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39 acteurs intervenants en formation initiale ou continue d’enseignants du primaire et du secondaire (inspecteurs, conseillers pédagogiques, directeurs d’ENI) ont pris part dans le cadre de la mise en œuvre du Programme APPRENDRE à un atelier de formation à l’Observation et l’analyse des Pratiques Enseignantes (OPE).
L’atelier est organisé par le Campus numérique francophone de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), en partenariat avec le ministère de l’enseignement maternel et primaire (MEMP) et le ministère des Enseignements Secondaires Technique et de la Formation Professionnelle (MESTFP) du mardi 10 au vendredi 13 septembre 2019 à l’Institut Français de Cotonou. Il a permis aux participants de s’approprier des notions, des enjeux et des outils de l’Analyse de Pratiques Professionnelles (APP), basée sur l’observation.
Placé sous le thème : « L’analyse de pratiques : une démarche de formation professionnalisante et réflexive », l’atelier de formation qui a duré 04 jours a été conduit par 03 experts en sciences de l’éducation : Mme Marguerite Altet, M. Laurent Talbot et M. Nacuzon Sall.
Selon M. Laurent Talbot, professeur en Sciences de l’éducation, à l’Université Jean Jaurès à Toulouse en France, la plupart des inspecteurs restent sur leur position d’évaluation et de contrôle.
L’objectif de cet atelier est « de montrer aux inspecteurs béninois que inspecter ce n’est pas seulement contrôler, évaluer ou donner des notes à l’enseignant, mais c’est aussi tenter de lui faire prendre conscience de la manière avec laquelle il enseigne et se comporte avec ses élèves ». Ceci afin qu’ils puissent améliorer ses pratiques d’enseignement et rendre ses élèves actifs.
« (...) pour améliorer les pratiques d’enseignement, il faut que l’inspecteur soit aussi un médiateur, un accompagnateur, quelqu’un de bienveillant », a déclaré M. Laurent Talbot.
Selon le professeur en Sciences de l’Education, l’inspecteur doit souligner d’abord « ce qui va bien dans la classe pour ensuite repérer avec l’enseignant des points à améliorer et établir un contrat avec lui pour que les pratiques d’enseignement-apprentissages s’améliorent ». Très heureux d’avoir partagé son savoir, l’expert en sciences de l’éducation n’a pas manqué d’apprécier l’esprit attentif des participants. « J’ai eu à faire avec un groupe très impliqué, les gens sont très attentifs, (...) ils ont fait du bon boulot », a-t-il confié.
L’Analyse de Pratiques Professionnelles (APP), basée sur l’observation de l’enseignement-apprentissage a été décortiquée en 04 volets à savoir : la démarche compréhensive et réflexive ; ses étapes, la mise en œuvre par la pratique d’une APP, l’accompagnement de l’APP c’est-à dire la démarche et posture dans un groupe de stagiaires (GAPP) et la conduite d’entretien formatif duel à partir de l’APP.
L’inspecteur dans une mission d’accompagnement
Pour M. Djènontin Alexis, inspecteur de l’enseignement technique, spécialité droit, « les thématiques abordées sont d’un intérêt pour l’amélioration de la qualité de notre système éducatif ». L’attention de l’inspecteur explique-t-il sera beaucoup plus centrée sur « l’observation de ce que fait l’enseignant et voir dans quelle mesure l’accompagner pour l’amélioration de ses prestations ».
Déjà à la fin de cet atelier, il sera question, informe l’inspecteur « d’identifier certains enseignants qu’on a déjà inspectés » et se rapprocher davantage d’eux pour « qu’ils puissent se rendre compte du rôle d’accompagnateur de l’inspecteur que du rôle de contrôleur et de gendarme qui jadis était l’impression que les enseignants avait de l’inspecteur ».
Les résultats attendus au terme de l’atelier sont entre autres la mise en œuvre des connaissances acquises telles que : la distinction entre observation, analyse compréhensive, jugement et évaluation argumentée des pratiques professionnelles et développement d’une réflexivité sur les pratiques. Les participants doivent pouvoir aussi développer la posture et la pratique d’accompagnement de l’APP en formation.
Selon l’inspecteur Oloni Félix, directeur de l’inspection et de l’innovation pédagogique du ministère des enseignements maternel et primaire, cette formation « vient à point nommé parce qu’il y a beaucoup de choses qui échappent aux superviseurs pédagogiques.
« Désormais, il faut pouvoir suivre ses enseignants à travers la pédagogie, la didactique et le relationnel. Comment est-ce que l’enseignant entretient les relations avec les apprenants dans sa pratique quotidienne ? Par rapport à la pédagogie, comment est-ce qu’il gère les apprentissages dans les salles de classes avec les enfants ? et pour ce qu’il s’agit de la didactique est ce que lui-même a bien organisé l’enseignement qu’il veut dispenser », explique l’inspecteur Oloni Félix.
Il revient à l’inspecteur « pendant l’observation de classe de pouvoir voir chaque aspect et en tenir compte en vue d’accompagner l’enseignant à se prendre en charge dans son domaine d’intervention ».
D’après le directeur de l’inspection et de l’innovation pédagogique du ministère des enseignements maternel et primaire, le compte rendu de cette formation sera fait au ministre et « au besoin élaborer des modules de formation pour déjà informer, mettre les conseillers pédagogiques, les chefs de régions pédagogiques également en liens qu’ils se mettent au même niveau d’information que nous et pouvoir relayer cette formation sur le terrain ».
Le programme APPRENDRE (Appui à la professionnalisation des pratiques enseignantes et au développement de ressources) est mis en œuvre par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD). Il vise à construire au sein des écosystèmes africains de l’éducation des capacités durables pour élaborer et à mettre en œuvre des stratégies d’accompagnement et de suivi permettant la professionnalisation des enseignants du primaire et du secondaire, dans l’objectif de répondre aux difficultés d’apprentissage de leurs élèves.
Akpédjé AYOSSO