Salif et sa femme ont quatre enfants. Ils ont traversé toute sorte de galères avant de se retrouver dans le circuit des boutiques de quartier. Le couple détient actuellement, près du marché de Godomey, un petit commerce qui les fait vivre. La boutique est bien garnie de marchandises. Tout baigne dans l’huile. Mais entre-temps, l’homme tombe amoureux de sa voisine de maison.

(Par Edson Adé)

Le choix de Salif est porté sur la voisine du nom de Rabiatou. Une femme veuve qui venait lui remettre à chaque fin du mois le loyer de maison pour le tenir à la disposition du propriétaire. Tous les jours que Dieu fait, la bonne dame passe à la boutique et se sert, alors que les bénéfices d’une boutique sont vraiment insignifiants. Conséquence : la boutique commence à se vider sans que Salif ne songe à refaire le stock. On sent de plus en plus que la boutique s’achemine vers la faillite.
Mais dame Rabiatou continue à prendre des vivres. La femme légitime, qui n’oublie pas la vie de galère qu’elle a endurée avec son mari, décide de s’interposer en refusant de satisfaire les besoins de la voisine. Elle en parle à son mari. Mais ce dernier, qui est plongé jusqu’au cou, ne peut pas facilement faire marche arrière. Auparavant, il était convenu, entre Salif et sa nouvelle conquête, de se retrouver le soir dans un lieu tenu secret. Salif qui attendait impatiemment fut déçu.

La colère de dame Rabiatou était de mise. Les coups de fil de l’homme allaient directement sur répondeur. Tard dans la nuit, il usa de toutes les stratégies pour se rendre dans la chambre pour en savoir sur le comportement de dame Rabiatou. Dans la matinée, Salif a tout simplement passé à tabac sa femme légitime pour avoir refusé 2 kilo de riz, une boîte de sardine et la somme de 2000F Cfa à Rabiatou. Il réclama à son épouse légitime des excuses.

Tôt le matin du lendemain, Rabiatou se pointa devant la boutique comme d’habitude. L’homme qui était occupé à recevoir des amis, pria sa femme de servir la dame. Celle-ci refusa et se mit à menacer la voleuse de mari. Salif, se sentant ainsi humilié devant ses amis, enleva sa ceinture pour tabasser la mère de ses enfants avant de servir sa maîtresse. Cela indisposa ses amis qui finirent par déserter les lieux.