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Les députés Nouréni Atchadé et Louis Vlavonou de même que le juriste Prince Agbodjan et l’avocat Abraham Zinzindohoué, invités dans l’émission "3D" de la télévision nationale ce dimanche 25 Février 2018, ont donné chacun leur point de vue sur la réforme du système partisan.
Le juriste Prince Agbodjan dans un diagnostic a démontré que c’est pas vrai qu’il y a floraison de partis politiques au Bénin, et qu’il n’est pas aussi vrai que l’Etat ne finance pas les partis politiques. Pour lui, depuis l’adoption de la loi de 2003 jusqu’à 2018, le contribuable béninois a versé plus de 6 milliards FCFA dans le cadre des partis politiques, notamment aux députés. Selon lui, dans la loi portant parti politique, c’est bien indiqué qu’un député coûte 5 millions de francs l’an à l’État. Seulement, observe-t-il, la loi de 2003 n’a jamais été appliquée et l’on estime qu’il y a floraison de partis politiques au Bénin. Citant en exemple l’article 7 de la loi, il martèle que « est parti politique le parti qui participe deux fois et de façon consécutive, aux élections législatives seul ou en alliance. Ainsi, à en croire le juriste, n’est pas parti politique le parti qui ne participe de façon consécutive, aux élections législatives.
L’He Louis Vlavonou, s’appuyant sur l’article 5 de la constitution pense pour sa part que les partis politiques concourent à l’expression du suffrage et que jusqu’à présent, lorsqu’on crée un parti politique, c’est pour conquérir et exercer le pouvoir d’État. Mais depuis les années 1990 que le Bénin organise des élections, observe-t-il, aucun parti n’a réussi à dégager un candidat qui ait conquis et exercer le pouvoir. Pour lui, aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale depuis 1990 pour permettre au président élu de gouverner. Ceci a pour conséquence les alliances qui se font à la veille des élections et se défont au lendemain et crée une instabilité à géométrie variable à l’Assemblée nationale. C’est une constance depuis les années 1990 qu’ il faudrait corriger, a souligné l’élu de la 21ème circonscription électorale.
Nouréni Atchadé de la minorité parlementaire dit être d’accord avec la réforme du système partisan et pour les grands regroupements politiques mais, condamne la disparition des petites formations politiques. Il a cité en exemple le PCB ( Parti communiste du Bénin) qui, pour lui joue un rôle important quand bien même il n’a pas de député à l’Assemblée nationale et d’élus locaux. Émettant l’hypothèse qu’il n’y a pas un pléthore de partis et que le financement n’est pas ce que ça devrait être, le porte parole des FCBE pense que c’est une réforme trompe œil, une réforme de plus pour contrôler la vie des partis politiques.
Un avis que le président de l’aile réformatrice de la Rb (Renaissance du Bénin) ne partage pas. Selon Me Abraham Zinzindohoué, cette réforme ne date pas d’aujourd’hui. Il y a 20 ans précise-t-il, des études ont été menées pour montrer que la charte telle qu’elle est, si elle n’est pas revue, conduira le pays dans le mur. Il s’est réjoui que la quasi totalité de la classe politique sauf quelques exceptions près, trouve la nécessité de faire cette réforme. Lorsqu’on s’en tient à la proposition qui est faite, on a l’impression qu’on veut effacer les petits pour les grands. Ceci n’est pas l’esprit de la réforme, a-t-il relevé. On n’est sorti de la Conférence nationale avec le multipartisme intégral qui s’est transformé selon l’ancien président de la Cour suprême, au multiethnicisme intégral qui constitue un danger pour l’unité nationale.
F. Aubin AHEHEHINNOU