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De 12.000 conducteurs de taxi ville classique vert-jaune en 2008, ils sont moins de 800 encore en activités à Cotonou et dans son agglomération. Et pour cause, l’apparition d’autres moyens de mobilité moins coûteux et plus compétitifs comme les mini-bus, les tricycles et les taxi à compteur ou payant par application.
Cosme Dossou Dadjo est conducteur de taxi interurbain -jaune et vert - dans l’agglomération de Cotonou « Cela fait 22 ans maintenant que je suis dans ce métier. Aujourd’hui je suis confronté à plus de difficultés qu’auparavant », confie-t-il.
Sur une distance de 10km c’est à dire Dantokpa Calavi , la course est de 2000f soit 500f par place assise. Mais avec les mini-bus appelés Tokpa-Tokpa, qui ont la capacité de 15 à 25 places, le prix de la course est de 250 ou 300f le siège. Outre les mini-bus, le secteur du transport interurbain est également pris d’assaut par les tricycles ‘’Clobotos’’ .
Ces derniers disposent du même nombre de siège que les taxis-villes, sans aucune réglementation sur les de surcharge, d’infraction au code de la route, etc.
Les taxis-motos communément appelés ‘’Zémidjans’’ sont aussi des acteurs du transport interurbain. « Aujourd’hui vous avez la possibilité de parcourir toute la ville à moto. Vous avez la possibilité de prendre même ‘’Zem’’ pour faire de longs trajets. J’ai appris que des ‘’Zem’’ quittent Cotonou pour Bohicon située à 128 km de Cotonou , vous imaginez ! », fulmine Abraham Agboakonou, Secrétaire général de l’Organisation des Conducteurs de Taxi-Ville des Communes du Bénin (OCTAVIC-Bénin).
. « Si le métier demeure, c’est grâce à quelques vendeuses des marchés de Sehoué, Houegbo qui continuent de faire confiance aux taxis-villes pour le transport de leurs marchandises », indique un chauffeur de taxi-ville.
Effectifs en baisse
« Jusqu’en 2008, le dernier recensement des taxis ‘’vert et jaune’’ était de 12700 environ. En 2018, nous avons fait un recensement par démarcation, c’est-à-dire, nous avons même réalisé des logos d’identification qui portaient des numéros d’enregistrement. Nous étions encore 2000 environ. À la date d’aujourd’hui, je ne pense pas que nous atteignons 1.000. Je ne pense même pas qu’on peut atteindre 800 parce qu’on n’a pas pu faire le recensement », explique le SG de OCTAVIC-Bénin.
« 80% de ceux qui conduisent, aujourd’hui, les mini bus ‘’Tokpa-Tokpa’’ (…) étaient des conducteurs de taxi-ville. (…) Ils se sont penchés vers les bus par exemple parce qu’ils trouvent qu’il y a plus de facilités là-bas et que ça fait plus de rentabilité. C’est pareil non seulement pour les ‘’Zem’’ mais aussi les tricycles appelés communément ‘’Cloboto’’ », ajoute le responsable syndical.
Municipalités et pouvoir central au banc des accusés
« Le transport routier de manière générale, le transport en commun de personnes dans nos villes et contrées de ville en particulier, n’est pas structuré, rien n’est organisé. (…) Les municipalités, elles ne veulent pas prendre leurs responsabilités et tout le monde fait ce qu’il veut. (…) Les choses ne sont pas organisées. Que ça soit au niveau de l’État central ainsi que les administrations locales. Donc, c’est ça qui amène ce que vous constatez aujourd’hui », indique Abraham Agboakonou, Secrétaire général de l’Organisation des Conducteurs de Taxi-Ville des Communes du Bénin (OCTAVIC-Bénin).
Une démarcation doit être faite entre les véhicules-taxis qui desservent les villes et ceux qui vont au-delà des limites des villes. Toute chose qui contribuera à rehausser l’image des grandes villes.
« Vous imaginez, à Parakou, tous les véhicules qui sont pour faire la ville de Parakou sont démarqués par leur peinture spéciale. (…) Si chaque ville développe cela, beaucoup vont s’investir dans le transport urbain », commente le SG avant d’ajouter que cela aiderait le transport urbain en commun à renaître.
Un document de politique élaboré et actualisé en collaboration avec le Ministère des transports est même disponible depuis deux ans. Abraham Agboakonou appelle à ce que « ce document puisse être homologué et opérationnel ».
« Donc, il reste seulement l’approbation du gouvernement et que les instructions soient données aux administrations locales mais avant ça que les législateurs, c’est-à-dire les députés puissent valider le document et permettre à ce qu’il y ait promulgation des arrêtés », a souhaité le SG de OCTAVIC-Bénin.
Les taxis-villes font, en ce qui les concerne, des efforts pour l’amélioration de leurs services. Bientôt, « les clients auront la possibilité de passer leurs commandes de taxis qui viendront les chercher directement dans leurs maisons via notre application qui est en train d’être finalisée », a annoncé Abraham Agboakonou.
Marc MENSAH
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