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Inculpés pour détournement de deniers publics au Centre national hospitalier et universitaire (CNHU-HKM) de Cotonou, Maurice Gbèssèhoun et Thomas Tchiakpè respectivement ex-agent comptable par intérim et ex-caissier central ont été fixés sur leurs sorts ce mercredi 17 juin 2020 au terme de la 3ème audience de la session criminelle de l’année 2019-2020 ouverte lundi dernier à la CRIET.
Au terme du procès ce mercredi 17 juin 2020, l’ex-agent comptable par intérim a été retenu dans les liens de la détention pour détournement de deniers publics s’élevant à 8,8 millions de francs CFA. Il a été condamné à 07 ans de prison et une amende de 05 millions de francs CFA à verser dans les caisses du Trésor public. L’ex-caissier central a été purement et simplement acquitté.
A la barre ce mercredi, Maurice Gbèssèhoun a reconnu les faits mis à sa charge. « Il a reconnu avoir pris des mains de Thomas Tchiakpè contre toute règle d’orthodoxie financière, la somme de 8,8 millions FCFA que ce dernier avait de disponible en liquidité dans la caisse centrale du CNHU HKM. Il a pris les fonds après un contrôle journalier de caisse qu’il a monté pour atteindre son objectif. Il a délivré contre cette somme un chèque de Continental Bank émis en son nom personnel et encaissable le 30 octobre 2008. Mais ce chèque n’a jamais été encaissé jusqu’à hier. La forfaiture sera découverte lors d’un contrôle inopiné effectué au niveau de la caisse centrale du CNHU HKM dans la période. Maurice Gbèssèhoun confie à la Cour avoir pris les 8,8 millions FCFA pour faire face à ses nombreuses charges financières en ce moment dont une tontine de 10 millions FCFA qu’il a déjà ramassée pour entreprendre la construction de sa maison et pour laquelle il devra libérer sa part à échéance due », rapporte La Nation.
Le mis en cause dans ses dépositions déclare avoir cuisiné cette opération de mèche avec les deux premiers responsables d’alors du CNHU HKM, qui n’avaient trouvé aucune objection à cette proposition. Mais grande a été sa surprise, poursuit-il, de constater que 24 h après qu’il a pris les 8,8 millions FCFA, ces derniers ont mis sur pied une commission de vérification de la caisse centrale alors qu’ils se seraient entendus que ce contrôle de routine se fasse en décembre 2008, le temps qu’il aurait déjà remis les fonds à leur place. L’accusé dénonce les deux premiers responsables d’alors du CNHU HKM qui l’ont piégé et trahi dans ce deal. Il dit avoir compris après coup qu’il a payé le prix de la rugosité avec laquelle il conduisait les réformes de redressement du CNHU HKM. Lesquelles réformes, à en croire l’accusé, seraient une instruction du président de la République d’alors. Ce qui le rendait du coup tout puissant dans le centre de sorte qu’il avait signature unique sur les chèques pendant 11 mois sur les 14 qu’il y a passés. Mais c’était sans savoir que sa présence gênait des intérêts, notamment ceux des deux responsables proches de lui.
Conformément à l’article 3 de l’ordonnance n°79-23 du 10 mai 1979 réprimant sur le plan pénal, entre autres, l’infraction de détournement de deniers publics commise par les agents de l’Etat, applicable au moment des faits en 2008, la Cour délibérant, condamne Maurice Gbèssèhoun à 07 ans de prison et une amende de 05 millions de francs CFA. Mieux, le mis en cause âgé de 57 ans au moment du procès, est interdit de tout emploi public pour tout le reste de sa vie. Placé sous mandat de dépôt le 7 novembre 2008, et mis en liberté provisoire le 22 décembre 2015, il est désormais libre de tout mouvement.
Le juge Islamiath Moustapha, président de la Cour, était assistée de David Anani et Bienvenu Sohou, tous accesseurs. Le ministère public était représenté par Gilbert Ulrich Togbonon, procureur près la CRIET. Me Nancy Gandaho occupait le poste de greffier.
F. A. A.
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