1074 visiteurs en ce moment
Dans le cadre du « Mois du Consommons Local », la valorisation du coton béninois a été le thème d’un panel animé ce mercredi 07 octobre 2020, journée de la célébration du coton. Le panel inauguré par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Shadiya Alimatou Assouman, à la CCIB, a connu la présence du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Babalola Abimbola et celui en charge des Petites et Moyennes Entreprises et de la Promotion de l’Emploi, Modeste Kérekou.
Les ministres, acteurs de la filière, chefs d’entreprises et artisans ont échangé sur la problématique de la valorisation du coton béninois : atouts, enjeux et perspectives.
Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce Mme Shadiya A. Assouman, au Bénin, le coton représente 40% de nos devises et 12% du PIB. « C’est environ 50% du tissu industriel national et il assure un revenu à environ deux millions de la population active. Il occupe directement et indirectement donc des millions de personnes (paysans, femmes, jeunes) et contribue vraiment à la réduction de la pauvreté (...) », a déclaré le ministre de l’Industrie et du Commerce.
En 2019, un programme dénommé ‘’Route du Coton’’ (les produits dévirés du coton) a été lancé lors de la première Journée mondiale du Coton. A en croire Mme Shadiya Assouman, sa mise en œuvre « nécessitera l’apport, la contribution et l’engagement de toutes les parties prenantes afin de prendre le dessus sur les déconvenues que pourraient provoquer la pandémie Covid-19 ».
Elle a saisi l’occasion pour inviter tous les membres de l’OMC qui accordent des subventions et créent ainsi des distorsions sur le marché international du coton « à œuvrer de façon constructive pour faire progresser les négociations d’ici à la prochaine conférence ministérielle de l’OMC ».
La ministre en charge de l’Industrie et du Commerce souhaite également que le 07 octobre soit inscrit dans l’Agenda des Nations Unies comme Journée Mondiale du Coton.
Un secteur pourvoyeur d’emplois
Pour le ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Babalola Abimbola, la ‘’Route du Coton’’ peut être l’occasion de développer un produit touristique. « Nous avons la possibilité de structurer cela dans notre offre touristique pour mieux faire connaître notre pays », a-t-il indiqué.
La famille de l’artisanat compte à peu près 175 métiers. « Le Coton se retrouve dans la branche textile et habillement et en tant que branche art, il compte plus d’une dizaine de corps de métiers », a notifié le ministre Modeste Kérékou. Il ajoute que le Coton est un secteur fortement pourvoyeur d’emplois depuis les champs jusqu’à la transformation.
Le ministère des Petites et Moyennes Entreprises accompagne les professionnels du secteur de l’artisanat à travers des mécanismes spécifiques. L’un des défis à relever selon lui, est la qualité du produit fini.
Faible taux de transformation locale de la fibre du coton
Grâce aux réformes du gouvernement Talon, le Bénin est devenu le premier producteur africain du coton. En amélioration constante de sa production, le Bénin est passé de 269 tonnes en 2015 à 714.713 tonnes de coton au terme de la campagne cotonnière 2019-2020.
D’après le secrétaire permanent de l’Association Interprofessionnel du Coton (AIC), Luc Abadassi, avec les 714. 713 tonnes de Coton, il est produit 315.000 tonnes de fibre. La consommation locale de fibre explique-t-il est de 3.000 tonnes par an, ce qui veut dire que « nous ne consommons pas 1% de la production de fibre produit au Bénin ». Le surplus important de fibre est exporté et il en est de même pour la graine de coton.
Aux dires du secrétaire permanent de l’AIC, la filière offre assez d’opportunités en termes de transformation locale.
Transformation des tiges du cotonnier en panneaux de particules
Emmanuel Sekloka de l’Institut de Recherche sur le Coton a exposé les résultats d’un projet relatif à la mise en place d’une technologie d’utilisation des tiges de cotonniers pour fabriquer des panneaux de particules. Financé par l’Uemoa et porté par le Coraf, le projet a été monté par trois centres de recherche de la sous-région (Bénin, Togo, Mali).
Au Bénin, souligne-t-il, les panneaux de particules ont permis aux menuisiers de confectionner des tabourets, des guéridons, des tables de nuit, des portes etc. « Lorsque cette technologie sera portée à l’échelle, elle sera aussi rentable », a notifié Emmanuel Sekloka. La technologie permet aussi de lutter contre la déforestation.
Au cours du panel, les artisans ont également fait part des difficultés dans le secteur Industrie textile, ce qui a permis de noter les défis à relever.
Akpédjé A. Ayosso
A propos de la JMC
La Journée Mondiale du Coton (JMC) est initiée par le Groupe Coton-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) en collaboration avec des organisations internationales telles que l’OMC, le CCIC, la CNUCED, la FAO, l’ITC. La première édition de la Journée a eu lieu le 07 octobre 2019 au siège de l’OMC à Genève en Suisse.
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel