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Louis Gbèhounou Vlavonou rempile au poste de président de l’Assemblée nationale à l’issue de l’élection des membres du Bureau, dimanche 12 février 2023. Au terme de l’élection, le président de la 9è législature, a adressé un message de reconnaissance à ses collègues députés
Monsieur le Doyen d’âge de la neuvième législature ;
Mesdames les plus jeunes députés, membres du Bureau d’âge ;
Mesdames et Messieurs les Honorables députés de la neuvième législature ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement ;
Monsieur le Secrétaire général administratif de l’Assemblée nationale et son adjoint ;
Monsieur le Directeur de cabinet du Président sortant de l’Assemblée nationale et son adjoint ;
Mesdames et Messieurs les directeurs techniques, des structures d’appui et assimilés, ainsi que leurs adjoints ;
Monsieur le Commandant du Groupe de sécurité de l’Assemblée nationale ;
Mesdames et Messieurs les chefs de service, assistants de commissions et assimilés ;
Mesdames et messieurs ;
C’est avec une très grande émotion que j’endosse aujourd’hui, dimanche 12 février 2023, ce nouvel habit de premier responsable de notre Institution.
(Seigneur,) Quand je vois tes cieux, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as fixées, qu’est donc l’homme pour que tu penses à lui, l’être humain pour que tu t’en soucies ?
Tu en as presque fait un dieu : tu le couronnes de gloire et d’éclat ;
Tu le fais régner sur les œuvres de tes mains tu as tout mis sous ses pieds.
(Ps 8,4-7) Version / TOB
Ce sont là les mots qui me viennent à l’esprit en une circonstance comme celle-ci.
Ces mots ne sont pas miens. Ils ne sont pas de moi. Ils proviennent de la bouche du roi David à qui la paternité des Psaumes est imputée dans les Saintes Écritures.
Qui suis-je ? Qui suis-je, moi, pour que, parmi tant de candidats (prétendants) aussi compétents et chevronnés les uns que les autres, qui suis-je pour qu’un tel honneur m’échoit aujourd’hui ?
Je me demande si ce n’est pas un rêve, un songe, une hallucination, un mirage, un leurre. Je me demande même si ce n’est pas un démiurge qui me fait miroiter à l’esprit ce que je vis en ces instants en présence de tous qui en êtes les témoins et à la face du monde.
Mais je me touche. Je me tâte la peau, le derme et l’épiderme et me rends finalement compte que ce n’est ni rêve, ni hallucination, ni mirage, mais la réalité, la pure réalité.
L’Éternel Dieu dans sa miséricorde de toujours, à travers vous vient de me couronner de gloire et d’honneur. Je lui en sais infiniment gré.
Ensuite, je voudrais, au nom des membres du Bureau appelés à m’assister, remercier sincèrement vous tous qui avez voulu témoigner de votre confiance d’abord à mon endroit puis aux autres membres du Bureau ici présents à mes côtés.
Merci pour la confiance que vous venez de placer en ma modeste personne. Je voudrais vous rassurer que je mettrai un point d’honneur pour mériter pleinement cette confiance.
Je voudrais particulièrement saluer le Doyen d’âge qui a su diriger les débats de mains de maître, ce qui a permis à nos travaux de se dérouler dans une ambiance bon enfant. Honorable Doyen d’âge, soyez-en félicité.
Je n’oublie pas nos jeunes collègues qui, dans leur mission de secrétaires de séance ont soutenu sans faille le Doyen d’âge. L’histoire a déjà retenu vos noms à l’occasion de cette nouvelle page que notre pays vient d’ouvrir avec la mise en chantier effective de la loi sur le système partisan. C’est le lieu de remercier les députés des 7ème et 8ème législatures qui ont été les chevilles ouvrières de ces réformes majeures qui font la fierté de notre pays aujourd’hui.
J’associe mes remerciements au personnel parlementaire dans leur ensemble et au monde de la presse dont la mission est importante pour nos assises.
Honorables collègues ;
Mesdames et Messieurs ;
Comme vous vous en doutez, je prends les rênes de la neuvième législature dans un contexte assez spécial. Contexte spécial en ce que le processus électoral de janvier dernier, avec l’ouverture du jeu politique à l’ensemble de la classe politique a favorisé une décrispation de l’atmosphère et a permis que les élections renouent avec la bonne ambiance, la fraternité toujours vécue. La peur cette fois-ci a cédé place à la paix d’esprit. Mais la paix n’est pas une pure absence de conflit et elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses ; elle ne provient pas non plus d’une domination despotique, mais c’est en toute vérité qu’on la définit comme œuvre de justice.
Elle est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’aspirer à une justice plus parfaite, encore que le bien commun du genre humain soit assurément régi, dans sa réalité fondamentale, par la loi éternelle, dans ses exigences concrètes mais pourtant soumis à d’incessants changements avec la marche du temps. La paix n’est jamais chose acquise une fois pour toutes, mais elle est sans cesse à construire. Comme, de plus, la volonté humaine est fragile et qu’elle est blessée par nos mauvais penchants, l’avènement de la paix exige de chacun le constant contrôle de ses passions et la vigilance de l’autorité légitime.
Mais ceci est encore insuffisant. La paix dont nous parlons ne peut s’obtenir sur terre sans la sauvegarde du bien des personnes, ni sans la libre et confiante communication entre les hommes des richesses de leur esprit et de leurs facultés créatrices. La ferme volonté de respecter les autres hommes ainsi que de leur dignité, la pratique assidue de la fraternité sont absolument indispensables à la construction de la paix. Ainsi la paix est-elle aussi le fruit de l’amour qui va bien au-delà de ce que la justice peut apporter.
Mesdames et Messieurs,
Dans le même registre, je paraîtrai incomplet, si je faisais une impasse dans mes propos sur la mutation politique qui vient de s’opérer et qui s’est traduite par l’arrivée au sein de notre hémicycle, de nos frères de combat à qui je présente mes très sincères félicitations pour avoir mérité de la confiance de notre peuple à cet instant de notre histoire. Cela implique l’inutilité de ressasser les événements post-électoraux de 2019, 2020 et 2021. Regardons ensemble vers l’avenir, la construction de notre pays. Ne regardons pas constamment dans le rétroviseur. Nous risquons de perdre le gouvernail. Regardons plutôt dans le parebrise, il est plus large et nous permet de voir plus loin.
C’est à ce prix que nous allons construire notre nation. « Gémir, pleurer, prier est également lâche » comme l’écrivait Alfred de Vigny dans la mort du loup.
Je ne finirai pas, sans présenter mes félicitations au gouvernement et à son Chef, le Président Patrice Talon, pour avoir fait organiser ces élections dans des conditions matérielles acceptables. Cela témoigne de l’attachement du Chef de l’Etat au renforcement de notre démocratie.
Le moment est venu de donner un contenu sur ce que doit être notre collaboration au sein de l’hémicycle. Je l’emprunterai bien volontiers au Message du Chef de l’Etat à la Nation le 20 mai 2019 dans lequel il disait en substance : « Le parlement doit, au nom du peuple, voter des lois qui renforcent la démocratie et soutiennent le développement socioéconomique, procéder au contrôle méthodique et rigoureux de l’action du gouvernement pour l’amener à faire mieux et toujours plus au service de l’Etat et des populations. » Qui dit mieux ?
Ceci devrait bien être notre boussole pour cette législature d’ouverture et de transition qui raffermit les acquis et les changements positifs engrangés jusque-là mais aussi qui nous permet de conduire résolument notre pays vers de biens meilleurs horizons.
Par ailleurs, le Vénérable Omraam a écrit dans l’un de ses ouvrages : « Chaque individu est particulier… Chacun a le droit de se manifester avec ses différences, son originalité, mais à condition de s’harmoniser avec l’ensemble, comme dans un orchestre. Pour la forme, la matière, la sonorité, que de différences entre le lutin, le violon, le violoncelle, le piano, le hautbois, la flûte, la harpe, la trompette, les cymbales, la grosse caisse ! Mais de cette diversité naît une harmonie parfaite ».
Et c’est cette harmonie que je nous souhaite à l’orée de ce mandat, dans une atmosphère de grande tolérance, de grande sérénité, de grande courtoisie et dans la plus grande différence car seule la différence enrichit.
Aujourd’hui, une page est tournée et je tiens à saluer tous ceux qui ont oeuvré pour la réussite de notre mission au cours de la législature qui s’achève.
Je ne serai pas plus long car le temps nous presse. Des tâches nous attendent dans les prochains jours. C’est pourquoi, je voudrais vous réitérer mes remerciements en vous priant de vous tenir prêts à répondre à la sollicitation du Bureau pour la mise en place diligente des autres organes de la neuvième législature.
Il s’agit, vous vous en doutez, des groupes parlementaires, des commissions permanentes avec leurs différents Bureaux. Ces organes s’ajouteront au Bureau de l’Assemblée nationale pour former la conférence des Présidents.
Je crois pouvoir compter sur votre disponibilité et votre ponctualité pour accomplir ces missions dans les délais requis.
C’est sur ces mots de détermination et d’espoir que je voudrais nous renvoyer devant notre devoir, celui que la patrie vient de nous confier.
Vive le Bénin !
Vive l’Assemblée Nationale !
Vive la neuvième législature !
Pleins succès à nos délibérations !
Je vous remercie.
Louis Vlavonou
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