1231 visiteurs en ce moment
Aucun citoyen béninois ne pourra plus saisir directement la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) à partir du 21 mars 2021. La décision du Bénin de se retirer du protocole de la CADHP entre en vigueur à cette date, selon Alain Orounla, ministre de la communication, de la poste et porte-parole du gouvernement. Invité lundi 07 décembre 2020 sur Frissons radio, le ministre a indiqué que le retrait du Bénin et d’autres pays du protocole de la CADHP est lié à la jurisprudence de la juridiction d’Arusha. Le « Bénin est le pionnier du respect des droits de l’homme (…) n’en déplaise aux institutions qui n’ont pas toujours la raison des charges qui leur sont confiées », a martelé le ministre.
Le retrait du Bénin fait suite à une décision de la CADHP ordonnant à l’Etat béninois de suspendre les élections communales du 17 mai 2020 sur saisine de Sébastien Ajavon. Celui-ci se plaignait de "préjudices irréparables" en cas de l’organisation des élections en son absence. Le ministre de la communication, de la poste et porte-parole du gouvernement avait réagi en ces termes : « il n’est pas dans les prérogatives de la CADHP d’enjoindre à un Etat d’interrompre son processus électoral qui est un acte de souveraineté ». « Depuis plusieurs années déjà, les décisions rendues par la CADHP ont suscité de très vives préoccupations en raison de graves incongruités. C’est justement la réitération et la récurrence de ces dérapages qu’il n’est pas possible de sanctionner et que la Cour elle-même ne donne pas l’air de vouloir corriger en dépit des remous qu’elle suscite en son propre sein, qui ont amené notre pays à initier son désengagement de la compétence individuelle opérée et adressée au président en exercice de l’Union africaine et au président de la commission de l’Union africaine », avait renchéri le ministre de la Justice, Séverin Quenum.
Avant le cas du Bénin, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire ont décidé de leur retrait du protocole de la CAHDP.
M. M.