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Gustave Dépo Sonon était l’invité de l’émission Zone Franche de Canal3, ce dimanche 2 juin. L’ancien ministre de Boni Yayi a donné son avis sur la situation actuelle du pays. L’ex chargé des relations avec les institutions appelle l’opposition à accepter la main tendue du chef de l’Etat.
C’est à travers le thème « Dialogue politique et son mode d’emploi » au Bénin que l’invité de André Dossa et Christian Adandédjan a d’abord fait sa lecture du dernier processus électoral.
Membre fondateur du Bloc Républicain, il estime que son parti a fait une bonne performance lors des législatives du 28 avril. M. Sonon pense aussi que son groupe aurait pu mieux faire. « Mais je prédis qu’on peut mieux faire. C’est à cause de certains positionnements qui font que nous avons eu ce résultat. Le Bloc Républicain dans la partie septentrionale a présenté plus de jeunes. Il y a l’expérience aussi qui a joué. Il faut dire que la population a opté pour le rajeunissement du parlement », a-t-il expliqué. Il confie que c’est parce que « Le chef de l’Etat avait un accord par rapport à la septième législature qu’on a eu ces positionnements ». Néanmoins, « Au niveau du Bloc Républicain, nous avons opté pour la rajeunissement mais aussi la promotion des femmes ».
« Par rapport à la charte des partis politiques et le code électoral, c’est simplement nos comportements qui ont été traduit en loi. Avant la charte, on avait le jeu des alliances. Bien qu’on ait 200 à 300 partis, on a jamais eu plus de sept partis à l’Assemblée. Le risque c’est que les alliances n’ont pas d’existence légale. Elles tirent leur existence des partis existant. Le parti est structuré et a une base légale. L’alliance est structurée mais pas une existence légale en tant que tel. C’est vrai que cette réforme a amené une crise. J’espère qu’on va régler », a expliqué l’ancien ministre.
Concernant les leçons issues de ces dernières législatives, Gustave Sonon précise : « Première leçon, nous avons voulu moderniser notre système électoral mais les lois ont été rigides. Il n’y a pas de flexibilité. Et les acteurs politiques ne s’écoutent pas. Pour une loi, il doit avoir des décrets d’application. Quand il y a conformité, il doit avoir un décret pour préciser. Les partis existant qui devraient se conformer, il doit avoir un décret pour dire comment ils vont se conformer. Est-ce aller à un congrès ou réajuster puisque la nouvelle loi, il faut 15 membres par commune. C’est dans cette condition que survient le certificat de conformité ». Aussi, fait-il comprendre que « Certains ont pensé qu’il faut aller à un congrès pour passer de 120 à 1550.
D’autres interprétations indiquent qu’il faut réajuster le nombre de membres fondateurs.
Au lieu de s’asseoir pour s’entendre, on a été confronté à un dialogue de sourds ».
Selon l’ancien ministre, « Avant le nouveau code, une fois la liste déposée à la CENA, vous pouvez apporter des ajustements. Ce que le nouveau code a refusé. On veut corriger une situation anormale mais, on l’a empirée ».
Il ajoute que « Le revers est qu’il peut arriver que malgré que les gens aient déposé le dossier, qu’il y ait perte de documents ».
Une fois les députés installés, l’ancien ministre confie que « cette huitième mandature a le devoir de combler le vide. On peut qualifier cette mandature de tous les noms possibles. On aurait souhaité avoir toute la classe possible mais à l’impossible nul n’est tenu ».
‹‹ Le débat est clos››
Gustave Sonon pense que « Le débat sur la légitimité ne doit pas être posé. Nos textes n’ont pas prévu un taux pour valider une élection. On ne peut même pas arriver là sinon notre élection sera chaque fois faite de violence. Il suffit que quelqu’un contexte seulement et monte les gens pour boycotter ».
Il rappelle que « Seule la cour constitutionnelle valide les élections législatives et présidentielles. Elle a validé les élections et le débat est clos. Maintenant, il faut s’asseoir pour régler les différends. Il appartient à cette Assemblée de poser les actes. Déjà, on les qualifie de tous les noms. Quand on parle de monocolore, c’est un faux problème ».
La nouvelle législature
« C’est dans les actes que les gens vont poser qu’on appréciera la huitième législature. Ce n’est pas que je me réjouis. Je ne suis pas fier parce qu’on aurait fait mieux. Mais je suis fier parce qu’on a évité le vide juridique. Le véritable problème, le chef de l’Etat l’a dit, il faut travailler pour lever le doute », a rappelé le ministre.
« Quand je compare la septième mandature avec la huitième, le président a un groupe de députés avec qui il peut facilement échanger. J’ai eu l’impression qu’il n’y a pas eu véritablement de vrais dialogues sur les lois avant de voter. Actuellement, voyons le résultat final. C’est que le chef de l’Etat a la facilité d’avoir des échanges francs avec les députés », fait-il observer.
En ce qui concerne le président du parlement, le ministre Sonon confie : « J’ai eu la chance de côtoyer le président de l’Assemblée quand j’étais ministre. C’est vrai que dans les sondages, il n’était pas attendu mais c’est quelqu’un qui est calme. Je pense qu’avec sa posture, il peut faire le job. Par rapport à sa carrure, à sa sagesse, je crois qu’il peut réellement faire le travail ».
Quant à son premier vice-président qui est une femme, il souligne que « La question de la femme, ce n’est pas le nombre qui fait la qualité. Vous pouvez avoir plus de femmes sans avoir le résultat mais quand vous avez moins, plus de résultats. La question, c’est la posture. Ce que je sais des femmes, elles ont le cœur pour écouter ».
M. Sonon pense que « Ce parlement doit travailler pour rassurer le peuple ».
Dans cette logique, il estime « qu’elle doit voter des lois moins polémiques ».
A l’en croire, « Il y a des lois votées qu’ils doivent revoir. Ce parlement à l’avantage de discuter sérieusement avec le chef de l’Etat. (...) J’ai cette confiance que la huitième mandature à une avance. Celle d’échanger avec le chef de l’Etat ».
Le dialogue national
Par rapport à la main tendue du chef de l’Etat, rejetée par l’opposition, l’ancien ministre estime qu’ « Il est possible qu’il y ait dialogue et il doit y avoir. D’abord dans notre culture, c’est la priorité au dialogue. Ce temps de colère va passer. C’est humain et il faut comprendre. Mais la main tendue du chef de l’Etat doit rester aussi tendue que possible pour que cette colère passe ». Pour lui, « Quand dans une société on est mécontent, il faut les laisser s’exprimer. Chez nous on dit le chef prend tout au dos. Les choses vont évoluer. L’opposition a besoin de ce dialogue pour qu’on règle ses problèmes ». Gustave Sonon « invite l’opposition à accepter la main tendue » du président Patrice Talon. « Nous ne pouvons réussir que par le dialogue », rassure-t-il.
G.A
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