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Le procès ICC-Services se poursuit à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), à Porto-Novo. Ce jeudi 20 décembre 2018, marquant le 4ème jour de l’audience des prévenus sont passés à la barre pour faire leurs dépositions.
L’ex ministre de l’Intérieur Armand Zinzindohoué a poursuivi avec sa déposition à l’audience de ce jeudi dans le cadre de l’affaire ICC-Services. Interrogé par Me Anassidé, avocat de la partie civile sur l’affaire, Armand Zinzindohoué a réaffirmé qu’il a entendu parler de ICC Services lors de la phase divers d’un Conseil des ministres le 09 mai 2010. Cette structure avait des problèmes de trésorerie.
S’agissant du sieur Emile Tégbénou il a confié qu’il ne le connaît qu’en qualité de PDG de SNAB, une entreprise spécialisée dans les BTP, les forages. « Monsieur Guillaume Sogbossi en me présentant Emile Tégbénou ne m’a pas dit que c’est de la part du président Boni Yayi », a-t-il clarifié.
« J’ai envoyé Tégbénou vers le commissaire central de Porto-Novo quand il m’a posé son problème lié à l’insécurité. Je ne me suis plus préoccupé de la suite et donc je ne sais pas qui lui a donné un garde-corps et un permis de port d’arme » a déclaré l’ex ministre de l’Intérieur.
Selon lui, c’est le 7 juillet 2010 qu’il a appris à la présidence de la bouche du président Boni Yayi que Emile Tégbénou est ICC Services. Armand Zinzindohoué a souligné que son limogeage est intervenu ce jour-là même.
Concernant sa présence aux côtés des responsables de la structure lors de l’inauguration de l’église du christianisme céleste à Adjarra et les cérémonies de lancements du forage au nom du président Boni-Yayi à Glo Djigbé et autres activités, Armand Zinzindohoué a affirmé qu’il n’a été jamais question de ICC-Services.
Contradictoire entre Zinzindohoué et Constant Amoussou
L’ex procureur général près le tribunal de Cotonou a fourni une preuve matérielle qui renforce sa déclaration selon laquelle le ministère de l’Intérieur a accordé une protection aux promoteurs d’ICC-Services lors de l’éclatement de l’affaire. Il s’agit d’un arrêté ministériel en date du 28 juin 2018, portant" mise en résidence surveillée" signé du ministre Armand Zinzindohoué. Ce dernier a indiqué que cet arrêté a été préparé par le directeur général de la police nationale, le général Anki Dosso Osséni Maïga.
« Il y a eu des concertations entre les autorités en charge du dossier à savoir le ministre de l’Intérieur qui est mon supérieur hiérarchique qui m’a instruit de prendre en charge les promoteurs de ICC- Services. Je m’apprêtais à exécuter l’instruction quand mon ministre Armand Zinzindohoué m’a demandé de mettre une cinquantaine de personnes en résidence supérieur sur la base d’un arrêté signé par lui-même », a révélé le général Anki Dosso Osséni Maïga.
Armand Zinzindohoué répond : « Je ne peux pas prendre cet arrêté de mise en résidence surveillée des promoteurs de ICC-Services sans informer mon patron qui est le président Boni Yayi ».
A en croire les propos du procureur Général Constant Amoussou, c’est le sieur Iréné Koupaki qui a rédigé cet arrêté et l’ex ministre de l’Intérieur l’a signé.
Le DGPN est accusé d’avoir amené le promoteur d’ICC- Services Guy Akplogan dans son véhicule de service pour la direction de la police à la fin d’une réunion nocturne au ministère de l’Intérieur.
Reconnaissant les faits, il affirme : « Je voulais m’assurer que toutes les personnes allaient venir à la DGPN ». Selon l’ex DGPN, adjoint au moment des faits, il a dévoilé que des rapports étaient régulièrement transmis au ministre de l’Intérieur. Un fait qu’Armand Zinzindohoué dit n’avoir pas souvenance. Il a été conclu qu’un recours aux archives soit fait pour connaître la vérité sur ce point.
L’interrogatoire de l’ex-DGPN débouche sur d’autres révélations. A la question de savoir où se trouve le garde du corps de Emile Tégbénou, du nom de Boka Kora Gado Prosper, le sachant Anki Dosso Osséni Maïga renseigne qu’il n’est plus de ce monde. Aussi, le soudeur qui a été sollicité pour éventrer les coffres forts le jour des faits ne vit plus ainsi que le garde-corps de Guy Akplogan.
L’ex DGPN ne répondant pas aux questions à la satisfaction des avocats, le président de la Cour Cyriaque Dossa a mis fin aux débats qui reprendront ce vendredi 21 décembre 2018.
Lors de l’audience, la Cour a rassuré que tous ceux qui font des dépositions dans le cadre de ce procès sont couverts. Ils ne doivent pas se laisser intimider puisque des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux faisant état de ce que, les conseils de Boni Yayi auraient porté plainte contre certains témoins, sachants et accusés pour diffamation.
Toutes les déclarations faites devant la Cour seront censurées par la Cour elle-même.
Akpédjé AYOSSO
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