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Le Bénin traverse depuis quelques semaines, une crise préélectorale engendrée par l’exclusion des partis de l’opposition des prochaines législatives. A travers une libre tribune intitulée « Préservons l’essentiel », sept personnalités du pays se sont adressées au président de la République Patrice Talon et l’invitent en tant que Père de la Nation à œuvrer véritablement pour une sortie d’impasse.
Dans cette tribune signée par le Père Efoé-Julien Penoukoun, Sylvain Adékpédjou Akindès, Frédéric Joël Aïvo, Reckya Madougou, Omar Arouna, Prudent Victor Topanou et Simon Narcisse Tomety, les 07 sept personnalités notent que la situation que traverse le Bénin est la plus grave des crises de l’histoire du pays depuis la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
Selon eux, si en application de l’article 54 de la Constitution qui donne le droit au chef de l’Etat de gouverner, Patrice Talon a aussi « davantage l’obligation de gouverner sur la base de la Constitution dont le Peuple s’est librement doté et dans le respect des traités et engagements internationaux que notre pays a souscrits ».
La résistance des uns et des autres ne traduit que l’appel à une gouvernance démocratique sans détruire les droits et libertés qui protègent les citoyens.
Le but de cette tribune est selon les auteurs « d’attirer l’attention du chef de l’Etat sur la réalité de la crise et les menaces irrémédiables qui planeront désormais et pour longtemps sur le pays si, le 28 avril 2019, il laisse franchir le pas de trop ».
Cependant, elles soulignent que même si le chef de l’Etat dispose de tous les moyens nécessaires pour la tenue du scrutin du 28 avril prochain qui oppose deux listes de la mouvance, il n’en demeure pas moins que le Peuple à la puissance et la légitimité pour tout arrêter quand il le voudra et quand il en aura marre.
« Ne franchissons point le pas de trop »
A en croire les auteurs de la tribune, si les élections se déroulent malgré la médiation des Nations Unies, de la CEDEAO et de la République Fédérale du Nigéria, et des corps intermédiaires (Anciens Chef d’Etat, Partis politiques, Syndicats, Société civile, Religieux, Chefs traditionnels), les dégâts seront énormes. « Nous prendrons le risque d’exposer le pays à une menace permanente de rupture de la paix et surtout d’ouvrir un cycle de perpétuation des règlements de comptes dont les conséquences peuvent être désastreuses pour notre vivre ensemble », soulignent les personnalités.
Pour des élections législatives inclusives, les 07 signataires interpellent directement la haute responsabilité de Patrice Talon afin « qu’elle contribue à apaiser le pays, à réconcilier les différents bords politiques, à préserver la paix et à unir le Peuple autour des objectifs de développement, loin des règlements de comptes ». Car, « au-dessus d’une élection qui n’est que législative, au-dessus des lois de la République, il y a le pays et ses citoyens », rappellent-elles.
Les signataires du document demandent à Patrice Talon de faire en sorte que « la fraternité l’emporte sur nos divergences, que la dignité de nos compatriotes ne soit jamais brisée par le commandement politique et enfin que la paix de ce bout de terre qui est notre patrimoine commun soit élevée au-dessus de tout ».
« Vous avez le devoir de léguer à vos successeurs le pays uni dont vous avez hérité dans la paix et la concorde. Ne franchissons point le pas de trop. Vous pouvez encore changer le cours de l’histoire éprouvante qui se profile à l’horizon de notre pays. Préservons l’essentiel, car plutôt que périsse l’Etat, périsse un principe », ont-ils conclu.
Akpédjé AYOSSO
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