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« Le moment politique ». Tel est le thème du grand oral du chef de l’Etat ce jeudi soir sur la télévision nationale. Patrice Talon a au cours de l’émission fait part de sa lecture de la loi portant charte des partis politiques et du code électoral tout en regrettant l’attitude des députés à l’Assemblée nationale.
Reçu au studio de la présidence de la République, le chef de l’Etat a dit sa part de vérité sur la situation électorale. Il n’entend pas prendre une ordonnance contre l’ordre constitutionnel du pays. Regrettant l’attitude des députés qui n’ont pu trouver un consensus, il estime que c’est de leur rôle de permettre à tous les partis de participer aux élections. Déplorant la situation qui prévaut il y a quelques années plutôt, il déclare : « Il est malheureusement à constater que c’est davantage les perversions de ce système qui le caractérisent aujourd’hui ». Par ailleurs, le chef de l’Etat estime que « ne rien faire serait une faute de la classe politique. C’est bien pour ça qu’en 2015, à l’entrée en mandature de la 7ème législature qui est en cours, cette question a été évoquée et les députés, par la voix du président élu, ont indiqué que cette mandature sera celle de la réforme du système partisan. Je n’étais pas au pays ».
« Nous avons tous conscience de l’état de déliquescence du système partisan. Je dois vous avouer et je m’en voudrais de ne pas le dire : cette réforme du système partisan n’a pas été une initiative de Patrice Talon. On l’oublie trop souvent et il convient de rétablir cette vérité », rappelle-t-il.
Le président de la République dit être conscient de l’importance de la réforme. « Je dois dire que depuis 3 ans que je suis dans la fonction, la charge, je mesure encore davantage combien il est nécessaire de réformer le système partisan qui, selon notre Constitution, est le système par lequel la Cité doit être gouvernée », a précisé Patrice Talon.
« C’est vrai que ce qui se dessine n’honore pas l’image de la démocratie béninoise. Je l’ai dit, je l’ai constaté et j’en ai été bien désolé mais nous ne sommes pas dans l’impasse », avoue-t-il avant d’ajouter : « Ce n’est pas parce que ce qui se passe n’honore pas l’image démocratique du Bénin que cela constitue un blocage du fonctionnement démocratique du pays ».
Mais le chef de l’Etat pense que « La compétition politique est par définition sélective. Ce n’est pas parce que tout le monde participe au débat politique et concourt au choix des dirigeants que tout le monde dirige à la fois, que tout le monde exerce à la fois les fonctions politiques ». Aussi ajoute-t-il que « Le processus de sélection des acteurs politiques, des dirigeants politiques, est par définition sélectif, donc forcément discriminatoire ». Il explique qu’à travers cette réforme, « Nous avons jugé nécessaire, nous tous, de réformer le système partisan de sorte que les partis politiques soient plus forts, plus représentatifs, avec une envergure nationale avérée ».
Patrice Talon se dit rassuré que ces réformes permettront aux partis de « fonctionner de manière démocratique afin que les valeurs émergent plutôt que ce soient les présidents ou les mécènes qui décident au niveau des partis. Donc la réforme a été conçue pour être contraignante ». Il confirme d’ailleurs que « La réforme a pour vocation de forcer la main aux acteurs politiques à la fusion, à la constitution de grands partis politiques afin qu’ils soient capables de conquérir le pouvoir exécutif, de l’exercer de manière homogène et de ne plus introduire dans ce système, des individualités qui exigent des contreparties pour leur soutien au pouvoir avec des exigences d’ordre individuel qui, en définitive, pervertit le système ».
G.A.
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