mercredi, 9 juillet 2025 -

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30 ans de la conférence nationale

Me Robert Dossou apprécie les acquis et les avancées




L’ancien bâtonnier, Me Robert Dossou, un des acteurs clés de la Conférence nationale des forces vives de la Nation de février 1990, au cours d’un entretien avec les journalistes sur Diagonales, s’est prononcé sur les 30 ans de ces assises.
« Le peuple en 1990 a gagné la liberté », a-t-il déclaré indiquant qu’un effort plus performant en faveur de la justice, de l’égalité de tous devant la loi, a été fait, et celui qui pense avoir des aptitudes pour diriger le pays peut désormais être candidat. Pour lui, « ce qui s’est passé en 1990 est proprement inédit ».
A cette époque où feu Mathieu Kérékou était au pouvoir, les organes non juridictionnels, et les organes politiques s’étaient érigés en tribunal pour condamner d’autres citoyens à mort. Avec la conférence, les exilés volontaires ont bénéficié de l’amnistie, ce qui leur a permis de revenir au pays, et de participer à la gestion de l’Etat aux côtés de Mathieu Kérékou.
Venu de l’étranger, il rappelle avoir rencontré le président Kérékou à qui il a dit de revoir la question « d’exilé volontaire », car pour lui, il s’agit d’une « bêtise qu’il faut bannir ». Des gens en exil ont perdu des parents, mais ne pouvaient rentrer assister à leurs obsèques. Ce qui, selon l’avocat, est contraire aux traditions. « On ne peut pas empêcher quelqu’un dans ces conditions-là », a-t-il dénoncé réaffirmant que la conférence a été une occasion, et tout ce monde a été amnistié.
Selon Me Robert Dossou, en 1990, l’on voulait la paix. « Tout le monde voulait qu’on passe l’éponge sur le passé et qu’on bâtisse l’avenir. Tout le monde pris conscience que nous avons failli déboucher sur une guerre civile, et qu’on a eu à la tête du pays quelqu’un qui en a pris conscience et qui a adapté sa méthode en faveur de la paix, et c’est ce qui a compté, a-t-il rappelé.
L’homme de droit n’a pas manqué d’évoquer le choix de Mgr Isidore de Souza pour présider le présidium. A l’en croire, il s’agit d’un choix pour dribler les intentions de certains acteurs politiques qui voulaient être président. Etant donné que le pape ne va pas autoriser l’homme d’église à être candidat, et qu’il ne va pas être membre d’un parti politique, il a donc été désigné par souci de neutralité, pour présider le présidium des assises de la Conférence, a expliqué Robert Dossou rappelant qu’à l’époque, il y avait le pasteur Harry Henri qui fut proposé aussi. « Nous devons en tirer leçon pour résoudre toutes nos autres crises à venir », a-t-il exhorté.
A la question de savoir s’il n’y avait pas du contenu pour cette conférence, et que la démocratie a été priorisée au détriment des questions économiques, et de développement, l’ancien président de La Cour constitutionnelle explique qu’il ne pouvait pas avoir un programme précis. Le pays était dans une période de dictature, de marxisme, avec une économie centralisée, et il fallait passer le pont, changer de constitution, de cadre politique.
Pour lui, ce sont les gouvernements successifs qui se sont succédé, qui devraient égrener leurs programmes point par point. « A l’époque, on ne pouvait que donner le contenu possible », a-t-il soutenu rappelant qu’il y avait une commission économique à l’intérieur de la conférence nationale. Cette commission selon Me Dossou, a posé les principes et il appartient aux gouvernements de se fonder sur ses travaux.
Selon lui, les gouvernements qui se sont succédé n’ont pas échoué. « Chacun a fait ce qu’il a pu », a-t-il souligné observant que « le jeu politique qui a été trop individualisé à certain niveau ». Ce qui selon lui, est normal, la démocratie étant un apprentissage. « Quand on sort de plusieurs décennies de dictature militaire et civile, on ne peut pas dans son âme et conscience devenir complètement démocrate du jour au lendemain », a souligné Me Robert Dossou. Pour qui, « c’est la pratique continue de la démocratie qui inculque la démocratie ».

Sur la question de la constitution du 11 décembre 1990

La constitution du 11 décembre 1990 selon Me Robert Dossou repose sur un certain nombre de principes arrêtés par la conférence nationale. Pour sa rédaction, il y a eu une commission constitutionnelle élue par la conférence qui a rédigé l’avant projet. A l’intérieur, il y avait plusieurs compétences (des historiens, des sociologues, et trois constitutionnalistes et des spécialistes de droits privé). De même, le haut commissaire de la République qui a parrainé et adopté avant sa soumission au référendum a été également élu par la conférence nationale, a expliqué le bâtonnier.
Pour rédiger cette constitution, une rétrospective de toute l’histoire du Dahomey a été faite depuis 1946, a-t-il rappelé soulignant que toutes les tendances ont été dégagées avant son élaboration. La preuve selon lui, est que cette constitution n’est affectée du nom d’aucun chef de l’Etat. C’est une constitution consensuelle, et avant son adoption, il y a eu ‘’la popularisation’’. Une approche qui consiste à aller vers les différentes couches de la société et leur faire connaître le projet. Ainsi, arrivée dans les casernes, les militaires ont proposé que le candidat s’il est des leur, démissionne, sinon, en cas d’échec, il pourrait les mobiliser pour faire un putsch. L’avantage de cette popularisation, est que la constitution a eu longue vie, et le peuple la considère comme sa constitution, ce qui justifie le mécontentement observé à l’occasion de toute tentative de révision.
Selon Robert Dossou, toute constitution est appelée à être modifiée, mais il faut que le mécanisme mis en place et qui permet à chacun de se sentir concerné, soit appliqué, a-t-il expliqué dénonçant les amendements constitutionnels en catimini, ou en pseudo catimini.

La question du système partisan

« Depuis que le monde est monde, il n’y a aucun pays où par un texte de lois, ou un ensemble de textes de lois, on a canalisé le système partisan. Le système partisan, c’est l’expression de la liberté profonde du citoyen », a souligné Me Robert Dossou. « Un parti politique, deux partis politiques, trois partis politiques peuvent être agencés pour servir d’encadrement pour une dictature. Les partis politiques peuvent être un élément d’émancipation, comme le parti politique peut être un élément d’embrigadement. Raison pour laquelle la liberté du citoyen est fondamentale », a-t-il expliqué.
Au sujet du régime démocratique, il explique qu’« une démocratie donne l’impression du désordre […]. Il n’y a que dans la dictature il y a l’ordre. Parce que le chef seul pense pour tout le monde. En démocratie, il doit avoir de l’ordre, mais ce n’est pas le même ordre. Dans une foire, il y a un certain ordre, dans un cimetière, il y a un certain ordre, mais ce n’est pas le même ordre », a rappelé l’ancien président de la Cour constitutionnelle.
Se prononçant sur l’avenir de la démocratie béninoise, il souligne qu’« il n’y a pas de limite dans le temps ». La démocratie, selon lui est un apprentissage, a-t-il insisté rappelant qu’au lendemain de 1990, le Bénin était un bébé. Pour lui, le pays va être pressé de marcher, « on va tomber, on va se redresser […], et c’est ce que l’histoire de l’humanité révèle.
Sur la responsabilité des cadres politiques, il indique que les intellectuels doivent demeurer techniques au service du politique, et dans le bon sens. Cela, parce qu’on peut utiliser la technique pour détruire et désorienter la politique, car, « beaucoup d’intellectuels sont à la base de beaucoup de déviances sur le continent ».

F. A. A.

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