Imaginons un sondage auprès des béninoises et béninois avec deux questions :

1° quelle est la ville du Bénin la plus connue à l’étranger ?

2° quelle est la ville la plus visitée par les étrangers qui arrivent au Bénin ? 

Ce sondage donnerait à coup sûr la ville de Cotonou à une écrasante majorité pour ne pas dire à l’unanimité. Dans ces conditions, examinons la situation qui prévaut dans le quartier HAIE VIVE-LES COCOTIERS.

Pour ceux qui ne connaissent pas cette ville, il faut signaler que HAIE VIVE-LES COCOTIERS abrite l’aéroport international du Bénin. Il est donc au plan international, la première porte d’entrée dans notre pays, mais ce n’est pas tout. Il est reconnu le premier quartier résidentiel de la ville. De plus, il abrite la plupart des Institutions Internationales de Coopération et les Représentations Diplomatiques (Allemagne, Etats Unis, Danemark, Haïti, Cuba, Communauté Economique Européenne, Banque Mondiale, FMI, VOLONTAIRES DU PROGRES et autres services des partenaires au développement).

Beaucoup de Ministères y sont installés comme ceux de la Fonction Publique et du Travail, des Affaires Etrangères de la Coopération, des Finances et de l’Economie, de l’Agriculture et du Développement Rural, du Plan pour ne citer que ceux là.

Il en découle que ce quartier est aussi un indicateur important en terme de concentration des grands services de l’Etat, en terme de représentation et d’image du pays à l’extérieur.

Aujourd’hui, force est de reconnaitre que ce quartier se trouve dans un état de délabrement avancé. Pour vous en convaincre, allez à l’arrière de l’agence de voyage AIR FRANCE (sur la route de l’aéroport), du côté de la pâtisserie OMANI, du collège l’OCEAN et alentours. Le constat est affligeant : les rues sont défoncées, inondées à chaque tombée de pluie, impraticables faute d’assainissement et d’entretien, l’éclairage public est défaillant, la sécurité menacée et j’en passe.

La voie pavée qui passe devant les établissements « LES DELICES », « LIVINGSTONE » et « TERRANGA » est prise d’assaut. Vous y verrez de nombreuses constructions en matériaux définitifs qui empiètent allègrement sur l’espace public que sont les trottoirs. Certains commerçants les occupent au mépris du droit des piétons, foulant aux pieds les lois et règlement du pays. Cela est inadmissible. Vous verrez aussi les établissements de nuit et leurs affiches aguichantes dans ce quartier résidentiel ! 

Hormis le fait que ces installations anarchiques et incontrôlées ternissent l’image de la « vitrine » de Cotonou, elles génèrent aussi des nuisances qui détériorent la qualité de vie des riverains : sommeil perturbé par le volume des « sonos » la nuit, bagarres d’ivrognes, excès de vitesse sous l’emprise de l’alcool, ronde des belles de nuit et insécurité……etc.

Convaincu que cette situation n’est pas une fatalité, j’en appelle aux autorités municipales pour prendre au sérieux les questions soulevées, les examiner avec les résidants du quartier et trouver les solutions nécessaires pour arrêter la déchéance de ces lieux. Il y va de l’image de notre pays le Bénin.

​Christophe HADONOU YOVO

Professeur à la retraite