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Le Réseau de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) en partenariat avec l’Organisation non-gouvernementale ‘’Enfants Solidaires d’Afrique et du Monde’’ (ESAM) ont organisé jeudi 6 février 2020 à Bénin Royal Hôtel, une séance d’évaluation de la mise en œuvre des recommandations du Comité contre la torture au Bénin. Le point des réflexions menées lors de cette rencontre a été fait par Norbert Fanou-Ako, directeur de l’ONG ESAM ; Laure Elmaleh, représentante de l’OMCT, Ghislain Koffi Nyaku, directeur exécutif du Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) et le directeur général de l’Agence pénitentiaire du Bénin, Sèdjro Jiles Yèkpè.
La convention des Nations-Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a défini en son article premier la torture comme « tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne aux fins notamment d’obtenir d’elle ou d’une tierce personne des renseignements ou des aveux, de la punir d’un acte qu’elle ou une tierce personne a commis ou est soupçonnée d’avoir commis, de l’intimider ou de faire pression sur elle ou d’intimider ou de faire pression sur une tierce personne, ou pour tout autre motif fondé sur une forme de discrimination quelle qu’elle soit, lorsqu’une telle douleur ou de telles souffrances sont infligées par un agent de la fonction publique ou toute autre personne agissant à titre officiel ou à son instigation ou avec son consentement exprès ou tacite. (...) ».
Selon Laure Elmaleh, représentante de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), les enfants ont un seuil de tolérance qui est beaucoup plus bas par rapport à la torture et aux mauvais traitements que les adultes. Ainsi explique-t-elle, cette définition doit être adaptée en fonction de l’enfant, de son âge et de sa vulnérabilité particulière.
L’OMCT en partenariat avec l’ONG ESAM depuis 2009 travaille énormément sur la question de prévention et de protection des enfants contre la torture au Bénin. La représentante de l’organisation a annoncé la mise en place d’un mécanisme national de prévention contre la torture.
Ce système aura aussi un mandat de surveillance des centres de détention des enfants afin de pouvoir contribuer à la prévention de tout acte de violence, de torture et de mauvais traitements qui pourraient être faits à l’encontre des enfants.
D’après Laure Elmaleh, pour protéger les enfants contre la torture et les mauvais traitements, il faut la sensibilisation mais également la formation de l’ensemble des acteurs qui sont en contact avec les enfants.
Les recommandations faites au Bénin
A en croire Norbert Fanou-Ako, directeur de l’ONG Enfants Solidaires d’Afrique et du Monde (ESAM), il y a des recommandations spécifiques pour les enfants et des recommandations transversales.
Les recommandations prioritaires qui ont été faites au Bénin sont entre autres : l’accès permanent des organisations non gouvernementales aux centres de détention et la tenue par l’Etat d’une enquête impartiale sur l’usage excessif de la force durant les dernières manifestations survenues en mai 2019.
Il y a également la libération de détenus qui auraient passé une durée en prison qui serait égale ou supérieure à la peine encourue du crime pour lequel ils sont en détention préventive. Norbert Fanou-Ako a confié que des engagements ont été pris en vue d’obtenir des résultats positifs à travers l’application de la mise en œuvre des recommandations. « Nous devons travailler en synergie avec plusieurs acteurs et chacun doit jouer son rôle », a-t-il déclaré.
Pour Ghislain Koffi Nyaku, directeur exécutif du Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), il y a du travail à faire au Bénin par rapport à la protection de l’enfant contre la torture et les mauvais traitements.
« Le même exercice a été fait en juin dernier au Togo avec l’accompagnement de l’OMCT. Cet exercice nous permet aujourd’hui de fédérer les énergies que ce soit au niveau étatique ou de la société civile », a-t-il indiqué.
Le directeur général de l’Agence pénitentiaire du Bénin, Sèdjro Jiles Yèkpè a déclaré que plusieurs recommandations ont été faites en ce qui concerne les établissements pénitentiaires. Il souligne que le Bénin a fait des avancés, mais des défis restent à relever pour la mise en œuvre de toutes les recommandations
D’ici le 17 mai prochain, l’Etat est tenu de faire le point global des recommandations au Comité contre la torture.
Akpédjé AYOSSO
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