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Dans un entretien accordé à l’Agence Ecofin, le président de l’Association nationale des exportateurs d’ananas du Bénin (ANEAB), Jean Xavier Satola, a expliqué les performances enregistrées dans la filière ces dernières années, et les défis à relever pour conquérir l’ensemble du marché européen.
Selon le président de l’ANEAB, le Bénin à la date d’aujourd’hui exporte plus de 1000 tonnes d’ananas par an. Un record encore loin de celui de 2015 où le pays avait atteint la barre des 4120 tonnes, a-t-il rappelé. Cette régression à l’en croire, est due à la crise survenue lors de la campagne 2016-2017 avec les résidus ‘’d’étéphon’’, un produit qui permet de colorer l’ananas. « Les quantités du produit chimique ont dépassé les limites maximales résiduelles (LMR) autorisées notamment en Europe », a expliqué Jean Xavier Satola soulignant que cette situation a amené le gouvernement à imposer une interdiction d’exportation de l’ananas coloré qui, selon lui, constituait la majeure partie des volumes expédiés.
Cette auto-suspension selon le président de l’Association nationale des exportateurs d’ananas a permis au Bénin de ne pas être pénalisée par une éventuelle interdiction de la part de l’UE, qui aurait eu plus de dommages pour la filière qu’un retrait volontaire.
L’exécutif, confie-t-il, a demandé à ce que des réformes soient faites au niveau de la filière d’exportation pour corriger les dysfonctionnements ayant conduit à cette crise. Ce n’est qu’après l’application des recommandations gouvernementales que les exportations ont repris depuis bientôt 08 mois.
Les principales destinations de l’ananas du Bénin sont les pays européens, notamment la France, la Belgique, la Suisse, l’Espagne et d’autres pays du Maghreb (le Maroc essentiellement), a expliqué le président de l’ANEAB.
La concurrence sur le marché européen
Selon Jean Xavier Satola, le Bénin fait face à la concurrence d’autres exportateurs dont le Costa-Rica qui, selon lui, constitue une menace pour les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique).
Malgré cela, les ACP, soutenus par le Comité de Liaison Europe Afrique-Caraïbes-Pacifique (COLEACP) essaient de résister et de surmonter cette concurrence.
Sur le continent africain, le pays fait face également à des concurrents dont l’un des plus importants reste le Ghana. Ce pays selon le président de l’ANEAB, dispose d’un vaste réseau d’avions qui lui permet d’être sur tous les marchés ; un avantage que les exportateurs béninois n’ont pas.
Selon Jean Xavier Satola, s’ils doivent conquérir le marché suisse par exemple, cela n’est pas possible en raison de l’absence de vols directs vers cette destination. Une situation qui limite la capacité de l’ananas du Bénin et l’empêche de se déployer sur la totalité des marchés européens.
Pour y parvenir, le président de la faîtière de la filière d’ananas au Bénin fait savoir qu’il faut passer par des vols intermédiaires. Ce qui selon lui, présente des difficultés sur le plan logistique.
Il a par ailleurs rassuré de la présence du Bénin en France et en Belgique.
L’ananas du Bénin, une qualité sur le marché européen
« L’ananas du Bénin possède une qualité organoleptique exceptionnelle qui force le respect et l’admiration des consommateurs européens, qui exigent que ce type d’ananas puisse leur être fourni de façon régulière », a confié Jean Xavier Satola. Ce qui permet au pays de se positionner « sur le marché de niche européen ».
A en croire le président de l’ANEAB, des procédures pour l’exportation du Pain de sucre avec l’indication géographique (IG) sont en cours. « Nous sommes encore en phase procédurale, mais nous prospectons déjà de nouveaux débouchés sur le marché international. Dès qu’on aura fini toute la procédure, le Bénin pourra disposer d’un atout supplémentaire pour se positionner davantage sur les marchés internationaux et sous-régionaux », a-t-il annoncé.
Impact de la crise de la Covid-19
En raison de la pandémie du Coronavirus dont l’une des conséquences fut la fermeture des frontières aériennes et terrestres, l’ananas avion n’a pas été exporté, et des stocks destinés à l’exportation « sont restés sur les bras et ont pourri », a confié.
A l’en croire, il n’y a pas encore une étude sur les conséquences de la pandémie de la Covid-19 sur la filière. M. Satola souligne que le gouvernement est entrain d’évaluer l’impact de la crise sanitaire sur la production agricole, dont la filière ananas.
F. A. A.
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