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Des prélèvements ont été faits lundi 30 décembre 2019 sur le site où s’est produit un phénomène éruptif dans le village d’Avédji, dans la commune d’Athiémé.
En attendant les résultats des analyses, les membres de la délégation scientifique qui ont effectué le déplacement sur le site donnent les premières explications.
Le jeudi 26 décembre 2019 dans le village d’Avédji, lors du forage manuel d’un puits, a produit des effets inattendus à une profondeur d’une trentaine de mètres. Il y a eu des jets de sable et des fuites d’eau accompagnés de détonations.
Selon Prof Placide Clédjo, géographe et chef de la délégation, « l’intensité est en train de baisser ».
Tenant compte des explications du Prof Boko et Blivi du Togo, le chef de la délégation a souligné qu’il « existe des poches de méthane dans cette région ».
Ces poches de méthane perforées ont libéré le gaz. « Dans tous les cas, les prélèvements sont faits et nous irons les analyser », annonce-t-il sans pouvoir donner un délai pour les résultats des recherches.
Le Prof Placide Clédjo rassure que le « phénomène et l’espace sont circonscrits autour de ce puits artésien ».
D’après le physicien Prof Basile Kounouewa, le taux de méthane relevé une fois sur les lieux était relativement élevé et tournait autour de 10%. « Mais nous avons constaté que ce taux baisse progressivement. On en est à 6% actuellement. Ce qui veut dire que nous allons progressivement vers une stabilisation », renseigne-t-il.
« Il s’agit de la nappe alluviale sous pression du fleuve Mono. Elle avait été longtemps comprimée par l’argile qui domine cette région et c’est parce qu’elle a été soudainement libérée que nous avons assisté à ce phénomène et à l’explosion dont parlent les populations témoins », a expliqué l’hydrogéologue Prof Abdou Karim Alassane.
A en croire Raoul Laïbi, géologue à la FAST, « c’est une sorte d’artésianisme jaillissant sous une couverture d’argile ». « Nous allons revoir les coupes litho stratigraphiques des puits et forages pour déterminer la succession des couches sédimentaires. Ce phénomène n’est pas spécifique à la zone. Les puits artésiens sont présents çà et là dans la zone au regard des accidents tectoniques qui affectent la région », ajoute-t-il.
’’Dieu est fâché’’ ?
D’autres raisons pourraient justifier ce phénomène éruptif de la commune d’Avédji. L’anthropologue Rock Houngnihin ayant suivi la démarche de recherche en science sociale a travaillé sur une population de 10 personnes. Au terme des recherches, « les populations pensent que tous les rituels nécessaires n’avaient pas été faits avant le démarrage du forage ».
« Il y a un serpent qui n’a pas été bien sollicité et convenablement. D’où son mécontentement », rapporte l’anthropologue. Lors des recherches, les croyants des religions importées ont été aussi interrogés.
« Il y en a tout autour de l’endroit et ils ont dit que les habitants doivent se repentir en cette veille de fin d’année et revenir sur le chemin du Christ », informe-t-il. Pour ces croyants, Dieu est fâché.
« Même si ces perceptions semblent irrationnelles aux yeux de nous, experts, il est quand même nécessaire d’en tenir compte lorsqu’on s’engage dans des actions visant à mettre fin aux rumeurs et peurs qui affectent les populations aujourd’hui qui ont déserté le site depuis lors », précise l’anthropologue Rock Houngnihin.
« Cette délégation scientifique (...) est un soulagement et une grande assurance pour nous », a indiqué le maire de la commune d’Athiémé. Saturnin Dansou souhaite « que les résultats scientifiques sortent le plus tôt possible afin qu’on ait une idée claire de ce qui se passe ».
Pour l’instant, le calme est revenu sur les lieux, d’où le phénomène s’est produit jeudi dernier.
Akpédjé AYOSSO
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