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L’atelier national de dissémination et de validation des résultats de l’évaluation stratégique sur les grossesses non désirées, les avortements et la contraception au Bénin a eu lieu le jeudi 1 février dernier. C’est la salle de conférence du ministère de la Santé qui a servi de cadre à la rencontre dont l’ouverture a été présidée par le directeur de cabinet du ministre de la Santé.
La situation des grossesses non désirées et des avortements interpelle les acteurs de la santé. C’est au cours de l’atelier national de dissémination et de validation des résultats de l’évaluation stratégique sur les grossesses non désirées, les avortements et la contraception au Bénin que l’inquiétude devient bien remarquable.
« Les statistiques de santé dans la sous-région sont très alarmantes. Elles font état de 22 millions d’avortements non sécurisés qui sont pratiqués dans le monde chaque année et contribuent pour environ 13% de la mortalité maternelle totale », a déclaré la directrice régionale de Ipas Afrique francophone. Nicolette Van Duursen ajoute que ces taux sont effrayants d’autant plus que la plupart de ces décès sont évitables. Elle rappelle qu’au Bénin, la mortalité maternelle demeure élevée à 335 décès pour 100 000 naissances vivantes.
En déplorant le faible taux d’utilisation de la contraception et celui de la prévalence contraceptive qui est de 12%, la directrice régionale de Ipas Afrique francophone souligne que l’avortement n’est pas une expérience rare pour les femmes et filles dans le monde.
« Il y a environ 130 millions d’accouchements qui arrivent chaque année alors qu’en même temps, il y a 60 millions d’avortements chaque année également », précise-t-elle. Pour Nicolette Van Duursen , c’est un effort louable quand on sait les efforts fournis par le ministère dans le cadre de cette évaluation.
« Nous sommes ravis à travers cette étude de nous inscrire dans cette dynamique avec le ministère de la Santé et vous tous réunis ici dans le cadre de cette évaluation stratégique », a-t-elle indiqué. Elle se dit persuadée que les résultats de cette étude seront très utiles pour informer et orienter les stratégies et politiques du ministère de la Santé ainsi que tous les partenaires qui travaillent au Bénin dans le domaine de la santé de la reproduction.
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Pétas Akogbeto, signale qu’il est impératif pour les services publics, les collectivités, les organisations non gouvernementales et l’ensemble des forces vives de la société d’identifier les approches stratégiques innovatrices pour essayer de régler la tragédie que constituent les grossesses non désirées et les avortements à risques. Il espère qu’au regard de ce tableau inquiétant, le gouvernement du Bénin avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers ainsi que l’engagement des communautés à la base, permettront de développer des réponses pour lutter contre ces décès évitables. Il s’agit entre autres, du renforcement de l’environnement juridique de la pratique de l’avortement à travers l’information de la communauté, de l’amélioration de la qualité des services d’avortements médicalisés dans les conditions prévues par la loi à travers l’information, la qualification du personnel et la gestion des intrants et également de l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux y compris après l’avortement. Pétas Akogbeto, rappelle que ledit atelier est aussi consacré au partage des résultats de cette étude. Une étude qui permettra selon lui, d’identifier les problèmes prioritaires dont découleront des propositions, des stratégies et des interventions efficaces pour réduire les grossesses non désirées et les avortements au Bénin.
Tous les directeurs départementaux de la Santé étaient présents à l’atelier aux côtés des partenaires techniques et financiers du ministère de la Santé, ainsi que les représentants de l’Ipas et toutes les parties prenantes de l’initiative.
G.A.