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Dans une interview accordée à la Deutsche Welle, l’entrepreneure franco-béninoise dans le domaine de l’art, Marie-Cécile Zinsou, s’est prononcée sur la restitution des 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey.
26 œuvres des trésors royaux d’Abomey seront bientôt de retour au Bénin. Elles ont été exposées du 26 octobre au 1er novembre 2021 au musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris. La fondatrice de la Fondation Zinsou est fière « en tant que Française et en tant que Béninoise ». « Je suis fière d’un dialogue intelligent et ça fait longtemps que le dialogue est déséquilibré. Et là, entre le président Talon, qui a fait sa demande en 2016, et le président Macron, qui a fait un discours général en 2017, puis assez spécifique sur le Bénin à partir de 2018. Aujourd’hui, on a un échange intelligent, c’est-à-dire que la France accepte de transférer le patrimoine du Dahomey vers le Bénin, l’ancien Dahomey », a-t-elle déclaré à Deutsche Welle.
Pour Marie-Cécile Zinsou, « la restitution des œuvres va permettre à toute une jeune génération de comprendre son histoire, d’y avoir accès sans avoir à faire 5 000 kilomètres pour accéder à son patrimoine ».
Elle soutient que c’est le fruit d’un dialogue politique. « On a fait des actions dans tous les sens pour sensibiliser la population. Moi, j’ai reçu en 2006 une partie des œuvres dans le cadre d’une exposition sur le dernier roi du Bénin organisée avec le Musée du Quai-Branly. (…). Au Bénin, on n’avait pas de gouvernement très intéressé par les questions culturelles. Donc, c’est une nouveauté côté béninois. Et la réponse française constructive est une nouveauté totale », a expliqué l’entrepreneure franco-béninoise.
Marie-Cécile Zinsou a répondu à la question de la DW liée aux autres biens culturels du Bénin en France. « On est sur de nouvelles réflexions. On n’est pas en termes de "Rendez-nous tout ou on va vous fait la guerre !". Ce n’est pas du tout ça. On ne rejoue pas l’histoire ici. Ici, on joue l’avenir. Est-ce que ces œuvres sont suffisantes pour raconter une histoire qui permettra aux jeunes Béninois de se créer un avenir ? C’est ça la question. Et exposons-les et s’il en manque, on redialogue, la conversation est continue », a-t-elle confié
Certains professionnels de l’art et responsables politiques de la France se sont opposés à ces restitutions. Sur ce sujet, la nouvelle présidente du Conseil d’Administration de l’Académie de France à Rome-Villa Médicis estime « qu’il n’y a jamais eu de révolution qui s’est faite dans une grande unanimité et un grand enthousiasme général ». Les Béninois poursuit-elle, attendent les 26 œuvres. Ces dernières seront exposées à Ouidah à partir de janvier 2022.
Akpédjé Ayosso
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