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Face au désastre qui s’enregistre depuis quelques années dans le système éducatif béninois avec à la clé les résultats catastrophiques aux différents derniers examens de fin d’année, le gouvernement a jugé bon de revenir à certains fondamentaux qui ont entre temps fait du Bénin, le "quartier latin" de l’Afrique.
Dans cet ordre d’idée, il a été décidé par les autorités en charge du secteur de l’enseignement de recourir à la dictée. Cette mesure du gouvernement est diversement appréciée par les populations béninoises. D’un point de vue global, beaucoup sont favorables au retour de la dictée. Mais ils souhaiteraient aussi que les préalables soient définis. Nous vous proposons ici l’exclusivité de quelques réactions.
Selon Joseph Tamègnon : << Un peuple ne peut se développer que dans sa culture. Les exemples asiatiques illustrent bien mes propos. Plus près de nous, l’Éthiopie est un bel exemple. Mais la connaissance d’une langue étrangère peut être aussi un atout majeur. Une bonne maîtrise de la langue française est certainement une excellente chose. Les marocains, les tunisiens, les égyptiens etc., enseignent la langue arabe et le français ou l’anglais selon le cas. Je crois donc qu’une bonne maîtrise de la langue française est une bonne chose pour notre pays. La dictée participe à cette maîtrise. Quand à la disponibilité et la capacité des enseignants, c’est une autre question.>>
Nouhoun Yaya Nadjo, professeur certifié d’histoire-géographie à la retraite salue cette mesure. A l’entendre, << Ce retour de la dictée implique aussi la prise en compte de la grammaire, la conjugaison, l’élocution,...>> Il poursuit que c’est << le gage d’un palliatif au naufrage constaté dans la maîtrise du français seule langue de travail. Ce retour forcera surtout les apprenants à lire et à bien s’exprimer.>> Viviane Chabi, étudiante en journalisme tout en saluant l’idée y cependant un bémol. Pour elle, << Le retour de la dictée serait une bonne initiative, si les enfants sont effectivement évalués là-dedans à chaque composition. La dictée oui ! Mais est-ce que les enseignants que nous avons dans nos écoles sont capable d’écrire sans faute ? Il faudrait que ces derniers puissent aussi s’exercer à faire des dictées avant de l’imposer aux enfants.>> Le journaliste Geoffroy Mensah, propose qu’on << revienne à l’ancien programme car on n’est pas prêt pour mettre en application le nouveau programme. Le saupoudrage qui consiste à ramener des matières de l’ancien programme ne règlera pas la question du niveau des écoliers. Une réforme, on la mène en entier ou on ne la mène pas. L’efficacité est à ce prix.>> C’est aussi le cas de son confrère Perez Lekotan. Pour celui-ci, la dicté était obligatoire à tout apprenant dès les premières heures des classes. << Je me rappelle encore de mon Maître Ignace Hounon, qui avec ses barbes, nous faisait la dictée matinale. La méthode est toute simple : un cahier, un autre élève au tableau et sert de témoins pour la correction. Une faute te fait 5 coups. Cette méthode a connue des moments de gloire avec l’évolution du système éducatif. Avec la dictée, les élèves étaient obligés de faire la lecture des livres au programme. Cette dictée permet à l’élève d’avoir une bonne maîtrise de langue française et de bien s’exprimer en français. Aujourd’hui, si le Gouvernement a décidé, quelques années plus tard, de la ramener dans les habitudes, ce n’est qu’une bonne chose. Le retour de la dictée est très bien nécessaire, si l’avenir de nos frères et soeurs nous intéresse vraiment. Elle va permettre de de combler les lacunes du nouveau programme. J’apprécie cette décision.>>
Et il complète que pour réussir cette réforme dans le système éducatif, qu’il faille procéder autrement car dit-il, <<... aujourd’hui, même les Maîtres de nos enfants ne savent plus lire et bien écrire. Cela va poser un véritable problème. C’est pourquoi, je voudrais que le Gouvernement pose la question sur la table des pédagogues. Le Conseil national de l’éducation devrait trouver une solution. Je propose le retour de quelques anciens Maîtres et Directeurs d’école de l’ancien système éducatif dans nos écoles comme directeur, pour personnellement superviser ces travaux.>>
Ahmed Gbadamassi, un entrepreneur trouve que <
L’ingénieur en informatique Rodrigue Somakpo, soulignera quant à lui l’opportunité de la réforme. <<A mon avis, c’est opportun le retour de la dictée et surtout si on procède comme dans l’ancien temps... dictée tous les matins à partir de cm1. De plus, moi je pense qu’il faille la ramener à l’examen comme matière éliminatoire. Quand vous-voyez les anciens parler et écrire le français, il n’y a pas comparaison avec la génération sans dictée. Mais attention quel enseignant ? Surtout dans nos écoles privées. L’État doit se donner les moyens de réussir cette action.
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>, s’exclamera Mahfouz So-Allah