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Dans le cadre de la 9eme réunion du Comité de haut Niveau sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les ministres chargés de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche des Etats membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont tenu une séance par Visio Conférence, le 19 mai 2020, sous la présidence du ministre de l’Agriculture et de la Production Animale et Halieutique du Togo, Koutéra Bataka. Plusieurs sujets ont été abordés au cours de cette réunion. Des recommandations ont été faites aux Etats membres, à la commission de l’UEMOA, à la BOAD et à la CEDEAO aux partenaires techniques et financiers
A cette réunion, les ministres se sont penchés sur la situation agricole 2019-2020. Ils ont pris note du « niveau de récoltes globalement satisfaisant avec une production totale, pour la zone UEMOA, de 30,63 millions de tonnes de céréales et 26 millions de tonnes de tubercules ». Des productions en hausse comparées à la moyenne des 5 dernières années. En ce qui concerne la production halieutique, elle se situe autour de 880 000 tonnes et couvre 53% des besoins minimums en poisson.
L’une des préoccupations des ministres à cette réunion est « la situation de vulnérabilité alimentaire dans laquelle se trouveraient 6,5 millions de personnes au cours de la période de soudure (juin – août) dont plus de 336 680 en situation d’urgence ».
Selon les ministres « cette vulnérabilité alimentaire aggravée par l’insécurité civile persistante dans le Bassin du Lac Tchad, le Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali et Niger) et dans le Nord et le Centre du Mali pourrait se dégrader avec la crise sanitaire et porter le chiffre à 19,7 millions de personnes ».
La situation pastorale était également au cœur des échanges. Les progrès notés dans ce sens sont les « initiatives relatives à l’évaluation des potentialités fourragères avec l’appui de la Commission de l’UEMOA ». Elle va permettre « de disposer des données fiables pour orienter notamment la gestion de la transhumance et la promotion de l’économie fourragère ».
Les ministres se sont aussi préoccupés du péril acridien qui menace la campagne agricole 2020-2021 effective dans les pays côtiers et en cours de démarrage dans les pays du Sahel et de la faible mobilisation des ressources financières (52%) pour le financement des plans nationaux de réponses et de gestion de la transhumance 2019.
Les acteurs sont invités à actualiser les plans de réponses 2020, « en tenant compte des besoins des couches les plus vulnérables impactées par les mesures sanitaires mais également ceux nécessaires au maintien du bon fonctionnement des systèmes locaux d’approvisionnement alimentaire et à la relance de la production agricole locale ».
Chute des cours des produits d’exportation de l’Union
Suite aux résultats des analyses préliminaires de l’impact des mesures de gestion de la pandémie du Covid-19 sur la détérioration du pouvoir d’achat des consommateurs, les difficultés d’accès à l’alimentation ainsi que l’effondrement des systèmes locaux d’approvisionnement alimentaire, les ministres engagent les Experts à une quantification des effets. Il est question « d’une part de prévenir l’aggravation de la dépendance de la région vis-à-vis des importations et d’autre part, d’anticiper les perturbations des marchés mondiaux à l’origine de possibles flambées des prix des denrées alimentaires importées comme ce fut le cas en 2008 ».
Les ministres de l’agriculture et de l’élevage ont alerté sur les risques qui pèsent sur la campagne agricole en cours notamment la chute des cours des produits d’exportation de l’Union notamment le Coton. Ils notent également des difficultés de circulation de certains produits des filières anacarde, bétail-viande et légumières.
Plusieurs recommandations ont été faites à l’endroit es Etats membres, de la commission de l’UEMOA, de la BOAD et de la CEDEAO.
Aux Etats membres
1. Activer rapidement les mécanismes bilatéraux de coopération afin de faciliter le retour, dans leurs territoires d’origine, des animaux transhumants bloqués aux frontières ;
2. Faciliter une transhumance apaisée entre les pays d’accueils et de départs en activant les accords bilatéraux en attendant des analyses plus approfondies sur la promotion du pastoralisme ;
3. Accélérer la mise en œuvre des plans de réponses et d’assistance alimentaire, inconditionnelle, de protection des moyens d’existence, de réduction de la malnutrition aigüe en faveur des populations en insécurité alimentaire (6 526 102 personnes) principalement concentrées au Burkina Faso (33%), au Niger (31%), au Mali (21%) et au Sénégal (12%) ;
4. Engager des actions immédiates pour soutenir le déroulement de la campagne Agricole 2020- 2021 en cours dans les pays côtiers et qui démarre dans la Zone Sahélienne ;
5. Mettre à jour les plans de réponse 2020, en y intégrant les conséquences de la pandémie de coronavirus ;
6. Accélérer la mise en œuvre des plans nationaux d’urgence antiacridienne (PNUA) ;
7. Activer et renforcer les instruments de coordination et d’alignement des interventions aux plans régional et national afin de fédérer les différentes initiatives (y compris celles liées au Covid-19) et assurer plus d’efficacité et d’impact ;
8. Renforcer la structuration des éleveurs et autres acteurs de l’élevage dans le cadre de la relance des filières prioritaires des pays (lait, bétail-viande, économie fourragère) ;
9. Initier des projets nationaux de production fourragère de grande envergure à soumettre aux organismes de financement notamment la BOAD ;
10. Renforcer les interventions préventives contre la malnutrition sous toutes ses formes.
A la Commission de l’UEMOA
1. Soutenir les Etats membres dans la mise en œuvre de leurs Plans de réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle ;
2. Renforcer et appuyer la mise en œuvre des plans nationaux d’urgence antiacridiens notamment au Mali et au Niger, pays de la ligne de front ;
3. Appuyer les Etats membres dans l’élaboration des projets à soumettre à la BOAD au titre de la promotion des filières prioritaires des Etats et de politique agricole de l’Union (riz, maïs, coton, bétail-viande, aviculture, pêche) et bonifier les intérêts des prêts qui en découleront ;
4. Mener une réflexion sur la promotion d’une économie fourragère à travers notamment la mise en place d’un Programme régional de cultures fourragères et du développement du commerce des fourrages entre les pays côtiers et sahéliens
5. Instaurer la généralisation d’un examen technique, de manière tournante, de la mise en œuvre des activités de développement Agricole dans les Etats membres, à la réunion des Experts, préparatoire à la réunion des Ministres ;
6. Appuyer les Etats membres, particulièrement ceux du Golfe de Guinée (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Togo) pour la collecte de données relatives à l’alimentation du Cadre Harmonisé ;
7. Mener le plaidoyer en faveur de la préservation et du renforcement de la libre circulation transfrontalière des produits alimentaires, du bétail de commerce et des intrants agricoles ;
8. Activer et renforcer les instruments de coordination et d’alignement des interventions aux plans régional et national afin de fédérer les différentes initiatives (y compris celles liées au Covid-19), favoriser la cohérence et assurer plus d’efficacité et d’impact ;
9. Soutenir la Task force régionale de haut niveau (ainsi que la Cellule technique du RPCA en appui à celle-ci) destinée à renforcer la coordination et le suivi les interventions et les initiatives pour atténuer les effets de la pandémie à Covid-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
10. Renforcer la collaboration avec le Secrétariat Exécutif de la Commission de lutte contre le Criquet pèlerin dans la Région occidentale (CLCPRO) et appuyer le Fonds régional de gestion du risque acridien (FRGRA).
A la BOAD
1. Appuyer les Etats Membres dans le déroulement de la campagne Agricole 2020- 2021 en cours dans les pays côtiers et qui démarre dans la Zone Sahélienne ;
2. Appuyer le financement des projets soumis par les Etats, élaborés sous la supervision de la Commission de l’UEMOA, dans le cadre de la promotion des filières prioritaires (riz, maïs, coton, bétail-viande, aviculture, pêche).
A la CEDEAO et au CILSS
1. Soutenir la Task force régionale de haut niveau destinée à renforcer la coordination et le suivi les interventions et les initiatives pour atténuer les effets de la pandémie à Covid-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ;
2. Mener le plaidoyer pour la préservation et le renforcement de la libre circulation des produits alimentaires, du bétail de commerce et des intrants Agricoles ;
3. Appuyer les Etats membres, particulièrement ceux du Golfe de Guinée (Bénin, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Togo) pour la collecte de données relatives à l’alimentation du Cadre Harmonisé ;
4. Renforcer la collaboration avec le Secrétariat Exécutif de la Commission de lutte contre le Criquet pèlerin dans la Région occidentale (CLCPRO) et appuyer le Fonds régional de gestion du risque acridien (FRGRA).
Aux partenaires techniques et financiers
1. Soutenir les États dans la mise en œuvre de leurs Plans de réponse à la crise alimentaire et nutritionnelle ;
2. Soutenir les Etats dans leurs efforts de collecte des données relatives à l’alimentation du Cadre Harmonisé ;
3. Appuyer et renforcer les systèmes nationaux de veille acridienne notamment au Mali et au Niger, pays de la ligne de front ;
4. Activer et renforcer les instruments de coordination et d’alignement des interventions aux plans régional et national afin de fédérer les différentes initiatives (y compris celles liées au Covid-19), favoriser la cohérence et assurer plus d’efficacité et d’impact ;
5. Soutenir les Etats membres dans le développement des chaines de valeur aquacoles et des produits forestiers non ligneux ;
6. Soutenir les Etats membres dans la lutte contre la pandémie du Covid-19.
Se félicitant des importants résultats engrangés, les participants à la réunion ont renouvelé leurs engagements à poursuivre l’accomplissement de leur rôle dans le cadre de l’animation du Comité de Haut Niveau.