1042 visiteurs en ce moment
Le tribunal de Paris a examiné, mardi 25 janvier 2022, la demande de recevabilité des poursuites engagées par l’Etat marocain contre des ONG et des médias français dans l’affaire Pegasus. Une investigation de la chaîne de télévision nationale marocaine 2M révèle ‘’Les dessous de cette affaire’’.
Des ONG et médias français à savoir Le Monde, Radio France, France Media Monde, Mediapart, L’Humanité, Forbidden Stories et Amnesty international ont rapporté que les services de renseignements marocains ont utilisé le logiciel Pegasus pour infiltrer les appareils téléphoniques de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères. Le Maroc a opté pour une démarche judiciaire face à des « ces allégations mensongères et infondées ». Au tribunal de Paris, ce mardi, le parquet a requis l’irrecevabilité des citations directes, déposées contre les ONG et médias français.
Pour les avocats des organisations et médias, la diffamation est irrecevable.
Mais les Conseils du Royaume soutiennent que leur demande est recevable car ce n’est pas l’Etat, mais une administration - les services secrets - qui attaquent en diffamation.
« Les grands médias français, qui ont claironné le 18 juillet 2021 que le Maroc avait utilisé Pegasus, veulent absolument aujourd’hui esquiver le débat. Ils ne veulent surtout pas qu’on aborde le fond du dossier car aujourd’hui l’enquête en France a démontré que c’était faux et comme je l’ai toujours dit le Maroc n’a jamais utilisé le logiciel Pegasus », a déclaré Me Baratelli à Atlasinfo Media.
A en croire l’avocat du Maroc, les accusés utilisent des artifices de procédures pour faire un écran de fumée et éviter le débat de fond. « Je trouve cela parfaitement scandaleux et irrespectueux pour le Maroc et les Marocains qui ont le droit de connaître la vérité. Que la presse française arrête de les salir », a-t-il ajouté.
Les prévenus poursuit-il, risquent une condamnation pénale pour diffamation et ils essayent d’échapper par tous les moyens les plus vils à cette condamnation. « On a entendu que nos citations seraient imprécises. Elles ne sont pas imprécises, elles sont d’une clarté absolue. Les services de renseignements marocains sont accusés d’avoir utilisé le logiciel Pegasus. C’est exactement à la virgule près ce qui est dit dans les citations. Il n’y a donc aucune ambiguïté, aucune imprécision », a clarifié Me Baratelli.
La décision du tribunal sur la recevabilité des poursuites engagées par l’État marocain est attendue pour le 25 mars 2022.
"Le Royaume du Maroc suscite des jalousies’
Par communiqué en date du 20 juillet 2021, le Maroc a condamné la persistante campagne médiatique mensongère, massive et malveillante des ONG et médias français.
Selon les autorités, le Maroc « est à nouveau la cible de ce genre d’attaques haineuses, qui trahissent la volonté de certains milieux médiatiques et d’ONGs de le mettre sous leurs ordres et tutelle ».
« Le Royaume du Maroc, qui a connu ces dernières années de grandes réalisations dans de nombreux domaines, continuera sur sa lancée pour consolider son émergence économique et son développement social », affirment-elles .
La chaîne de télévision nationale marocaine 2M a révélé les dessous de l’affaire Pegasus. C’est à travers une émission d’investigation diffusée dans la soirée de ce mercredi 26 janvier 2022. Des entretiens ont été réalisés avec des juristes, des spécialistes des médias et experts français.
Pour les avocats du Royaume Maîtres Olivier Baratelli et Rodolphe Bosselut, les colporteurs dont le consortium ‘Forbidden stories’, soutiennent l’irrecevabilité de la plainte et sont incapables de fournir la moindre preuve tangible et matérielle de leurs accusations.
Les spécialistes des médias Pascal Airault, Dominique Wolton et François Soudan interviewés par 2M ont déploré le professionnalisme des journalistes dans cette affaire. « Il y a des gens qui ont intérêt à opposer certains pays à d’autres, en l’occurrence le Maroc et la France », a déploré Domique Wolton.
L’implication de l’Allemagne dans cette affaire a été aussi révélée par la chaîne marocaine. L’ex-condamné Mohamed Hajib, germano-marocain a annoncé l’affaire Pegasus dans l’une de ces vidéos 72 heures avant son éclatement. Il a fait part dans sa vidéo ‘’de graves fuites de listes compromettantes’’. Pour Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat français, « avec la politique dynamique et avisée du Roi Mohammed VI, le Royaume suscite des jalousies ».
Le Royaume du Maroc est décidée à aller jusqu’au bout dans cette affaire.
« Pour faire éclater la vérité, nous irons jusqu’à l’épuisement de tous les recours possibles, y compris celui de la cour européenne de justice », soutient Me Olivier Baratelli.