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Le gouvernement Talon a, dans son programme d’actions, donné une priorité à l’autonomisation en énergie. Ainsi, tout est mis en œuvre pour offrir aux populations un service de qualité en matière de fourniture de l’énergie. Mais force est de constater que dans les localités de Dédékpoè (commune d’Athiémé) et d’Avlo (commune de Grand-Popo), où sont installées des centrales photovoltaïques, les populations sont encore dans le noir. Notre rédaction s’est rendu sur les lieux pour faire le constat.
Les populations des villages de Dédékpoè (Athiémé) et d’Avlo (Grand-Popo) ont bénéficié de l’implantation dans leurs localités des centrales photovoltaïques (énergie solaire) afin de sortir de l’obscurité. Seulement, depuis que ces centrales sont érigées, les populations ne jouissent pas encore des bienfaits de l’énergie solaire. ‘’Nous sommes là à regarder ces installations comme des objets d’art’’, a déploré une vendeuse de poisson originaire d’Avlo. ‘’On nous a dit qu’on va nous donner du courant et notre joie était grande quand les travaux ont commencé avec célérité. Nous étions encore très heureux quand les travaux ont fini dans le délai. Mais toute cette joie s’est envolée depuis car nous voyons chaque jour le joyau mais nous n’en profitions pas. Maintenant, on nous demande de l’argent pour avoir de compteur. Moi, j’attends de voir les compteurs pour voir si je vais payer ou pas’’, a laissé entendre Bessan, un cultivateur résident à Dédékpoè.
Mais pourquoi depuis la mise en service, les populations n’en jouissent-elles pas encore d’électricité ?
Les conditions pour avoir le compteur
Pour bénéficier de cette source d’énergie solaire, les populations doivent payer une contrepartie pour que les opérateurs leur posent les compteurs. ‘’Ici, c’est seulement Dédékpoè centre qui bénéficie de cette énergie. Mais avant que le courant ne soit donné aux populations, il leur faut débourser une somme de 50.000 francs CFA pour la pose des compteurs. Et déjà au niveau du comité mis en place pour la circonstance, le travail se fait déjà et les gens ont commencé par donner leur part.’’, a déclaré Rigobert Ahoussi Messan, chef de l’arrondissement de Dédékpoè. Ainsi sur les 6 villages et 8 hameaux que compte l’arrondissement de Dédékpoè, seuls deux villages, Zèdonou et Abloganmè, sont pris en compte par le programme. Cette situation ne laisse pas indifférent le Chef de l’arrondissement. ‘’ Je voudrais que ce programme soit élargi à tous les villages de mon arrondissement. Car avec notre proximité avec la frontière togolaise, si les villages sont éclairés, cela fera reculer le grand banditisme et l’insécurité. Cela va augmenter les activités génératrices de revenus. Donc, c’est une bonne chose pour nous.’’, renchérit le chef de l’arrondissement.
La situation est identique à Avlo, où deux villages sont bénéficiaires.
Que ce soit à Avlo ou à Dédékpoè, les populations s’activent à satisfaire aux exigence du gestionnaire. Mais en attendant, les installations sociocommunautaires (bureau d’arrondissement, centres de santé, écoles…) jouissent déjà de l’énergie électrique générée par les centrales.
Mais qu’est-ce qui retarde la pose des compteurs aux populations ?
Signature du contrat de gestion, le blocus ?
Réalisées depuis 2014 et mis en service en janvier 2020, les centrales photovoltaïques d’Avlo et de Dédékpoè semblent ne pas profiter aux populations pourtant bénéficiaires. Et pour cause, depuis leur mise en service, aucun ménage dans ces deux localités ne bénéficie d’électricité.
Pour Cyrille Adankanhoundé, chef service population et développement local à la mairie d’Athiémé, cette situation serait favorisée par la non signature jusqu’alors d’un contrat entre le gestionnaire délégué et l’Etat central. ‘’Au départ, c’est ABERME qui était sur le dossier et à l’avènement du gouvernement du Nouveau départ, un état des lieux a été initié. Ce qui a retardé la mise en service des installations été érigées depuis 2014. Ensuite, on a procédé à la mise en service courant janvier 2020 mais depuis, les choses ne bougent pas car le contrat n’est pas encore signé’’, clarifie Cyrille Adankanhoundé.
Bien évidemment, un contrat est plus que nécessaire puisque l’Etat central doit s’assurer que les populations ne seront pas grugées par les gestionnaires. Il est donc important que tout soit clairement défini surtout par rapport au prix de vente du Kwh.
Les populations ont déjà commencé par jouer leur partition en payant les 50.000 FCFA pour la pose des compteurs, même si beaucoup attendent de voir les premières poses avant de se décider.
L’intervention du ministre de l’énergie Dona Jean Claude Houssou sur le dossier permettra de lever le blocus afin de permettre aux populations de jouir de l’énergie électrique produite par les centrales photovoltaïques.
Romain Cokou
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