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Le Carême représente le sacrifice de Jésus-Christ lors de son épreuve dans le désert où il a jeûné et prié durant 40 jours. C’est ainsi le moment durant lequel les Chrétiens se souviennent de la vie du Sauveur, réfléchissent à leur péchés et se repentent. C’est une période cruciale qui prépare la fête de Pâques, célébrant la résurrection de Jésus Christ.
Mais tous les chrétiens ne pratiquent pas le Carême de la même manière. Au Bénin, parmi les différentes Églises existantes -les évangéliques, les protestants, les chrétiens célestes et les catholiques- seuls les deux derniers courants pratiquent le Carême, ou un rituel s’en approchant.
Les protestants et les évangéliques ne suivent pas ce rite car pour eux, le salut est accessible uniquement grâce à la foi en Jésus Christ, et non par des sacrifices personnels. La pénitence et les rituels tels que les jeûnes et les confessions ne sont ainsi pas nécessaires pour accéder à la grâce divine car cette dernière est un “cadeau reçu par la foi”, comme indiqué dans le livre des Ephésiens, verset 2:8.
Le Carême pour préparer les fêtes pascales.
Pour les catholiques, le Carême a commencé le 5 mars, juste après le Mardi Gras. Si les restrictions de nourriture peuvent faire partie du rituel, c’est aussi toutes les mauvaises habitudes qu’il faut essayer de changer. “Si tu es paresseux, tu vas travailler. Si tu gardes rancune, tu vas pardonner. On fait Carême de tout”, explique une sœur de l’Eglise catholique Ste Rita à Cotonou, arborant un habit de religieuse marron et blanc. Il n’y a ainsi pas de règles strictes pour le réussir et cela dépend entièrement des objectifs personnels à réaliser : “Tu peux bien manger et ne pas insulter, ne pas faire du désordre”.
Rodolphe, 30 ans, en habit jaune et bleu donne une pièce à une personne en train de faire la manche devant une statue de la Vierge Marie. Le Carême c’est aussi l’occasion de se montrer généreux. Il témoigne de ses engagements : “Je diminue tout ce qui me procure du plaisir comme le football”.
En plus de la messe habituelle, un chemin de croix est organisé tous les jours ainsi qu’un temps de confession. Le chemin de croix consiste en une contemplation active du dernier chemin emprunté par Jésus portant la croix jusqu’au lieu de sa mort.
Un jeûne fondé sur les souffrances du Christ
Devant l’Eglise du Christianisme Céleste Paroisse d’Akossombo, il faut se déchausser pour accéder au lieu du culte et se couvrir la tête pour les femmes. Là, les fidèles sont étendus pour mieux supporter la chaleur, attendant la prière de 13h. “Le jeûne n’a pas encore commencé, il ne débute qu’à partir du 13 avril”, confie Frère Jean Dahoui, vêtu de sa robe blanche de prière. Les chrétiens célestes ont une façon très différente de préparer la Pâques. Pour eux, ce n’est pas un “Carême mais un jeûne” qui prépare aux fêtes pascales. Il poursuit : “Cela sert, en plus de la prière, à se mortifier devant Dieu ; à montrer une certaine bassesse pour lui demander quelque chose”.
Ce jeûne commence après la fête des Rameaux et dure une semaine. Il est obligatoire pour celui qui n’est pas malade, qui n’allaite pas et qui n’a pas un âge trop avancé. Il dure de minuit jusqu’à 19 heures, où les fidèles sont autorisés à rompre le jeûne. “Dans la Bible, il a été dit qu’il y a des maladies et des démons qu’on n’arrive pas à chasser sans jeûne et prière”, précise frère Dahoui en citant l’évangile de Mathieu au chapitre 4. Une prière est ainsi organisée toutes les trois heures, suivie d’exhortations pour expliquer le sens de la fête de Pâques aux fidèles et pour comprendre la portée du sacrifice de Jésus-Christ.
Contrairement aux chrétiens catholiques, il n’y a pas de chemin de croix, parce que cela ne fait pas partie des enseignements révélés au prophète Samuel Oshoffa, fondateur de l’Eglise du christianisme céleste (fondée au Bénin le 29 septembre 1947).
Alice PERRET (Stagiaire)
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