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La pollution marine due aux déversements accidentels d’hydrocarbures préoccupe les autorités béninoises.
Un atelier se tient depuis lundi 9 juillet 2018 à Cotonou sur trois jours sur l’opérationnalisation du plan d’urgence du Bénin en cas de déversement d’hydrocarbures en mer.
« Opérationnalisation du plan national d’urgence de déversements accidentels d’hydrocarbures en mer », c’est sur ce thème que réfléchissent depuis lundi les spécialistes de l’environnement. Cet atelier de trois jours vise à rendre opérationnel le plan d’urgence dans l’optique de faire efficacement face à un déversement accidentel de produits pétroliers en mer et de minimiser les impacts sur la sécurité maritime, la santé humaine et l’environnement. Les participants à cet atelier doivent s’approprier le contenu du plan en vue d’apporter les amendements pour son actualisation. Les déversements d’hydrocarbures en mer sont des événements imprévisibles créant d’importants dégâts à l’environnement. Etant situé dans le golfe de Guinée, le Bénin n’est pas à l’abri de la catastrophe. Pour le point focal de la convention d’Abidjan du Bénin, Faustine Zinzogan Coovi, les écosystèmes maritimes croupissent sous le poids de la pression humaine. Il s’agit surtout de la pollution par les hydrocarbures avec les bouleversements écologiques qu’elle engendre à court, moyen et long termes. « Il urge donc de renforcer les capacités d’intervention des acteurs pour faire face à ce type de pollution », préconise-t-elle.
Le secrétaire exécutif de la Convention d’Abidjan, coordinateur régional du plan d’action pour l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud, Abou Bamba, met l’accent sur l’article 5 de la convention d’Abidjan qui stipule : « Les parties contractantes prennent toutes les mesures appropriées, conformément au droit international, pour prévenir, réduire, combattre et maîtriser dans la zone d’application de la Convention, la pollution causée par les rejets normaux ou accidentels des navires et assurent l’application effective dans ladite zone des règles et normes généralement admises au niveau international, en matière de lutte contre ce type de pollution ». C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler les décisions relatives à la mise en œuvre des décisions prises au cours de la 11e conférence des parties de la Convention d’Abidjan, tenue en mars 2015, portant sur les normes environnementales pour les activités d’exploration et d’exploitation Offshore des ressources pétrolières et minières aux larges des côtes des Etats-parties. Mettant l’accent sur les installations ayant servi à la production pétrolière de 1982 à 1998 sur le champ pétrolifère de Sèmè-Podji, le Ministre des Mines et de l’Eau, Samou Séidou Adambi, a souligné que le gouvernement avait pensé redémarrer la production sur le site de Sèmè au regard des nombreuses offres de développement du champ. L’état de dégradation avancée avec une pollution d’hydrocarbures contenus dans les conduites a fait qu’en avril 2017, le Bénin a demandé l’appui technique du programme des Nations-Unies pour l’environnement pour la mise hors service des installations Offshores abandonnées du site de Sèmè. « C’est dans la même logique que le gouvernement du Bénin a sollicité l’appui technique et financier de plusieurs organismes internationaux notamment l’Onu-Environnement qui a déjà effectué deux missions au Bénin pour l’évaluation des risques environnementaux liés aux installations abandonnées sur le champ pétrolier de Sèmè, assortie de propositions concrètes », a-t-il indiqué. Il fait savoir que la Convention internationale de 90 sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures, ratifiée par le Bénin la même année est « l’instrument international qui établit un cadre destiné à promouvoir la coopération internationale et l’assistance mutuelle en vue de la préparation et de la lutte contre les événements graves dus aux hydrocarbures ».
Giscard AMOUSSOU