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Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité Abdel-Fatau Musah a expliqué la décision d’intervention militaire au Niger de la CEDEAO dans un entretien accordé à Jeune Afrique.
La CEDEAO lors de son sommet a ordonné le déploiement de la ‘’force en attente’’ pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Selon le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité Abdel-Fatau Musah, il ne s’agit pas d’utiliser immédiatement la force militaire. « Nous avons ouvert toutes les voies de résolution du conflit, en commençant par des offres de médiation, qui ont été rejetées par la junte », a-t-il souligné. Le coup d’Etat au Niger a été enregistré le 26 juillet 2023. Début août, une mission conjointe devrait se rendre sur place au Niger. « Nous étions sur le chemin de l’aéroport et nous avons dû faire demi-tour parce que les putschistes ne voulaient pas nous recevoir. (…)Ils ont repoussé les efforts de médiation de la Cedeao, mais ils se disent maintenant prêts à discuter. Bien sûr, la population souffrira des sanctions et c’est donc à elle de faire pression sur la junte pour qu’elle rétablisse l’ordre constitutionnel », a ajouté Abdel-Fatau Musah.
Les Chefs d’état-major des armées des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest tiennent ce jeudi 17 août à Accra, au Ghana une réunion afin de finaliser le plan d’une éventuelle intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. « L’option militaire est sur la table, mais ce n’est pas celle que nous préférons. Nous l’envisageons comme une mesure de dernier recours », a expliqué le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité. La CEDEAO reste ouverte au dialogue. « Le Premier ministre du Niger nous a tendu la main et nous a dit qu’il était prêt à discuter, mais si vous l’écoutez attentivement, vous verrez qu’il tient un double langage. Les putschistes sont prêts à discuter, mais poursuivent leurs actions provocatrices en accusant le président de trahison. En quoi cela favorise-t-il les pourparlers ? », relève Abdel-Fatau Musah.
A la question de Jeune Afrique de savoir si la CEDEAO n’a-t-elle pas besoin de l’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies avant toute intervention militaire, il répond : « Les puissances qui jouent un rôle en Ukraine ont-elles au préalable demandé l’avis du Conseil de sécurité ? Pourquoi la Cedeao devrait-elle le faire ? (…) lorsque les pays africains disent qu’ils vont au Conseil de sécurité, la bénédiction internationale n’est que secondaire. Ce qu’ils veulent vraiment, c’est obtenir une contribution à l’effort, un soutien financier et matériel ».
Le Commissaire s’est aussi prononcé sur la position du Burkina-Faso et du Mali en ce qui concerne tout acte d’agression contre le Niger. « Nous savons de quoi le Burkina Faso est capable. Nous savons ce dont le Mali est capable et ce dont il est incapable. Il est naturel que les pays qui font l’objet de sanctions de la part de la CEDEAO se regroupent. Mais qu’ils soient en mesure de mettre leur menace à exécution, c’est une autre affaire », a-t-il indiqué.
Akpédjé Ayosso
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