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Prof Mahougnon Kakpo était l’invité de l’émission Ma part de vérité de ce dimanche 12 mai 2019. Le ministre en charge de l’enseignement secondaire technique et de la formation professionnelle a parcouru toutes les réformes dans son secteur.
C’est à travers le thème "Les chantiers de la relance de l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels au Bénin".
L’école béninoise décriée durant des années semble retrouver ses traces. C’est du moins ce qu’on peut dire à travers les nombreuses réformes exposées au cours de l’émission par Prof Mahougnon Kakpo. D’abord, il explique que " l’enseignement du second degré se conçoit avec l’enseignement second général, l’enseignement technique, la formation professionnelle et l’alphabétisation". Il s’agit selon le ministre d’un vaste secteur. "Lorsque vous êtes dans une équipe gouvernementale qui travaille avec méthode, tout devient facile et passionnant". Mahougnon Kakpo indique que " Le système éducatif a connu depuis trois ans une évolution remarquable". Désorganisé et embryonnaire, il retrouve sa face. Selon le ministre, " des études diagnostiques ont été commanditées par le chef de l’État pour rendre compte de ce que revêt notre système éducatif". Au terme de ces études, il faut tirer les conclusions. " Nous avions noté que notre système éducatif souffre de manque criard d’infrastructures avec l’érection des classes roulantes. Ce qui ne permet pas aux apprenants de bénéficier de la totalité du programme scolaire".
Les équipements aussi sont devenus vétustes. Il y a une insuffisance du personnel enseignant et d’encadrement. ’’Tout ceci ne permet pas d’aller vers le développement souhaité. C’est pourquoi il a été convenu de faire des réformes", a rappelé le ministre. Mahougnon Kakpo confie qu’aujourd’hui " Nous avons plusieurs documents qui orientent notre système éducatif, le tout coordonné par l’ODD". Il précise que " dans ces documents, il est dit que l’éducation de base est nécessaire. Elle est de la maternelle jusqu’en classe de 3ème".
Le ministre informe qu’ "Avec la réforme de collège qui est en cours actuellement, nous avions plusieurs options en étude. Les documents seront validés pour que dès la rentrée prochaine, cette réforme soit mise en œuvre".
L’autre atout est que "Nous avons formé le personnel administratif afin que chaque acteur sache dans quel périmètre d’actions il doit se situer. Nous avions réalisé le guide scolaire et le référentiel de guide administratif avec une auto évaluation du personnel administratif", a-t-il ajouté. Selon le ministre, " La gouvernance dans nos établissements n’était pas ce qu’elle devrait être. Nous avons une insuffisance d’enseignants qualifiés et ceux qui sont nommés pour la gestion des établissements le sont encore parmi ces derniers".
Le défi
On compte actuellement au Bénin 889 établissements. Pour cela, "il sera mis en place un corps chargé de former le personnel administratif. L’établissement doit être géré comme une entreprise", annonce le ministre. Il explique que "Nous avons formé les directeurs, les censeurs et les surveillants. Ce qui a permis à chacun d’eux de comprendre leur rôle. Le chef de l’établissement comprend son rôle pour le bon fonctionnement de l’établissement".
"Nous tendons vers la formation d’un corps administratif. Ceux qui sont nommés sont des enseignants. Ils n’ont jamais eu une formation sur comment gérer un établissement", a-t-il ajouté.
Le ministre souligne que "Certains ont un ou deux censeurs, des surveillants généraux et adjoints. On nomme dans le rang de ceux qui sont meilleurs. Ça fait que les enseignants qualifiés sont encore extrait pour l’administration. Nous allons créer un corps administratif de l’enseignement". "Nous avons mis en place le réseau d’animation pédagogique. Les conseillers pédagogiques n’ont pas un réseau. Nous avons mis en place ce réseau et ils sont organisés par département. Le premier responsable est le directeur départemental. Ces conseillers sont déployés dans les établissements et le responsable direct en ce moment est le directeur d’établissement" a expliqué M. Kakpo.
"Au niveau de l’alphabétisation, nous avons procédé aux réformes curriculaire. Cela n’est pas suffisant. Nous avons mis en place un autre système pour que l’alphabétisation soit continuel. Nous avons élaboré le curricula pour adapter le métier à la formation. La formation est donnée directemment dans la langue", a-t-il précisé.
Pour Mahougnon Kakpo " depuis l’indépendance, le statut du type d’école que nous avons eu, c’est celui d’aller vers les diplômes et les grands diplômes. Dans l’enseignement secondaire général, sur 100 élèves, seuls 03 sont orientés vers la formation technique et professionnelle". Il martèle que" Nous ne pouvons pas aller au développement en maintenant cette donne. C’est pourquoi nous avions décidé d’opérer des réformes pour changer cette tendance".
Les actions novatrices
Le ministre raconte avoir visité un établissement d’enseignement technique et les appareils qui leur servent d’apprentissage en électricité datent de 1953. "Ils sont vétustes et on ne peut espérer un réel développement avec tout ceci. À cela, il faut ajouter comme dans l’enseignement secondaire général, des infrastructures qui n’en valent pas la peine. Il y a un déphasage entre la formation et le besoin des entreprises", a-t-il déploré.
Au regard de celà, "Le gouvernement a décidé au vu de ces résultats pas du tout reluisants, d’aller vers l’élaboration de la relance de l’enseignement et la formation techniques et professionnels". Pour cela, "il faut l’implantation des infrastructures dans des zones indiquées avec du matériel nouveau et adapté aux enjeux du moment. L’objectif qui est d’inverser la tendance sera sans aucun doute atteint à la fin de l’exécution de ce vaste programme", insiste-t-il.
A en savoir comment inverser réellement la tendance, le ministre dira "J’ai l’impression que vous ne voyez pas les démarches pour aller vers ces formations. Le gouvernement depuis son arrivée a ouvert des chantiers qui offrent des possibilités d’emploi". Il explique que" Les études ont montré que nous allons vers 9% d’ici 2021. Il y a des entreprises qui s’installent. Pour ça où allons nous trouver ces mains d’oeuvres ?, se demande-t-il. "C’est pour cela que le gouvernement a pensé qu’il faut inverser la tendance. Nous avons un système de relance qui permet d’avoir de nouveaux curricula, de créer de nouvelles formations. Pour y arriver, cela répond à une planification", confie Mahougnon Kakpo.
"Nous avions commis des experts au niveau des différentes filières pour élaborer un plan cohérent de relance. L’effet recherché est de pouvoir former la jeunesse à un métier et de la mettre aussitôt au travail une fois qu’elle finit sa formation", a-t-il souligné. Selon le ministre " la jeunesse y va soit en occupant des postes déjà disponibles soit en évoluant dans l’auto emploi avec les accompagnements nécessaires".
En ce qui concerne les bourses, il indique que " Il y a des systèmes de bourses mis en place. La bourse est attribuée dans des filières de pointe. Mais dans les formations voulues. Les élèves ne vont plus se former dans des formations qui ne sont pas en vogue". Mahougnon Kakpo confie aussi qu’ "Il y aura un nouveau système de certification des diplômes. Lorsque l’apprenant arrive à la fin, il faut qu’on certifié son diplôme. Il faut mettre en place un dispositif pour valoriser les acquis".
Pour cela, "La stratégie est élaboré en lien avec l’emploi".
La relance
Selon l’invité de l’émission Ma part de vérité, "Il existe aujourd’hui un plan de mise à niveau des centres d’artisanat et de métier. Aussi bien les patrons que les apprentis vont bénéficier de recyclage". A cela, dira-t-il, " Il faut aussi procéder à la labellisation de ces centres de métier. Les centres formels et informels sont déjà tous pris en considération dans l’élaboration de cette stratégie de relance. C’est un programme dont le début de mise en œuvre sera perceptible déjà à la rentrée prochaine".
Le ministre de l’enseignement secondaire raconte aussi que " Le secteur privé est totalement prêt à nous accompagner. Pourquoi ? Parce qu’il a besoin de main-d’œuvre qualifiée pour asseoir avec assurance sa stratégie de développement. Ils ont promis offrir des bourses aux apprenants". Pour lui, " la stratégie est très attendue et aura à coup sûr un écho très favorable. Nous avions rencontré tous les maillons de la chaîne. Des observations ont été faites et seront intégrées si nécessaire avant la marche de la validation du document par le gouvernement".
L’autre chose sur laquelle le ministre n’est pas passé inaperçu est le test d’aptitude pour la constitution d’une base de données des aspirants au métier de l’enseignant. Ce test selon Mahougnon Kakpo a eu lieu ce samedi 11 Mai 2019. "Nous avions noté un engouement autour de ce test. Tout s’est déroulé de façon impeccable. Quand il va falloir recruter des enseignants, cette base de données comptera sûrement pour beaucoup", rassure l’invité de Golfe TV.
Concernant les examens de fin d’année, le ministre informe que "au mois d’avril nous avions déjà atteint 80 à 90% du taux d’exécution des programmes. Nous avions organisé les examens blancs. Le CAP sera lancé demain à Parakou. Le BEPC, le 27 Mai prochain avec une augmentation du nombre de candidats, viendra en juin l’organisation du BAC".
A l’endroit des parents, le ministre conseille "de bien prendre soin de leurs enfants candidats car nous sommes dans une période de pluie avec des risques de paludisme, de les aider dans la révision et d’être à leur écoute permanent". Il rassure que " Les produits qui vont sortir désormais de l’école béninoise seront des produits finis, avec une compétence avérée". Il pense que le chômage ne doit pas être considéré comme une fatalité. Et pour cela, " le gouvernement travaille à son éradication d’où la mise en place de cette stratégie de relance avec comme priorité l’enseignement et la formation technique et professionnel", martèle le ministre. Il rassure que le gouvernement entend donner un nouveau visage à notre système éducatif afin qu’il soit un vecteur du développement.
G.A.