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Les sept Centrales et Confédérations syndicales qui se sont tourné dos après quelques dissensions sur le mode de gestion du gouvernement de la rupture sont de nouveau ensemble. La marche qu’elles ont ensemble réussie à organiser la semaine dernière pour dénoncer quelques actions du gouvernement du Président Patrice Talon n’augure pas un lendemain meilleur pour la suite des réformes en cours.
La plupart des réformes économiques engagées par le pouvoir en place ont pour objectif final de corriger la mauvaise gouvernance qui a toujours caractérisé l’administration publique et les sociétés d’Etat. Une gouvernance décriée par tous avec des maux comme le manque de conscience avéré des agents, la paresse, l’absentéisme, le vol qui ont un impact négatif sur les prestations. Les citoyens demandeurs des prestations, une fois en face de ces agents indélicats, ont souvent éprouvé beaucoup de difficultés avant d’obtenir satisfaction. Dans les centres médicaux par exemple, il arrive que l’agent de santé rencontré propose au patient de prendre rendez-vous dans le cabinet privé du médecin spécialiste recherché pour assouvir ses besoins. Autant d’actes répréhensibles que posent des agents au détriment du service public. Voilà un peu l’état des lieux de l’administration publique béninoise que personne n’ignore au Bénin, mais que les réformes en cours pourraient remédier, si elles ne sont pas combattues. Mais, dans ces conditions, peut-on faire de l’omelette sans casser des œufs, s’est demandé un responsable de la société civile.
Dans tous les cas, les dénonciations des secrétaires généraux des Centrales et Confédérations syndicales du Bénin portent essentiellement sur les privatisations des sociétés d’Etat. Ces partenaires sociaux qui n’avaient plus la même lecture de la gouvernance de la rupture et qui ne parlaient plus le même langage, se sont retrouvés vendredi dernier au cours de la marche qu’ils ont organisée ensemble dans la ville de Cotonou. Ils se disent interpellés par les licenciements qu’auraient engendrés les privatisations déjà opérées. Dans leur entendement, le Président Patrice Talon et son gouvernement ne peuvent pas continuer les réformes en l’état. Or, à entendre le gouvernement qui parle de mise en affermage de certains hôpitaux, il ne s’agit pas d’une privatisation de société d’Etat. Mais plutôt, une façon de ressusciter ces entreprises d’Etat et de les rendre viables. Apparemment, vu la fréquence des manifestations de rues et des dénonciations tous azimuts, certains Béninois ne seraient pas encore prêts pour les réformes. Talon va-t-il faire marche arrière ?
Sounkoto AGBAHOUNZO/LE GRAND MATIN