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Détecter d’éventuelles pathologies contractées par un patient afin de lui proposer une meilleure prise en charge ; tel est l’objectif du bilan de santé encore appelé check-up. L’importance de cet examen préventif et périodique qui se fait en fonction de chaque individu est souvent ignoré par bon nombre de personnes surtout quand ‘’tout va bien apparemment’’.
Suzanne Gbégnon âgée de 30 ans est responsable chargée de marketing dans une société privée à Cotonou. A sa sortie du service un jeudi soir, elle a perdu connaissance et a été très vite conduite dans un hôpital. Le diagnostic révèle que dame Gbégnon souffre d’une maladie de foie à un stade un peu avancé. Une maladie qui pouvait être dépistée depuis des mois si elle s’était rendue chez un médecin plus tôt ou mieux procédait de façon périodique à un bilan de santé.
« Je sentais les symptômes mais pas à tout moment. Certains jours, je vais bien, par contre, il y a des jours où j’ai des crampes musculaires, des troubles du sommeil et surtout la fatigue. Je traitais toujours le paludisme ou je prenais tout simplement des vitamines puisque j’associais ma fatigue intense à tous les travaux que je faisais dans le cadre de mon métier ».
Contrairement à dame Gbégnon, Joseph Faton, étudiant dans une école privée à Abomey-Calavi a eu la chance de traiter très tôt une maladie après avoir fait un bilan de santé. « J’ai fait un bilan de santé, ce qui a permis de découvrir l’inflammation d’un sinus qui tôt au tard allait beaucoup me déranger. Le médecin m’a conseillé de faire un traitement et c’est ce que j’ai fait ».
Selon Dr Choubiyi Christiane, médecin généraliste au Centre médical Avicennes à Cotonou, il est très important de faire le bilan de santé parce que cela « peut permettre de dépister une maladie chez une personne et sauver cette dernière, si la maladie suspectée est au début ».
Selon le médecin, le bilan de santé est ‘’beaucoup plus pour le dépistage’’.
Comme dame Gbégnon souffrante d’une maladie de foie, nombreuses sont les personnes qui n’ont pas une idée précise sur leur état de santé.
Pour d’autres, une fois qu’ils sont bien portants cela suppose qu’ils sont en bonne santé. Or, il y a certaines maladies dont les symptômes ne se manifestent pas très tôt. « Le bilan de santé devrait être en principe systématique puisque la personne peut ne rien sentir mais la maladie est là », a déclaré Dr Choubiyi.
D’après Liliane Francisco, étudiante en gestion des projets, faire un bilan de santé est devenu une obligation après le décès d’un des membres de sa famille. « Ma grande sœur est décédée du cancer de seins. Après cet évènement douloureux, mon père a exigé qu’on fasse un bilan de santé chaque six mois et c’est ce que tous les membres de la famille font depuis. De mon côté, le bilan de santé a permis de dépister une maladie héréditaire », a-t-elle confié.
Des examens médicaux indispensables
Dans le cadre d’un bilan de santé, plusieurs examens sont pratiqués. Pour le médecin généraliste, le bilan de santé dépend du type de personne, c’est-à-dire qu’il est adapté à chaque personne en fonction de son âge, de son sexe et de certains facteurs de risques liés à son environnement. Il y a par exemple des : bilans sanguins, bilans de santé oculaire, bilans de santé cardiaque et bilans de santé radiologiques.
« Au niveau du bilan de santé sanguin, on peut avoir une numération formule sanguine et cela peut révéler certaines pathologies chez la personne dont les leucémies, les anémies et autres », explique-t-elle. Aussi, il y a-t-il le frottis cervico-vaginal, un examen pour les femmes qui doit être réalisé de 25 à 65 ans et la mammographie à partir de 50 ans pour dépister le cancer du sein. Quant aux hommes, ils doivent faire un bilan de santé urinaire et à partir de la cinquantaine il est nécessaire de faire un examen de la prostate tous les ans.
Les bilans de santé permettent donc de connaître son état physique et de mieux combattre une maladie. Dans le cas général, le bilan de santé peut être fait chaque 1 an selon le médecin généraliste et ceci dans n’importe quelle structure sanitaire. « A partir de la trentaine, il faut commencer par faire certains bilans de façon systématique », recommande Dr Choubiyi Christiane.
« La santé n’a pas de prix››
Mais le revenu du citoyen béninois ne lui permet pas de faire face à cette nécessité sanitaire. « La santé n’a pas de prix et tout le monde le sait. Si moi je ne sens pas un symptôme grave, je ne vais pas consulter un médecin. Si physiquement, je suis en forme, aller faire le bilan de santé est comme un luxe puisque ce n’est pas gratuit, c’est de l’argent je dois faire sortir alors qu’avec le peu que je gagne, je ne peux pas me permettre cela », a affirmé Laurent Sagbo, informaticien-technicien.
Pour Christophe Deguenon, « il faut avoir les moyens pour faire le bilan de santé, même si c’est une fois dans l’année ». « Je suis d’accord que c’est important mais on ne peut vraiment pas se lever et aller faire un bilan de santé alors qu’on n’arrive pas encore à nourrir les membres de sa famille », a-t-il ajouté.
Au regard de ce fait, Dr Choubiyi lance un appel aux autorités pour que l’assurance maladie soit réellement universelle. « C’est vrai que cela a déjà démarré dans certains centres de santé avec le projet ARCH (Assurance pour le renforcement du capital humain, Ndlr), on peut généraliser pour que toutes les catégories de personnes en bénéficient également », suggère-t-elle.
« Il est très important en tant que citoyen, que ça soit enfant ou adulte de se faire consulter même quand il n’y a pas les symptômes pour qu’on puisse envisager des examens ou demander des examens systématiques pour déceler des pathologies qui sont peut-être dormantes », conseille le médecin généraliste Dr Choubiyi Christiane.
Akpédjé A. AYOSSO
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