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Le droit de grève retiré aux magistrats, aux travailleurs de la santé et aux paramilitaires était au centre des débats sur l’émission « 90 pour convaincre » de la radio nationale (Ortb) de ce dimanche 7 janvier 2018. Pour le Sg de la Confédération générale des travailleurs de Bénin, un des invités de l’émission, ce droit constitutionnel retiré aux travailleurs par le législateur est un « abus ». Moudachirou Bachabi précise que la Constitution définit les modalités de d’encadrement et non du retrait du droit de grève.
Selon le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Bénin, qui condamne avec fermeté le retrait du droit de grève à certains secteurs, les principes de la démocratie sont en train d’être grelotés par le régime de la Rupture. Moudachirou Bachabi, accusant les députés d’être complices de la gestion autoritaire du président Talon affirme que par le vote de la suppression du droit de grève aux agents de la santé, de la justice et aux paramilitaires, l’Etat « veut ainsi ouvrir le chemin pour le ballonnement du droit syndical lui-même ». Un acte sur lequel, selon lui, les travailleurs ne se laisseront jamais faire. Pour lui, la Constitution a définit les modalités d’encadrement des grèves et non le retrait du droit de grève. « L’encadrement ne vaut nullement le retrait », a-t-il martelé en invitant le gouvernement à revoir sa copie et à respecter ses engagements vis- à-vis des travailleurs que de retirer ce droit démocratique, principe acquis à la Conférence des forces vives de la Nation.
Les députés de la septième législature ont modifié plusieurs textes et lois entre décembre 2017 et le 02 janvier 2018. Les amendements sont intervenus autour des dispositions de l’article 50 de la loi modifiant et complétant la loi n° 2015 -18 du 13 juillet 2017 portant statut général de la Fonction publique le jeudi 28 décembre 2017. Ces dispositions retirent le droit de grève aux fonctionnaires des secteurs de la santé, de la police républicaine et de même qu’au personnel judiciaire. La deuxième modification intervenue le mardi 02 janvier 2018 porte sur les dispositions de l’article 20 de la loi portant statut de la magistrature et retire le droit de grève aux magistrats en plus du reste du personnel judicaire. Les travailleurs des secteurs dont ce droit de grève a été retiré annoncent des mouvements de débrayage pour protester contre la mesure. Désormais, les regards sont tournés vers la Cour constitutionnelle, instance qui doit trancher sur la constitutionnalité ou non des modifications apportées à la loi définissant le statut général de la Fonction publique.
Boniface CAKPO