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Produits de première nécessité n’allait pas entraîner une nouvelle flambée des prix sur le marché. Et pourtant. A peine avait-il changé le costume qu’il avait porté lors de cette annonce au palais de la Marina que les consommateurs ont vu les prix du riz, du sucre et autres augmenter. Foutaises ou rébellion ? Pendant ce temps, son département feint de ne pas savoir ce qui se passe sur les marchés. Quant à elle-même, elle est devenue brusquement aphone et atone. Comme si elle n’avait plus de compte à rendre.
(Par Gontran Vidjinnagni)
Et pourtant, le Chef de l’Etat avait promis des « mesures d’accompagnement » pour éviter les flambées anarchiques et/ou unilatérales auxquelles on assiste actuellement. Au lieu d’une concertation préalable avec tous les acteurs du marché national, c’est le gouvernement qui, en premier, laisse les vendeurs modifier les prix de vente des produits de première nécessité.
Mais puisque aucune mesure n’a été édictée pour encadrer les effets de cette augmentation, voilà qu’on est tombé dans les revers habituels. Déjà les produits pétroliers ont connu une hausse à la pompe. Du coup, les taximen se sont crus obligés de faire passer la course de 200 à 300 F. Sur l’axe Cotonou-Bohicon, on est passé de 2 000 à 3 000 F CFA sur certains taxis par exemple.
Comme on peut s’y attendre, d’autres secteurs ne tarderont pas à enfoncer la porte ouverte de la flambée. A quoi sert le gouvernement, et particulièrement les ministères en charge du Commerce et des Transports, si on ne peut pas prévoir ces choses-là et les réglementer au mieux ? Ne vaut-il pas mieux de prévenir cette avalanche d’augmentations unilatérales de prix que de chercher maintenant à le réguler ? Pourquoi attendre que les choses se gâtent pour essayer de colmater des brèches qui ne sont en fait que de mauvaises greffes ? Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le ministère en charge du Commerce se laisse prendre au vilain jeu de commerçants qui croient devoir n’en faire qu’à leur tête.
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Tout se passe comme si le département que dirige actuellement Séphou Madina était frappé d’une certaine impuissance à se donner les moyens de faire respecter la vérité et l’équité des prix sur le marché. On a plutôt l’impression d’un certain règne qu’on ne souhaite pas qualifier ici qui ouvre la voie à l’anarchie et au non-droit. En Côte d’Ivoire voisine, pour éviter que les commerçants ne se livrent à toutes sortes de spéculations sur les produits de première nécessité, le gouvernement ivoirien s’est vu obliger de publier les prix autorisés pour la vente du riz.
Une mesure qui permet, un tant soit peu, aux consommateurs de se faire une idée des prix qui lui sont proposés et d’acheter en toute connaissance de cause. Voilà une méthode assez simple qui aurait pu permettre de dissuader des commerçants escrocs qui font la loi dans nos marchés. Ici au Bénin, au plus fort de la vie chère, le gouvernement avait cru mieux faire en allant jusqu’à subventionner des commerçants qui avaient convenu d’un certain prix de vente des produits de première nécessité.
Mais dès que ceux-ci sont passés à la caisse, la plupart sont revenus aux anciens prix. Et ceci en toute impunité. Malgré la dénonciation de cet acte flagrant de non-respect des engagements pris par les commerçants, le ministre du Commerce d’alors, en charge de ce dossier, n’avait oser opposer la moindre protestation. Que dire de cette opération d’affichage des prix annoncés à cor et à cri par le ministre du Commerce ? Après avoir crié sur tous les toits que ses agents allaient sévir contre les commerçants qui ne rendent pas visibles les prix qu’ils pratiquent, voilà que ce ministre avait fini par se rétracter. Aujourd’hui encore, c’est le même constat. Le ministère aurait-il peur des commerçants au point de les laisser faire ce qu’ils veulent ?
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Pris entre le marteau de la crise économique mondiale et l’enclume d’une crise alimentaire désastreuse, le Bénin ne devrait permettre qu’une frange de la société se sucre sur le dos de l’écrasante majorité. Les importateurs et les commerçants doivent savoir qu’ils ont un devoir de solidarité vis-à-vis de leurs concitoyens. Et le ministre du Commerce doit pouvoir taper du poing sur la table, quand il le faut. Le flou artistique et l’impunité dans laquelle baigne l’activité commerciale au Bénin n’ont que trop duré. C’est justement à force de laisser les consommateurs se débattre tous seuls qu’ils sont obligés de se rabattre sur des produits dangereux pour la santé. Il faut arriver à instaurer un minimum d’éthique du commerce.
Et ce sera à l’honneur de Séfou Madina de réussir ce pari. La tâche est certainement difficile et délicate, mais pas impossible. Pour ce faire, elle doit se donner les moyens de parvenir à la transparence des prix, mais aussi anticiper sur les tentations et les tentatives de hausse des prix par l’organisation de concertation avec les acteurs sociaux, mais aussi par l’organisation de débats publics sur la libre concurrence. Le commerce est une activité sociale, voire politique, trop stratégique pour être laissé au seul bon vouloir de commerçants véreux. C’est une question de bon sens.
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