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A l’occasion de la Journée Mondiale Sans Tabac 2021, l’Alliance pour le Contrôle du Tabac en Afrique (ACTA), Centre for Tobacco Control in Africa (CTCA), African Centre for Tobacco Industry Monitoring and Policy Research (ATIM), et le bureau régional de l’Afrique de l’Alliance pour la Convention Cadre (FCA) ont fait une déclaration conjointe. C’était ce vendredi 28 mai 2021, lors d’une conférence de presse virtuelle.
Instituée par l’Organisation Mondiale de la Santé, la journée Mondiale sans tabac a lieu chaque 31 mai. Le thème retenu par l’OMS pour la Journée Mondiale sans Tabac 2021 est : « S’engager à arrêter de fumer ». Selon l’OMS « les recherches disponibles suggèrent que les fumeurs courent un risque plus élevé de développer une maladie grave et de mourir du COVID-19 ». « S’engager à arrêter de fumer en ce moment permet non seulement de garantir la bonne santé et le bien-être de la population, mais aussi de réduire considérablement les énormes charges économiques et sociales que les gouvernements subissent actuellement en raison de la pandémie », relèvent les partenaires régionaux.
Plusieurs mesures aident les pays à réduire la demande de tabac. Connues sous le nom de MPOWER, ces mesures comprennent l’aide pour arrêter de fumer, la surveillance de la consommation de tabac et des politiques de prévention, la protection des personnes contre la fumée du tabac, la mise en garde contre les dangers du tabac, la mise en œuvre de l’interdiction de la publicité, de la promotion et du parrainage du tabac et l’augmentation des taxes sur le tabac. « Malheureusement, bien qu’il soit l’une des mesures MPOWER les plus importantes, l’aide à l’arrêt du tabac a été identifiée comme la mesure la plus sous-utilisée », déplorent les partenaires régionaux de la lutte antitabac en Afrique.
La sensibilisation au sevrage tabagique
L’article 14 de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) encourage la sensibilisation au sevrage tabagique et l’accompagnement de personnes dépendantes du tabac. Le rapport de l’OMS 2019 sur l’épidémie mondiale de tabagisme informe que « les pays d’Afrique subsaharienne (ASS) ont un bilan médiocre dans la mise en œuvre des initiatives de sevrage ». Le soutien au sevrage tabagique était proposé « dans certains établissements de soins de santé primaires dans 10 pays, mais le coût n’était que partiellement couvert dans quatre pays et pas du tout dans trois pays ». Ce même rapport signale que « sept pays d’Afrique subsaharienne disposent d’une stratégie nationale de sevrage tabagique et que dix pays ont des directives cliniques nationales, mais seulement quatre pays ont mis en place des lignes téléphoniques gratuites pour l’arrêt du tabac ».
En Afrique du Sud, la ligne d’aide à l’arrêt du tabac exige un " geste d’engagement " minime.
Intensifier les efforts de sevrage en Afrique
Selon les partenaires régionaux, plusieurs mesures peuvent être prises pour intensifier les efforts de sevrage en Afrique. « Le fait de confier les conseils relatifs à la cessation tabagique à des travailleurs de la santé de niveau inférieur limitera les demandes multiples imposées aux professionnels de la santé de haut niveau, qui sont souvent surchargés et en nombre insuffisant. Le suivi et l’évaluation des stratégies et des programmes d’arrêt du tabac permettront de s’assurer qu’ils sont alignés sur les meilleures pratiques », proposent-ils.
Pour eux, il est nécessaire de renforcer les systèmes de santé existants afin de mettre en œuvre des initiatives de promotion du sevrage tabagique et de traitement de la dépendance au tabac. Il est aussi important que les gouvernements africains investissent dans la promotion de l’arrêt du tabac, en développant des stratégies et des directives nationales fondées sur des preuves et rentables, et en allouant des ressources adéquates pour la mise en œuvre des programmes.
« Des conseils gratuits doivent être fournis aux personnes qui renoncent au tabac, et les initiatives de communication de masse qui encouragent l’arrêt du tabac doivent faire partie des programmes de sevrage. Pour un effet optimal, les gouvernements doivent mettre en œuvre ces programmes en conjonction avec d’autres politiques de réduction de la demande de tabac, notamment des taxes plus élevées sur le tabac, des espaces non-fumeurs, l’interdiction de la publicité, de la promotion et du parrainage du tabac, des avertissements sanitaires illustrés de grande taille sur les paquets de tabac et des campagnes médiatiques antitabac », ajoutent les partenaires sociaux.
Au moins 1,3 milliard de personnes utilisent les produits des compagnies de tabac et plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. L’industrie cherche à inonder l’Afrique de nouveaux produits tels que les e-cigarettes, en les présentant de manière trompeuse comme des aides à l’arrêt du tabac et des produits de réduction des risques.
« La Journée Mondiale Sans Tabac 2021 nous rappelle que notre responsabilité en tant qu’acteurs de la lutte antitabac ne se limite pas seulement à tenir l’industrie en échec et à la faire payer pour les dommages qu’elle cause, mais aussi à faire en sorte que, les quelque 20 % de la population mondiale qui utilisent actuellement leur produit obtiennent l’aide dont ils ont besoin pour renoncer au tabac », concluent les partenaires régionaux.
A.A.A
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