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Dans le cadre du renforcement des capacités des administrations déconcentrées et décentralisées pour une meilleure application de la loi N° 2017-27 du 18 Décembre 2017 relative à la production, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac, de ses dérivés et assimilés en République du Bénin, les organisations de la société civile engagées dans la lutte anti-tabac étaient, dans la matinée de mercredi 18 Août 2021, face aux journalistes. Il s’agit d’une conférence-débat suivi d’un déjeuner de presse pour susciter davantage l’implication des médias dans la sensibilisation des populations sur les méfaits du tabac et des substances psychotropes. La rencontre s’est déroulée au centre Les joyaux à Abomey-Calavi grâce à l’appui financier de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique.
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‘’Amener les professionnels des médias à s’impliquer davantage dans la lutte anti-tabac à travers leurs productions médiatiques pour l’application effective de la loi N° 2017-27 du 18 Décembre 2017 relative à la production, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac, de ses dérivés et assimilés en République du Bénin’’. Tel est l’objectif de la conférence-débat organisée par la plateforme des organisations de la société civile engagées dans la lutte anti-tabac au Bénin pour faire le point de la situation de la lutte anti-tabac au Bénin.
Lors de la rencontre qui a réuni journalistes, acteurs de la société civile et autorités préfectorales, cinq panélistes ont planché sur divers thèmes allant des généralités sur le tabagisme à la maîtrise de la nouvelle loi en passant par le chemin parcouru pour éclairer les participants et l’opinion sur la lutte anti-tabac au Bénin.
La série de communications présentées par Dr Eugène Gbédji, médecin en santé communautaire ; Dr Judith Sègnon, point focal anti-tabac au ministère de la santé ; M. Faton Augustin, Directeur exécutif de l’Ong Initiative pour l’Education et le Contrôle du Tabagisme (IECT) ; Mme Blandine Yaya, Présidente de la plateforme « Halte tabac » ; M. Justin Gnonlonfoun, représentant du préfet du département de l’Ouémé a permis aux professionnels des médias de mieux appréhender la problématique de la lutte contre le tabagisme au Bénin. Ils sont donc désormais mieux outillés pour informer, éduquer et sensibiliser les populations sur le drame que constitue le tabac.
Dans leurs différents exposés, les panelistes ont rappelé que la lutte anti-tabac ne doit pas être l’affaire d’une seule personne mais plutôt une lutte qui interpelle tous les acteurs à divers niveaux, si l’on tient à protéger la santé des populations.
Pour ce faire, les conférenciers exhortent les organisations de la société civile, les pouvoirs publics, les partenaires au développement, les communautés, les leaders religieux y compris les médias à jouer leur partition pour enrayer ce fléau qui tue plus de 8 millions de personnes chaque année dans le monde.
L’engagement des médias
« Le tabac est une porte d’entrée à la consommation d’autres produits illicites tels que la drogue et plus tôt on commence, plus c’est dangereux », explique Dr Eugène Gbèdji, médecin en santé communautaire réévaluant l’effet du tabac sur les adolescents et les jeunes.
« Nous ne voulons plus jouer au sapeur-pompier, nous voulons qu’on alerte les populations sur le danger que constitue le tabagisme, le danger que constituent les produits du tabac sur la santé, pour l’économie et surtout le danger que constitue en particulier la chicha qui est une forme de tabagisme qui aujourd’hui est en train d’investir les milieux », a plaidé Augustin Faton de l’Ong IECT. « Nous attendons que les hommes des médias deviennent des relais pour porter l’information aux populations mais également aux décideurs pour qu’au-delà des arrêtés et de la loi, nous passons réellement à l’action », a-t-il poursuivi.
En guise d’encouragement et de remerciements, les organisateurs ont saisi l’occasion pour décerner un prix à la préfecture du département du Zou pour son leadership dans la prise d’arrêté par les préfets pour interdire la consommation de la « chicha » dans les lieux à usage public.
Les représentants des préfets des départements de l’Ouémé, de l’Atlantique et du Zou ont réaffirmé la disponibilité des autorités préfectorales à participer aux actions visant à protéger la santé des populations contre les effets du tabac.
Le tabagisme gangrène la jeunesse
Depuis 2017, le Bénin dispose d’une loi qui cadre l’usage du tabac. « La lutte contre le tabac s’est améliorée depuis le vote de cette loi », informe Dr Judith Sègnon, point focal anti-tabac au ministère de la santé. Cependant, le défaut à ce jour réside dans la faible application de cet instrument juridique. Cela donne l’impression dans les communautés d’une sorte d’inexistence de moyen de répression pour sanctionner les personnes qui contribuent à la distribution et à la promotion du tabac auprès des communautés vulnérables telles que les jeunes qui sont en proie au tabagisme.
Pour susciter des sanctions, « les populations doivent se plaindre, faire des dénonciations auprès des autorités en charge de l’application de la loi », insiste Mme Blandine Yaya, juriste et présidente de la plateforme « Halte tabac ».
Mais tant que les populations n’auront pas l’information, elles ne pourront pas dénoncer et faire avancer la lutte. Il urge que les médias jouent le rôle qui est le leur dans la lutte afin de sauver la jeunesse des griffes du tabagisme.
Juliette MITONHOUN
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