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Le président de la République, Son Excellence Patrice Talon a adressé un message à la nation béninoise ce lundi 20 mai 2019. Un discours qui fait suite au processus électoral ayant conduit à l’organisation des élections législatives du dimanche 28 avril dernier, et dont les partis politiques de l’opposition n’ont pas pris part, avec à la clé, de violentes manifestations et des pertes en vies humaines.
Le discours du chef de l’Etat intervient également après l’enlèvement de deux touristes français au parc national de la Pendjari dans le Nord du pays.
Après cette sortie du premier magistrat du pays, quelques citoyens rencontrés à Abomey-Calavi et Cotonou se sont prononcés.
Jean Tonoussi, enseignant dans un collège privé d’Abomey-Calavi dit être très satisfait du discours du chef de l’Etat. « Il y a longtemps qu’on attend cette sortie. La situation sociopolitique du pays est très préoccupante et il était de bon ton qu’il parle à son peuple », a-t-il indiqué. Pour lui, le président de la République à travers ce discours très court et précis, a abordé tous les sujets préoccupants des populations. Il a parlé des violences survenues dans certaines régions du pays le jour du scrutin, les évènements du 1er et du 02 mai dernier à Cadjèhoun à Cotonou, dans un langage conciliant. Il n’a pas fait de menaces aux auteurs ou commanditaires de ces actes et c’est quelque chose de très important qui va beaucoup contribuer à l’apaisement de la tension dans le pays. Selon Jean Tonoussi, Patrice Talon a posé un acte fort en indiquant qu’il va appeler le nouveau parlement à une relecture des lois telles que la charte des partis politiques et le code électoral, deux lois à polémiques et qui sont à l’origine de la situation de crise que le pays a connue. On devrait s’en réjouir, a-t-il souligné l’enseignant.
Nicolas Bakpé, imprimeur à Womey dans la commune d’Abomey-Calavi, a pour sa part fait une comparaison des actes de violences orchestrés dans le pays, et le message du chef de l’Etat. A l’en croire, Patrice Talon aurait vraiment été un dictateur bon teint comme certains le clament, qu’il aurait proféré des menaces à l’endroit des auteurs et commanditaires de ces agitations que le Bénin a connues. Mais il a été direct dans son discours et regretté tout ce qui s’était passé. Selon l’imprimeur, un pays ne se gère pas comme le Bénin l’a été depuis des lustres avec une administration hautement politisée et corrompue. Les réformes du chef de l’Etat pour lui son très nécessaires et il faille corriger beaucoup de maux en vue du décollage effectif du pays. « Ce sera une pilule amère, mais il faudra la boire pour le bonheur de tous », a indiqué l’imprimeur.
Selon Marc Adjanohoun, agent de sécurité auprès d’un réseau de téléphonie mobile, le discours du président de la République va calmer un peu la tension dans le pays. Evoquant le dialogue que le président entend renouer avec la classe politique, il a émis le vœu qu’entre acteurs politiques ils trouvent des solutions pour soulager la misère du peuple. Quoi qu’on dise, c’est la population qui souffre, a regretté l’agent de sécurité avant d’ajouter que tous les acteurs politiques autant qu’ils sont, ont déjà leur gagne pain.
’’Les jours à venir témoigneront de ce qu’il a été sincère ou non’’
Un étudiant en Master en gestion des projets à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université d’Abomey-Calavi qui a requis l’anonymat, dit être resté sur sa faim à travers cette sortie du chef de l’Etat. Pour lui, le président de la République sait à quel jeu il joue. S’il voulait vraiment de la relecture des lois à polémique qui ont conduit à l’exclusion des partis politiques de l’opposition aux dernières joutes électorales, ce n’est pas à travers ce discours qu’il va le dire. Il l’aurait fait depuis et instruit la soixantaine de députés qui était de son bord, à revoir les choses et ouvrir la compétition à tout le monde. « Mais on laisse tout se dérouler, et c’est après que les conséquences sont survenues maintenant, qu’il cherche à résoudre le problème », a-t-il regretté avant d’ajouter que le chef de l’Etat a joué comme le dit un adage populaire, « au médecin après la mort ». Cette relecture avait eu lieu qu’on aurait sauvé toutes ces personnes qui sont mortes. Même si quelque chose se fait aujourd’hui, ces personnes sont mortes une fois pour toute et on ne peut rien faire, dénonce l’étudiant. C’est dommage, a-t-il souligné indiquant que Patrice Talon est le seul président dont le règne a été entaché par autant de violences soldées par des pertes en vies humaines. « L’histoire retiendra cela », a-t-il martelé. Pour lui, rien ne prouve que le chef de l’Etat est animé d’une bonne foi. Il garde toutefois l’espoir que les jours à venir témoigneront de ce qu’il a été sincère ou s’il a une fois encore dupé le peuple.
Pour son camarade, Hypolite H., le chef de l’Etat a réalisé un coup dur qu’aucun acteur politique n’a jamais réalisé dans le pays. Il a à sa disposition 83 députés, une majorité qu’aucun président de la République depuis le Renouveau démocratique n’a jamais eue. Une telle majorité, selon lui est dangereuse pour les populations. Cela laisse la porte ouverte à tout. « Le contrôle de l’action gouvernementale va se faire comment, si tous les acteurs mangent à la même marmite ? Qui va dénoncer qui ?, s’est-il interrogé. Il a par ailleurs aimé la volonté du président à procéder à une relecture des différentes lois à polémiques afin d’ouvrir les prochaines compétitions électorales à toute la classe politique. Le jeune étudiant invite les acteurs de l’opposition à mettre de l’eau dans leur vin et accepter le dialogue annoncé par le chef de l’Etat pour que jamais, de telles situations ne surviennent encore dans le pays.
F. A. A.
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