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Des chercheurs burkinabé de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé (CNRST/IRSS) vont lancer deux essais cliniques pour évaluer l’efficacité et la sécurité de trois produits dans le traitement de la maladie à Coronavirus au Burkina Faso. L’annonce a été faite ce jeudi 26 Mars 2020 par le ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (MESRSI) Pr Alkassoum MAÏGA.
Selon le communiqué de presse, le premier essai dénommé ‘’CHLORAZ’’ concerne l’utilisation de la Chloroquine et de la combinaison Chloroquine + Azithromycine. Il s’agira d’évaluer l’efficacité et la sécurité de ces deux produits dans le traitement de l’infection du COVID-19 au Burkina Faso.
« Si ces traitements s’avéraient efficaces et bien tolérés, il est prévu dans la même étude d’explorer la possibilité de conduire une détection active des contacts des patients infectés au niveau de la communauté afin d’entreprendre des traitements de ces derniers dans le but de couper la chaîne de la transmission au niveau communautaire », renseigne le communiqué.
L’équipe de ce premier essai va également essayer « de répondre à la question de savoir si quelqu’un qui a déjà été infecté par le COVID-19 est protégé d’une réinfection et si oui, pendant combien de temps peut durer cette protection ».
La seconde étude va porter sur un médicament à base de plantes (phytomédicament) appelé APIVIRINE. Il s’agit d’un essai clinique international dénommé API-COVID-19 qui sera conduit dans deux pays africains. L’objectif est d’évaluer l’efficacité clinique et virologique de ce médicament à base de plantes chez les patients atteints de COVID-19. APIVIRINE est « un antirétroviral, antiviral qui est efficace sur plusieurs virus dont celui du VIH/SIDA et utilisé depuis près de 20 ans et présentant jusqu’à ce jour un bon profil de sécurité ».
« Certains malades confirmés du COVID-19 ont déjà eu recours avec succès à APIVIRINE durant leur maladie. Ils ont tout de suite obtenu l’amélioration de leur état de santé allant de l’amendement rapide des symptômes à la négativation du test de dépistage de coronavirus après traitement. Ces résultats bien qu’ils ne soient pas validés par un comité scientifique présentent un grand intérêt dans la prise en charge de COVID-19. Ce qui justifie la conduite de cet essai clinique randomisé ouvert », souligne le communiqué. Plusieurs autres produits sont aussi en exploration par les tradipraticiens du Burkina Faso.
Au terme de ces études, le ministère de la Santé va disposer de résultats scientifiques crédibles permettant « d’établir le rapport risques/bénéfices de l’utilisation de ces médicaments dans le traitement de la maladie ». La seconde étude s’inscrit également « en étroite ligne de l’appel de l’OMS qui a sollicité récemment la contribution de la médecine traditionnelle dans la recherche de traitement de la maladie à coronavirus SRAS-CoV-2 ».
Le gouvernement burkinabé va accompagner la mise en œuvre de ces deux études. A cet effet, l’unité U-Pharma de l’IRSS/CNRST procédera à la réhabilitation de la chaîne de production de chloroquine et de paracétamol pour permettre la production de 200 000 comprimés/jour de chaque type.
Pour éviter les ruptures en situation de crise, il sera associé une production de gel hydro-alcoolique d’une capacité de 2000 litres/h.
A cela s’ajoute la recherche et screening sur les plantes médicinales ; la modélisation de l’infection au COVID-19 ; la sensibilisation à la rupture de la chaîne de transmission et le renforcement des capacités en matière de détection.
Akpédjé AYOSSO
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