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Le secrétaire général de la Confédération des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb), Nagnini Kassa Mampo, a dans un point au militant révélé les statistiques qui montrent les difficultés de l’école béninoise. La séance s’est déroulée, ce vendredi 2 novembre 2018, à la bourse du travail de Cotonou.
« Nous sommes aujourd’hui à un mois et demi de la rentrée. Quel est l’Etat réel de l’école au Bénin à ce jour ? », se demande le secrétaire général de la Cstb, Nagnini Kassa Mampo. Devant les militants, il indique que « les conditions de vie et de travail des enseignants s’aggravent de jour en jour surtout avec le problème des statuts particuliers et d’autres problèmes tels que les mutations et nominations arbitraires compliquant davantage la vie aux enseignants, ce qui a naturellement une influence négative sur l’école ». Et pour cause, souligne que « dans l’enseignement secondaire, de source digne de foi, on compterait sept cent neuf (709) agents permanents de l’Etat (Ape) dont 94 femmes. Huit mille huit cent trente quatre (8.834) agents contractuels de l’Etat (Ace) dont mille quarante quatre (1.044) femmes ».
M. Mampo souligne que le taux de couverture en enseignant serait en moyenne de 32,7% pour le 1er cycle et de 35,7% pour le 2nd cycle alors que les deux cycles cumulés donnent une moyenne en couverture de 34,2%. Ce qui révèle un manque de plus de 65% d’enseignants dans les collèges et lycées publics. Le secrétaire général de la Cstb affirme que « C’est ce qui explique que la grande majorité des enseignants du secondaire soient des honoraires, communément appelés enseignants vacataires, qui ne sont rien d’autres que des enseignants occasionnels, à statut essentiellement précaire ». Comme exemple, il prend le Ceg Suru-Léré qui serait le plus grand collège du Bénin en effectif d’élèves. Là, on remarque qu’avec les 97 Groupes Pédagogiques et environ 7 000 élèves, les enseignants agents permanents de l’Etat en plus des agents contractuels de l’Etat sont au nombre de 30 tandis que les enseignants vacataires sont plus de 400.
Au niveau de l’enseignement primaire, la situation est pareille. Il prend le cas du département du Mono, où l’effectif total des enseignants de la maternelle et du primaire s’élève à 2.424 sur un besoin de 3.017, soit un déficit de 593 enseignants (environ 20%).
La situation n’épargne guère la ville de Cotonou.
Kassa Mampo indique qu’à Gbégamey, siège de la région pédagogique n° 28, l’Epp Gbégamey Sud/A, compte 3 enseignants sur 6, l’Epp Gbégamey Sud/ B, 5 enseignants sur 6, l’Epp Gbégamey Sud/ C, compte 4 enseignants sur 06 et l’Epp Saint Jean 3 enseignants sur 6.
« Si à Cotonou, la situation se présente comme décrite vous pouvez imaginer ce qui se passe à l’intérieur du pays », se désole le syndicaliste.
L’état des infrastructures
Le secrétaire général de la Cstb souligne que « le manque d’infrastructures vient s’ajouter au manque d’enseignants dans la complication des conditions d’enseignement ». Il indique que la pénurie d’enseignants et le manque d’équipement et d’infrastructures ajoutés aux effectifs pléthoriques dans des salles induisent une mauvaise qualité de l’enseignement. Outre ces problèmes répertoriés, il note qu’il y a près de 2.000 enseignants sans salaire depuis 11 ans.
Au regard de ce constat amer, Kassa Mampo conclut : « Pas d’enseignant, pas d’infrastructure et de matériel didactique ».
Il appelle « les enseignants qui ont à charge l’école pour tout le pays à exiger la résolution des problèmes de l’école sans laquelle le pays ne peut s’émanciper ». Selon lui, « le gouvernement doit faire face aux problèmes de l’école dont les programmes d’enseignement doivent correspondre à l’environnement socioéconomique ».
G.A.