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Les résultats du laboratoire central de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments publiés sur les causes de la mort de milliers de poissons dans le lac Toho à Athiémé ne convainquent pas M. Michel Boko. Le professeur demande une contre-expertise pour confirmer les causes.
Par un message publié sur les réseaux sociaux, le professeur Michel Boko laissé un doute sur les résultats donnés par le laboratoire centrale de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments. De ce qui ressort de ces résultats, M. Boko estime qu’il faut considérer deux cas de figures. D’abord, faisant allusion à la situation de Tchernobyl en 1986, il fait remarquer que les premiers résultats sortis montrent que le territoire français est épargné par les nuages atomiques. Un résultat contredit par des laboratoires indépendants. Ce n’est qu’après confrontation qu’on s’est rendu compte que les résultats étaient manipulés. Pour le drame du lac Toho, le professeur souhaite qu’il y ait une contre-expertise pour confirmer le motif de la mort massive des tilapias.
Le professeur Michel Boko souligne qu’une « eutrophisation voire une dystrophisation est une hypothèse probable, mais il faut aussi vérifier cette hypothèse par l’analyse de l’eau (la DBO et la DCO) avant de tirer une conclusion ».
Le professeur émérite du laboratoire de climatologie de l’école pluridisciplinaire de la Flash pense que ce drame survenu en début de la saison pluvieuse est révélateur d’un probable lessivage des pesticides et herbicides et autres insecticides utilisées dans les champs périphériques alors que le code de l’eau impose les règles en la matière.
Il souhaite que les associations de défense de l’environnement commanditent leurs propres analyses pour faire des comparaisons afin de situer les vraies causes de l’incident.
Polémique autour des causes du drame
Le chef division suivi biologique et écologique de la direction des pêches n’est pas du même avis que le professeur Michel Boko. Selon lui, on ne peut pas comparer le drame du lac Toho à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl de l’ex Urss et qui a fait des milliers de morts. Au Bénin, ce qui s’est passé est « un incident mineur », précise-t-il. Tout en reconnaissant le mérite du professeur Boko, le chef division ne partage pas son avis sur le « trucage » des résultats d’analyse de ce laboratoire de référence du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. « Le ministère de l’agriculture n’a rien à cacher dans ce dossier », a-t-il déclaré.
Les résultats d’analyse de la LCSSA avaient mis en exergue l’exclusion d’une contamination des eaux par les pesticides ou de médicaments vétérinaires. Toutefois, le directeur du laboratoire centrale de contrôle de la sécurité sanitaire des aliments n’exclut pas, au regard de la mort massive de poissons, qu’on pourrait penser à une intoxication aigue par contamination chimique venant d’une source endogène au lac.
En attendant une contre-expertise indépendante, les scientifiques se contredisent et le doute persiste toujours sur l’origine de la mort de milliers de poissons du lac Toho.
G. A.
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