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Au Bénin, neuf (09) couples sur dix (10) ne font pas le test de dépistage de la drépanocytose avant le mariage. Conséquences, certains se retrouvent dos au mur avec des enfants drépanocytaires chroniques et du coup ne profitent pas de leur vie de famille.
En couple et parents depuis 26 ans, dame Yolande D. et Aziz D. tous la cinquantaine ont perdu leur enfant unique de 24 ans, qui a développé l’une des formes chroniques de la drépanocytose, il y a un an.
« C’est à la naissance de notre enfant qui est né avec la drépanocytose que ma femme et moi avions découvert que nous sommes tous deux porteurs de la drépanocytose ». Dès lors, la joie de vivre a volé aux éclats dans ce ménage. « Notre garçon étant tout le temps malade, le stress, l’angoisse, le mal-être, le regret… étaient au quotidien. Nous avons vendu notre maison et dépensé toute notre économie pour lui garantir une meilleure santé mais en vain », raconte Aziz en larmes.
Comme ce couple, nombreux sont ces parents qui se marient sans connaître leur électrophorèse de l’hémoglobine et donnent ainsi naissance à des enfants drépanocytaires, qui pour la plupart meurent très jeunes malgré la prise en charge.
« C’est un crime de se mettre en couple sans avoir faire son test de dépistage pour savoir si oui ou non nous sommes porteurs de la drépanocytose », déclare Dr Serge Kitihoun, Directeur des programmes de l’Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf).
A en croire ce spécialiste de la santé, la lutte contre la drépanocytose qui occasionne une anémie chronique et des douleurs intenses chez le malade, passe avant tout par la consultation prénuptiale des partenaires avant tout acte de mariage.
Selon les hématologues, la drépanocytose est une affection génétique héréditaire chronique qui affecte les os, les articulations et le sang. Cette maladie expose le drépanocytaire à de multiples complications aigues dont certaines sont mortelles. La plupart des malades développant la forme (SS, SC, CC) sont arrachés à l’affection de leurs parents dans la fleur de l’âge. Pour éviter de subir ce châtiment qui est évitable, deux cas s’imposent aux conjoints en cas de consultation prénuptiale, a souligné Dr Serge Kitihoun.
« Si les résultats du dépistage révèlent que les compagnons sont tous deux porteurs de l’une des formes graves de la maladie (AS, SS ou SC, CC), la meilleure option est de renoncer au mariage ou de ne pas faire d’enfant, si on s’entête à vivre ensemble », insiste le spécialiste en planification familiale.
Il est donc clair que pour avoir une vie de couple épanouie avec des enfants sains, les malades développant la forme (AS, SS ou SC, CC), ne doivent pas se marier entre eux au risque de donner naissance à des enfants drépanocytaires chroniques mais plutôt s’unir avec des partenaires de la forme AA.
Juliette MITONHOUN
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