1401 visiteurs en ce moment
Chassez le naturel ; toujours il revient au galop .Tel le diable sortant de son bénitier, Yayi Boni est de nouveau dans l’arène. Parcourant monts et vallées, pour soutenir ses ouailles ; haranguant les foules de curieux et d’inconditionnels. Il n’est pourtant sur le papier, qu’un Président... d’honneur. Qu’à cela ne tienne... Apparemment, l’homme tient à « présidentialiser » ces législatives, en les transformant en un troisième tour, du scrutin présidentiel de 2016. Ceux qui évoquaient une obligation de réserve, liée à son statut de médiateur de la Cedeao, en seront donc pour leurs frais. Yayi Boni tient à prendre sa revanche. Quel que soit le prix. Le voilà plaidant pour un équilibre du pouvoir ; le voici invitant à la vigilance, pour contrer d’éventuelles manœuvres de fraudes ; ô miracle, Yayi Boni est désormais apôtre de la bonne gouvernance ; de l’unité nationale... Comme le Beaujolais nouveau, Yayi Boni cuvée 2023, est dans toutes les caves. Profitant des nouvelles routes, pour parcourir le pays, sans hélico de campagne. Bravo qui ? Enfin... passons, et voyons ce que propose à ses affidés, le nouveau ‘’revenu’’. La restauration de la démocratie. Rien de moins. Mais rien que ça ? A en croire le discours de ses pions, une série de remise en cause, plutôt nostalgiques et/ou revanchardes. Du genre à ramener le pays, au temps glorieux pour certains, des marches de soutien ; des messes de remerciements ; des discours creux et vagues, sur un Bénin émergent ; le tout enrobé de bondieuseries et de flatteries de bas de gamme, à l’endroit de ces dames... Bref un Bénin, non du « futur », mais d’un passé encore récent... Mais alors, faire tant de progrès en à peine six ans, et opter d’entrer de nouveau à reculons, dans l’histoire des peuples ? Même si ce pays a coutume d’étonner le monde, avant de s’étonner lui-même, puisse nos aïeux, nous en épargner. Le vote émotionnel, recherché par Yayi et compagnies, avec pour toile de fonds, la libération de présumés prisonniers politiques, et le retour des exilés, est peut-être tout. Sauf un programme de développement. Avec nos démocrates autoproclamés, qui espérons-le, ne confondent pas actuellement, foules et électeurs, prions ensemble ; prions pour que sorte des urnes le 8 janvier, une Assemblée nationale multicolore ; une Assemblée de reddition, et non de règlements des comptes. Au Président d’honneur, qui met son honneur en jeu, en entrant de plain-pied dans l’arène, rappelons la célèbre formule de Marx : « l’Histoire se répète toujours deux fois : la première fois comme une tragédie ; et la seconde fois comme une farce ».Mais n’est-il pas tard ? Questions à trois Cauris. Mes vœux les meilleurs à tous.
Tafè.