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La Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son abolition (JISTNA), édition 2024, a été célébrée, vendredi 23 août 2024 non loin de la Porte du non-retour à Ouidah. Marche mémorielle, dépôt de gerbe, diverses allocutions ponctuées d’animations culturelles, conférences-débat et projection de film ont été les moments forts de la commémoration.
Ouidah, ville de départ vers les Amériques de milliers d’hommes et de femmes réduits en esclaves, a abrité les manifestations de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son abolition (JISTNA), édition 2024.
Les manifestations ont débuté, vendredi 23 août, par une marche mémorielle partie de la Route des pêches pour s’arrêter à la Plage de Ouidah, à la Porte du non-retour. A ce lieu, autorités ; têtes couronnées et des délégations d’afro descendants venus d’Haïti, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Belgique, de la France, etc. ont honoré la mémoire des captifs et déportés africains.
Les invités ont salué la « bravoure et la combativité » des esclaves à travers une minute d’ovation demandée par le maire de la ville de Ouidah. La journée appelle à un devoir de mémoire.
« Ce devoir de mémoire qui nous incombe doit être transmis à la jeune génération par toutes les manières afin que cette tragédie ne tombe point dans l’oubli », a ajouté le maire Christian Houétchénou.
Pour le Directeur de cabinet du Ministère du tourisme, de la culture et des arts, Représentant du ministre Jean-Michel Abimbola, la mémoire de l’esclavage fait l’objet au Bénin d’un vaste programme de réhabilitation des sites et espaces où les événements ont pris souche et se sont développés. Eric Totah en veut pour preuve Le Fort Portugais, la Place aux enchères, le Mémorial de Zoungbodji, la Route de l’esclave et la Porte du non-retour dont la restauration, le redimensionnement sont en chantier.
« Il s’agit aussi des ouvrages et des infrastructures conçus à seule fin de témoigner de cette histoire et d’offrir aux générations les outils efficaces de la transmission. Le Musée de la Mémoire de l’esclave et le bateau de l’immersion, illustrent cette approche. En fait, l’ensemble de ces réalisations s’inscrit dans la vision du gouvernement qui veut faire de ces lieux de mémoire et de leur animation, un trait d’union entre le Bénin et les afro-descendants », a expliqué Eric Totah.
La JISTINA, au-delà des célébrations, vise à établir des liens avec la diaspora.
« Un relationnel que nous voudrions plus fort, plus complice afin que, de cette histoire douloureuse, nous puissions construire un pont pour conquérir le monde », a ajouté le Directeur de cabinet du Ministère du tourisme, de la culture et des arts.
Au nom des afro descendants, le Bâtonnier Georges-Emmanuel Germany dah Milèko a exprimé sa gratitude au Chef de l’Etat Patrice Talon et à tout son gouvernement pour les initiatives en faveur de la diaspora notamment le vote de la loi sur l’octroi de la nationalité béninoise aux afro descendants.
Selon ce représentant de la diaspora, le gouvernement béninois a pris l’initiative de réduire la distance entre Cotonou et France, Cotonou et Brasilia (Brésil) ; Cotonou et Port à pitre (Gaudeloupe). « (…) Cette initiative fait de l’océan Atlantique une rivière qui sera facile à traverser. (…) Imaginez un Bénin avec l’ensemble de cette diaspora comme armée de diplomates agissant dans l’intérêt du Bénin et de l’Afrique. (…) C’est cet avenir de paix, d’abondance, de profit pour tous, de développement humain mais également écologique, que nous souhaitons, nous voulons et que nous devons ensemble apprendre à bâtir », s’est réjoui Me Georges-Emmanuel Germany dah Milèko.
La JISTINA 2024 a été célébrée sous la thématique ‘’ 30 ans du Projet « Les routes des personnes mises en esclavage : résistance, liberté, héritage’’.
La commémoration est marquée par des conférences-débats sur ‘’Les acteurs-animateurs de la mémoire de la traite négrière transatlantique et leurs initiatives’’ (Panel1) et ‘’Traite négrière transatlantique au Bénin : état des connaissances au travers des sources écrites, archéologiques et les mémoires’’ (Panel2).
Une projection du film ‘’La Couleur de l’esclavage’’ de Patrick Baucelin et un débat autour d’un cocktail sur ledit film avec le réalisateur ont mis un terme aux manifestations.
M. M.