1402 visiteurs en ce moment
Les maladies tropicales négligées dont le Trypanosomiase humaine africaine ou encore maladie du sommeil continuent de sévir dans certaines régions en Afrique. Dans cet entretien accordé à 24heuresaubenin, M. Mamoudou Djingarey Harouna, Représentant résident de l’OMS au Bénin par intérim évoque les mesures prises par l’organisation pour l’élimination de ces maladies.
Quelle est la vision de l’OMS sur les maladies tropicales négligées ?
Les maladies tropicales négligées sont les maladies pour lesquelles il n’y a pas beaucoup de financement. La plupart du temps, ce sont des maladies qui sévissent dans des zones pauvres, dans des zones inaccessibles où les gens s’adonnent à la pêche, à l’agriculture, à des activités tropicales et personne ne s’occupe de ces gens-là.
C’est pourquoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en place un grand programme, pour pouvoir s’occuper de ces maladies, pour pouvoir travailler avec les gouvernements, et avec les partenaires car il y a toujours de partenaires qui sont intéressés à travailler sur ces genres de maladies pour que dans tous les pays, aucune couche sociale, aucun groupe social ne soit laissé pour compte.
Pourquoi l’OMS soutient-elle l’organisation d’une réunion interpays sur la Trypanosomiase humaine africaine ?
La Trypanosomiase humaine africaine (Tha) ou encore maladie du sommeil qui a fait l’objet d’une réunion annuelle entre le Bénin et le Togo, du 19 au 21 février 2020 à Grand-Popo, était, dans les années 60, quand on a mobilisé les grandes endémies qui parcouraient toutes les régions des deux pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin et Togo) du Nord au Sud, presque éliminée. Malheureusement, du fait de la baisse de la vigilance, la maladie a repris encore d’amplitude et il a fallu que l’OMS avec les ministères de la Santé des différents pays se mobilisent encore avec les partenaires pour pouvoir ramener cette maladie à moins de 1000 cas par an en 2017 et 2018. Nous continuons donc de travailler avec les experts des pays pour que cette maladie qui est une maladie tropicale négligée soit ramenée à presque élimination.
Mieux les sites sentinelles des deux pays (05 au Bénin et 02 au Togo) continuent la surveillance, continuent la détection des cas, continuent de travailler avec les laboratoires pour confirmer les cas pour que dès qu’il y a une suspicion de cas confirmé, on puisse donner les médicaments qu’il faut pour traiter les malades.
Pourquoi le choix de la trypanosomiase et qu’en est-il des autres maladies ?
Toutes les maladies sont sous surveillance. Que ça soit l’onchocercose, la filariose, la Tha, toutes les maladies tropicales négligées sont bien sûres sous surveillance et les médicaments sont disponibles. Nous voulons aussi que la communauté internationale, que la communauté nationale, les différentes associations de femmes, d’hommes, la société civile… nous appuient pour que les communautés soient sensibilisées, mobilisées et que ces maladies tropicales négligées ne soient plus négligées et soient portées à l’avant parce que les médicaments existent et que les communautés le savent pour pouvoir se traiter.
Quelle est la particularité de la réunion de cette année ?
La réunion de cette année, intervient dans un contexte où l ‘épidémie de coronavirus sévit Ceci nous appelle encore à nous dire que le monde est un village global.
La trypanosomiase, avant sévissait dans des zones particulières. Mais du fait que nous allons dans toutes les forêts aujourd’hui, dans toutes les zones du pays et du monde, les gens vont du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest.
Et comme le coranavirus, vous l’avez vu aussi de la Chine, ça va dans tous les pays du monde, les maladies tropicales négligées vont aussi partout. Il faudrait donc qu’on leur donne l’importance qu’on a donné au coronavirus pour que nous puissions les identifier, les diagnostiquer et les traiter pour le bien de notre communauté. Aucune personne, aucune communauté ne doit être laissée de côté. Aujourd’hui, nos cinq (05) sites sentinelles au Bénin et nos trois (03) sites sentinelles au Togo sont bien préparés, bien équipés pour diagnostiquer et pour pouvoir donner les médicaments qu’il faut pour traiter la trypanosomiase.
Juliette MITONHOUN
www.24haubenin.bj ; L'information en temps réel