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Deux mois après la rentrée scolaire 2019-2020, le bureau exécutif national de l’Union Nationale des Associations des Parents d’Elèves (UNAPEEB) s’est réuni le 20 novembre 2019 pour analyser la situation qui prévaut dans les écoles. Dans une déclaration publique signée du président Paul K. Koudoukpo, le bureau exécutif national de l’UNAPEEB affirme que l’école au Bénin est menacée.
Selon les responsables de l’UNAPEEB, la fermeture de 103 centres universitaires privés à une semaine de la rentrée a posé de problèmes aux parents pour l’inscription des nouveaux bacheliers. « Suite aux diverses réactions suscitées par cette mesure, c’est seulement la semaine dernière que quarante-cinq des cent-trois centres universitaires, qui étaient encore fonctionnels ont été autorisés à rouvrir (avec retard et ses conséquences) leurs portes et poursuivre leurs activités académiques », renseigne le bureau exécutif national de l’UNAPEEB.
Au niveau des universités publiques, « c’est un système LMD spécial qui s’applique : au lieu de 25 étudiants par enseignant, c’est à des ratios supérieurs à cette norme qu’on assiste ». « Par exemple, en 1ère année espagnole, il y a plus de 1 500 étudiants. Pour s’inscrire, il faut payer 2 000 FCFA pour étude de dossier et 15 000 FCFA pour validation de l’inscription, une fois le dossier retenu », précise la déclaration.
Pour le bureau, « les universités publiques sont privatisées : dans les écoles universitaires l’inscription sur titre coûte 400 000 FCFA par an au moins ; l’inscription aux masters 1 coûte 400 000 FCFA à la FADESP et 600 000 FCFA en Lettres modernes ; pour avoir l’attestation de licence et des relevés des notes des deux semestres, en Lettres modernes, il faut débourser 39 000 FCFA ». Aussi, il y a t-il les faux frais non budgétisés.
A tout cela s’ajoutent « le manque d’amphithéâtres et de bibliothèques, le non équipement des amphis, le non fonctionnement des restaurants universitaires, la fermeture des résidences universitaires, la vétusté des bus et l’insuffisance de leur nombre, la non existence d’une infirmerie digne du nom sur les campus et la non prise en charge des personnes en situation du handicap ».
Effectif pléthorique et manque d’enseignants
Avant la rentrée, le diagnostic a été mal posé par le gouvernement, dans la recherche du mal qui ruine l’Ecole au Bénin, qui a conclu « que les mauvais résultats aux examens de fin d’année scolaire sont imputables à la qualité des enseignants », regrettent les responsables de l’Union.
Le bureau exécutif déplore les conditions dans lesquelles l’évaluation des enseignants reversés de 2008 des deux premiers ordres d’enseignement s’est tenue le 24 août 2019.
« Le 07 septembre 2019, au lieu de la session des malades comme annoncée, c’est une session de rattrapage qui a été organisée avec des pressions et contraintes de toutes sortes sur les enseignants. A la fin de tout cela, les ministres Salimane Karimou et Kakpo Mahougnon ont dénombré 257 maîtres et maîtresses puis 246 enseignantes et enseignants du secondaire (soit 503 enseignants) qui ont boycotté jusqu’au bout ladite évaluation », souligne la déclaration.
Le bureau informe que la rentrée scolaire n’a pas été effective en septembre comme programmée. « Deux, trois et quatre semaines après la rentrée, les rapports que nous avons reçus des sections s’accordent tous pour dire que la rentée scolaires n’était pas encore effective sur le terrain et qu’elle ne l’était que dans les médias », note l’UNAPEEB tout en ajoutant que « le 25 septembre 2019, les 503 enseignants boycotteurs de l’évaluation sont suspendus avec suspension de leurs salaires ».
Une visite de terrain effectuée le jeudi 10 octobre 2019, a permis de constater un effectif pléthorique dans les salles de classe : « CP/A + CP/B au CP/A avec un effectif de 80 + 67= 147 élèves pour un maître au complexe scolaire de Vakon ».
Ce n’est que le vendredi 18 octobre 2019, soit plus d’un mois après la rentrée des classes qu’il a été annoncé sur le plateau de la télévision nationale (ORTB) que « la liste des aspirants à déployer dans les écoles primaires est prête et sera bientôt validée par le conseil des ministres ».
Le mercredi, 30 octobre 2019, le conseil des ministres a enfin décidé de recruter onze mille (11 000) aspirants.
« Depuis le vendredi 08 novembre et surtout le lundi 11, des aspirants du lot des 11 000 annoncés ont commencé à prendre fonction. Depuis lors, on trouve par ci, par-là, des écoles à 03 enseignants sur 06 qui ont maintenant 05, voire 06 maîtres sur 06. C’est donc à présent que la rentrée scolaire tend vers son effectivité. Alors, nous avons sept (07) mois de cours sur les neuf (09) convenus pour l’année scolaire », constate le bureau exécutif national.
D’après UNAPEEB, « les problèmes qui se posent dans les lycées et collèges sont, le manque de salles de classe, le manque de mobiliers et surtout de professeurs malgré le déploiement des aspirants, le manque des professeurs de français, de philosophie, de mathématiques, de PCT et d’EPS dans beaucoup de collèges et lycées ».
Les écoles toujours dans l’eau
Le bureau a également soulevé les dégâts causés par les inondations dans certaines écoles. « Avec la décrue du Mono, les Ecoles Primaires Publiques (EPP) : Hèvè, Houndjohoundji, Tokpa Monoto, Vodomè, Konho, Adjaha, Hanmlangni ont rouvert leurs portes la semaine dernière. Les EPP Avlo village, Kouèta, Dohi sont toujours dans l’eau. Dans la commune d’Athiémé, les EPP Houèglé, Avégodo, Togblo, Adamè, Akonana, etc. ont été inondées. A Cotonou, l’EPP Ladji a connu ce sort. En pays Ouémè, les EPP Gogbo, Dannou, Agonguè, Hlankpa, Landohou, Hêtin etc. sont inondées. Dans la commune Des Aguégués, toutes les EPP sont inondées, mêmes celles qui sont sur terre ferme comme Agbodjèdo, Avagbodji, Bembè et Gbodjè. Dans le Mono, les collèges suivants sont inondés : CEG Aguidahoué, CEG Athiémé (la voie bloquée), CEG Dédékpoè (la voie bloquée) CEG 5 Lokossa, CEG Ouèdèmè Adja, CEG Sèvotinnou. Au CEG 2 Agatogbo, à l’entrée du village de Dohi, les apprenants et enseignants ainsi que les administratifs pataugent dans l’eau », déplore l’Union Nationale.
Le bureau a aussi noté « les conditions de vie très désastreuses des parents de ces élèves et écoliers, conditions de vie aggravées par les inondations et leurs conséquences puis la fermeture des frontières terrestres avec le Nigéria » et se demande quels résultats aux examens de fin d’année le peuple béninois doit-il et peut-il s’attendre ?
A.A.A
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