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Nos députés affectionnent le qualificatif ‘’honorable’’.Ce prédicat surtout utilisé dans le monde anglo-saxon…Comme de coutume, nous l’avions « importé ». Heureusement, le concept en soi, est facilement ‘’tropicalisable’’ (sic) Disons donc qu’un honorable, c’est une personnalité qui mérite estime et considération. Et cerise sur… son honorabilité, une « immunité parlementaire » ! Car il est dit que l’immunité parlementaire, a d’abord pour objet, de « protéger les élus du peuple, dans le cadre de leurs fonctions, des mesures d’intimidation venant du pouvoir politique, ou des pouvoirs privés, et de garantir leur indépendance et celle du Parlement ».Pour faire simple, nos « honorables députés » d’ici, devraient d’abord être des « hommes d’honneur ». Et ceux d’entre eux, qui trahissent ce statut, devraient faire amende... honorable. L’immunité n’excluant pas l’humilité. De toute façon, le principe et les modalités de l’immunité parlementaire, dépendent entre autre, du contexte historique, et des maux dont souffrent les sociétés qui les adoptent. Sous nos tropiques, le diagnostic est connu de tous. Il est préoccupant. Ici, le pouvoir politique, rime avec pratiques maléfiques, pour ne pas dire mafieuse, en matière de gestion du bien public. Des ministres sortis de nulle part, deviennent milliardaires du jour au lendemain ; des députés font la Loi le jour, et des « affaires » la nuit…Face à ces maux, des traitements anti-immunitaires s’imposent .Même en France d’où nous copions tout, l’immunité parlementaire, fait de nos jours débat. C ‘est ainsi que sa suppression, figure dans la charte d’éthique, publiée à l’occasion des législatives de juin 2017, par l’association Anticor. Ceci au motif que l’immunité, « concourt à une justice à deux vitesses, qui protègent les élus et ministres, plus que les simples citoyens ».Chez nous, l’immunité parlementaire a servi de parapluie « anti- nucléaire », à nombre de pilleurs de notre économie nationale. Il a donc fallu 28 années de tentatives et d’échecs, pour en venir à bout. Confirmant l’adage selon lequel, il n’y a point « de citadelle imprenable ; il n’y a que de citadelle mal attaquée ».Une victoire donc à l’actif de la législature actuelle, et de son président Me Adrien Houngbédji. Mais il faudrait toutefois ajouter, que la levée d’une immunité parlementaire, ne transforme pas le député en coupable de facto. A charge pour lui, d’aller laver son honneur et son honorabilité, devant qui de droit. Cette première dans notre hémicycle, est une leçon, pour les députés d’aujourd’hui et de demain. Qu’ils soient du bloc dit majoritaire, ou de la coalition estimée minoritaire. Tant la roue de l’histoire ne cessera de tourner. Pour le bonheur du peuple, et l’honneur de ses élus. Et puisque Jean Racine prétend, « que sans argent, l’honneur n’est qu’une maladie », que dire alors de l’immunité parlementaire sans honorabilité ? Une tumeur cancéreuse ? Grave dans tous les cas, et à soigner au plus vite. Sinon…
Tafê