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La journaliste Angela Kpeidja qui a dénoncé il y a un mois des faits de harcèlement sexuel à l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) revient sur les motifs de son acte. Dans une vidéo publiée ce samedi 06 juin 2020, le chef service web à l’ORTB, face aux jugements à son égard a souligné qu’elle n’est pas ‘’une prostituée’’.
« Je ne me sentais plus du tout bien dans mon milieu professionnel. Ce que j’aime faire le plus aujourd’hui, c’est communiquer pour le bien-être des autres. Mais dans mon milieu professionnel, j’avais l’impression qu’on prenait tout ce que j’avais. Ma rage remonte à des années. Il faut dire que je suis une femme meurtrie au plus profond d’elle-même et ça remonte au bas âge », a déclaré la journaliste Angela Kpeidja de l’ORTB, après avoir fait un résumé de son parcours académique et professionnel.
Malheureusement poursuit-elle, « la société dans laquelle je suis ne m’a jamais donné l’opportunité de punir et plus tard, c’est cette même société qui m’a rendue coupable de ce que je n’ai pas fait ».
‹‹ Je ne suis pas une pute ››
Angela Kpeidja clarifie qu’elle n’est pas une femme de mœurs légères. « Je ne suis pas une prostituée, je ne suis pas une pute. Mais elle (la société, ndlr) m’a fait porter ce fardeau et donc tout le temps dans mon milieu professionnel, on m’a souvent considérée comme une chose et tout le temps, j’ai dû subir ces assauts. Tout le monde me demandait des faveurs sexuelles, mais j’ai surmonté », a confié la journaliste avec les larmes aux yeux.
Agée de 46 ans, Angela Kpeidja a mal de devoir continuer à subir ces sortes de chosification et d’humiliation. « Je me suis formée (...) qu’on me demande moi parce que je suis une femme d’avoir des rapports sexuels ou de consentir à des faveurs sexuelles avant de faire ou d’avoir la place qui est la mienne (...) finalement j’ai explosé », ajoute-elle.
Spécialiste en communication, Angela Kpeidja dit n’avoir pas trouvé une autre date (le 1er mai) pour matérialiser son mécontentement et sa colère. « J’en avais vraiment marre et pour rien au monde, je ne me donnerai la mort. Il fallait que je parle. J’ai entrepris même d’écrire. Ceux qui sont proches de moi connaissent mon histoire. Mais pour qu’on ne me prenne pas ce qui me restait parce que mon métier et ce que je sais faire, c’est ce qui me restait. Pour ma dignité, j’ai préféré en parler, prendre le monde à témoin pour que ça cesse », a-t-elle affirmé.
Angela Kpeidja, ingénieure en biotechnologie, journaliste et communicatrice, est mère de deux enfants. Elle a travaillé à LC2 et 3SAdo avant d’échouer à l’ORTB.
A.A.A