champ moins complexe. L’investigation au niveau local est beaucoup plus favorable ».
Le communicateur souligne que dès les derniers mois de l’année 2017, le gouvernement a commencé par tendre la main aux collectivités locales. « A partir de mi 2017, le gouvernement commence par se rattraper. On a senti un effort pour territorialiser les projets qui devraient être gérés par les ministères », affirme-t-il. Pour lui, « il y a eu une série de décisions favorables à la décentralisation. De là on a compris que la décentralisation est inévitable ». Entre autres souligne Franck Kinninvo, « le toilettage des textes sur la décentralisation, le plan de décentralisation autorisé par le gouvernement, les contrats avec les collectivités territoriales pour conduire le programme d’accès universel à l’eau d’ici 2021 ». Enfin, il dira que « le gouvernement a mal commencé et mais se rattrape de plus en plus avec des décisions en faveur de la décentralisation ».
Giscard AMOUSSOU