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Ouvert officiellement le 16 novembre dernier, les activités entrant dans le cadre du Festival International de Théâtre du Bénin (Fitheb) ont pris fin dans la soirée de ce samedi 24 novembre 2018 dans une ambiance de gaieté.
Ce qui a permis au directeur de dévoiler les défis futurs indispensables au festival pour son rayonnement.
Terminus tout le monde descend. Les rideaux sont désormais tombés. Le Fitheb 2018 peut désormais être conté. C’est le chœur du festival qui a égayé le public dans la salle du Fitheb à Cotonou pour marquer la fin de la célébration de cette 14ème édition de la randonnée théâtrale au Bénin.
« En difficulté, on devient plus lucide et modeste, on cherche à aller au bout, c’est l’endurance. Fitheb 2018, c’est l’endurance », a déclaré le directeur du Fitheb, dans son discours de clôture du Fitheb 2018.
Eric-Hector Hounkpè se dit fier de cette édition qui malgré les difficultés a su tenir la promesse des fleurs. Pour lui, les leçons à retenir, « c’est aussi quand nous sommes capables de faire ces choses là ». Et pour cela, il souligne « J’avais souhaité le chœur. Ça fait partie de la démarche d’industrialisation pour que le Fitheb commence par être visible sur d’autres manifestations, que nous commencions par nous vendre. Je voudrais que ce chœur finisse modestement et il l’a fait ».
Par ailleurs, Eric-Hector Hounkpè ajoute : « les leçons pour moi, c’est que les difficultés vous donnent de l’emprunt. C’est qu’il faut du courage et continuer, c’est qu’il faut être endurant. C’est qu’il faut savoir où on va, laisser les accessoires et aller à l’essentiel. Je crois que le Fitheb 2018 a beau été sobre, il est Fitheb ».
Le festival international de théâtre du Bénin prend donc fin en laissant derrière lui des souvenirs tant dans le rang des acteurs que du public.
Divers spectacles ont permis au public de connaître des talents cachés dans le théâtre.
« Nous avons programmé 8 spectacles étrangers, 9 spectacles professionnels béninois, mais une quinzaine de spectacles d’attractions dans tous les points possibles. Nous avons eu comme programme la table ronde sur deux jours, la rencontre des directeurs et programmateurs, la cérémonie de distinction et de baptême››, a rappelé Eric Hector Hounkpè.
Selon le directeur du Fitheb, « Tout ce qui a été prévu a été fait. On rend donc grâce à Dieu. C’est le plus important ».
Les défis du Fitheb
« Plus de mobilisation de ressources, plus de mobilisation du public, une médiation culturelle forte, plus étendue et donc une démarche à aller réellement vers le public ». Tels sont les propositions du directeur du Fitheb au regard de ses expériences à la tête du festival.
« Nous ne pouvons pas continuer à célébrer le théâtre dans les salles. Nous devons démocratiser le théâtre. Nous devons aller vers les gens. Et pour ça, je veux qu’on me comprenne et qu’on me soutienne parce que si nous passons notre temps à dire le public va venir, il ne viendra pas et il faut qu’on aille le chercher », souligne-t-il.
Pour y arriver, le directeur pense qu’il nous faut de l’investissement. Il estime qu’il est important de « noyauter les écoles, les clubs amis du Fitheb » Et tout ceci, insiste-t-il « ça fera que les innovations viennent s’installer crues et que tous les pans, tous les compartiments du public s’appropriassent sa part du Fitheb pour qu’en retour, (c’est le plus grand défi), il y ait une rentabilité économique ». Confiant, Éric Hector Hounkpè souligne : « Je sais que le Fitheb peut rapporter non seulement en diplomatie culturelle mais aussi en finance. Mais cela signifie que nous avons le courage d’y investir et de le faire migrer vers les gens et en retour, les gens paieront ».
Il fait des propositions pour le financement du festival. « Je l’ai déjà dit quelque part, quand l’Etat va décider de ceci, cela se fera c’est à dire, on prend 10.000 f chez le fonctionnaire pour le Fitheb, pour la culture par année, ce qui oblige la direction à organiser des activités. 1000 f ou 2000 f chez les étudiants par an, 500 f chez les élèves par an et on les établissent sur 10 ans, on aura financé le Fitheb, on l’aura libéré des carcans de financement. Si nous ne le faisons pas, d’autres viendrons financer à notre place et exigeront des types de spectacles qui ne conviendraient pas forcément avec notre culture. C’est de cela qu’il s’agit », propose M. Hounkpè.
Désormais les rideaux du Fitheb 2018 sont tombés. Loin des déceptions, l’événement s’est passé dans la sobriété et les spectacles ont su donner du goût aux festivités. Place maintenant aux défis futurs notamment pour la prochaine édition.
Comme l’a souligné le ministre de la culture, Oswald Homeky, lors de la cérémonie d’ouverture des festivités, « Je voudrais au nom du Président de la République du Bénin, au nom de tout le gouvernement dire que cette édition 2018 que nous aurions souhaité encore plus belle, plus forte, plus riche est pour nous une édition de retour et de renaissance. Nous gardons les yeux rivés sur 2020, année où le Bénin célèbrera ses 60 ans d’indépendance, année où le Fitheb sera à sa 15ème édition ». Soulignant que « le théâtre est l’une des choses les plus riches que l’on possède », Oswald Homeky rassure que « nous offrirons à notre pays et au monde entier, un Fitheb encore plus intéressant, encore plus rayonnant et surtout mieux organisé ».
Des défis qui rassurent que le Festival International du Théâtre du Bénin a encore de grands jours devant pour révéler davantage le Bénin tant dans la culture que dans le tourisme comme l’a voulu le chef de l’Etat à travers son Programme d’actions du gouvernement.
Giscard A.