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‘’Bénin Royal Hôtel de Cotonou’’ accueille depuis ce jeudi 23 Novembre 2017, un atelier de réflexion sur la traite des personnes au Bénin. Les travaux de cet atelier visent à assurer le respect des droits humains en République du Bénin. Pendant deux jours, les directeurs techniques, des cadres de l’administration et des responsables d’institutions, vont réfléchir à la mise en œuvre d’un document de politique afin de mieux lutter contre la traite des personnes. La présidente du comité d’organisation, Mme Mariam Babamoussa Soumanou, à l’ouverture des travaux, a souligné que le « rapport 2007/17 des Etats-Unis sur la traite des personnes place (pour une seconde fois) le Bénin sur la liste de surveillance de catégorie 2 concernant les pays qui n’ont pas pleinement satisfait aux normes minimales en matière d’élimination de la traite des personnes bien que des efforts aient été réalisés ». Après avoir rappelé les différents travaux ayant conduit à la réflexion nationale sur la traite des personnes, elle a souligné que 5 commissions ont été mises en place avec des TDR (Termes de Références) et un chronogramme restreint précis d’actions. Il s’agit du comité prévention et protection, de la commission poursuite, de la commission statistique, de la commission intellectuelle et la commission logistique. Chaque commission a pour mission d’approfondir les recherches et de faire des suggestions et stratégies à mettre en œuvre dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes. Ces commissions ont élaboré des projets de documents à savoir le projet de document politique de lutte contre la traite des personnes accompagné d’un plan d’action et d’un chronogramme de mise en œuvre, un projet de document de collecte de données statistiques sur la traite des personnes pour alimenter une base données nationale. Ces documents seront revus et décortiqués par les participants en atelier, a-t-elle précisé.
Selon l’ambassadrice des Etats-Unis près le Bénin, Lucie Tamlyn, la traite des personnes est une forme moderne d’esclavage, une violation des droits humains et un crime qui fait honte à tous. Aucun pays au monde, y compris les Etats-Unis n’est totalement à l’abri de cette pratique dégradante, a-t-elle déploré. Rappelant la situation de ventes de migrants noirs en Libye, Lucie Tamlyn a souligné que la traite des personnes est « une réalité têtue, un fléau qu’on ne saurait sous-estimer ».
Les travaux ce cet atelier permettront d’élaborer en synergie une politique nationale de lutte contre la traite des personnes et un plan d’action opérationnel axé sur une meilleure stratégie de répression des auteurs de la traite des personnes et de prise en charge efficace des victimes, a-t-elle signifié. Après avoir salué les efforts entrepris par les autorités béninoises et les acteurs de la société civile dans le sens de la réduction de la traite sur les plans de la prévention, de la protection et de la répression, Lucie Tamlyn a souligné que beaucoup reste à faire pour se conformer aux normes requises telles que prescrit par le protocole de PADAM. Pour elle, l’ambassade des Etats-Unis accorde un grand intérêt au respect et à la promotion des droits de l’homme et se réjouit de pouvoir poursuivre la collaboration continue avec les autorités béninoises dans la réalisation de l’objectif commun de lutter contre la traite des personnes.
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, représentant son collègue du plan et du développement, a salué l’engagement des partenaires à accompagner le gouvernement de Patrice Talon sur les questions ayant trait à l’enfance, la population et la protection sociale dans la lutte contre la traite des personnes. Il s’est dit aussi rassuré que les experts, pendant les travaux, sauront apporter une contribution de qualité pour que nous ayons des résultats qui ouvriront des perspectives, où la traite des personnes sera définitivement éradiquée dans ce pays. « Le gouvernement de la République du Bénin ne fera preuve d’aucune perplexe, ne laissera pas d’espace pour que ce fléau trouve des formes insidieuses pour se perpétuer », a-t-il déclaré. Selon Aurélien Agbénonci, la traite des personnes est une entorse inacceptable aux droits de l’homme, c’est « un déni de notre humanité ». Le gouvernement du Bénin s’efforcera de soutenir toutes les initiatives qui sont de nature à combattre et éradiquer ce fléau, a-t-il ajouté. Il a aussi rappelé que depuis plusieurs mois, le chef de l’Etat a donné des consignes fermes aux responsables des chancelleries, aux responsables de nos postes de frontières terrestres, maritimes et aériennes pour que la vigilance soit redoublée pour la mise en œuvre d’une stratégie qui permet d’arrêter et de déférer devant les tribunaux les auteurs et les complices de ces actes.
Les travaux de cet atelier prendront fin ce vendredi 24 Novembre 2017.
F. Aubin AHEHEHINNOU